Hors ligne
Ô les ruses de l'océan
qui jette les escadrons rageurs
de ses flots perfides
sur les frêles flancs des navires.
L'onde placide et rieuse
s'enfle sans crier gare
sous le vent du grand large
en un fort tourbillon
tel un gouffre de mort.
Chaque vague s'affûte
comme une lame implacable
aux crocs tranchants des brisants.
Des écharpes d'écume lianescentes
s'agrippent violemment aux fragiles carènes.
La tempête aboyante
enserre les marins maudits
dans ses puissantes phalanges d'eau
et le ciel, plein d'effroi,
vibre des échos hurlants
des rafales démentes.
La mer, cruelle amante
et déesse ombrageuse,
moleste puis engloutit
son dû d'hommes audacieux
et recrache en caillots noirs
des miettes d'épaves sur le rivage
au revers de marées sanglantes.
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