Hors ligne
Terreur sur les rails
Le train à vapeur de Puget-Théniers transporte les promeneurs du dimanche. Il fait un temps d’or, c’est l’été, nous sommes en 1920. Le chauffeur, qui est la personne qui garnit la chaudière, sans cesse, alimente le foyer de l’ogresse qui n’est jamais rassasiée en charbon.
Le conducteur de la locomotive annonce le signal du départ, en tirant sur la cloche et de sa voix de stentor, que c’est enfin l’heure tant attendue.
« En voiture » ! Tout ce petit monde est en effervescence, surtout les enfants. Ils vont et viennent, intrépides, entre la rangée de fauteuils de cuir rouge. Les jolies dames, elles, sont un peu guindées dans leurs robes de moire. Leurs chapeaux à voilette cachent discrètement leurs yeux, quel dommage, ils sont si beaux. Elles ont aussi pris soin de ne pas crotter leurs bottines en marchant dans la boue, sur le quai de la gare.
Les messieurs, en costume trois-pièces, haut-de-forme et gants blancs, discutent calmement tout en frisant leurs moustaches. Ils sont très attentifs à leurs prestances. Il règne dans le « train des pignes » une agréable ambiance. Il roule à présent à vive allure, le paysage se déroule sous leurs regards étonnés, cette précipitation les effraye un peu, un homme dit tout haut « ce train défile anormalement vite, au moins à 100 km heure » ! C’est vrai, il est prévu pour la promenade, ce qui permet aux voyageurs d’admirer notre si beau coin de Provence, du côté de Nice.
Soudain, un vacarme résonne dans l’habitacle. Des cris fusent de toute part, les gens s’affolent, c’est la panique ! Dans le wagon du conducteur, ce n’est pas mieux, il ne sait plus où donner de la tête. La machine n’est plus sous contrôle, elle s’est emballée comme un cheval fou. Après la ligne droite une légère courbe déstabilise le monstre de fer, qui, lancé dans sa course effrénée déraille. Dans un fracas de fin du monde, il vient s’arrêter contre le flanc de la colline, à première vue, sans trop de mal.
Mais que s’est-il passé, qu’elle en a été la cause ? Nous saurons plus tard que, le chauffeur, a été trop généreux avec l’estomac de la locomotive, celle-ci s’est mise en surchauffe et bien vite il n’en a plus était maître. Le conducteur, lui, incommodé par la grosse chaleur, s’est étouffé et a perdu connaissance, c’est ce que l’on appelle une défaillance humaine. Heureusement, ma petite histoire se termine bien, il n’y a eu que des dégâts matériels, tout le monde est sain et sauf !
« Travail réalisé pour l’atelier d’écriture Mars 2020 ».
Janine Ravel.
Le train à vapeur de Puget-Théniers transporte les promeneurs du dimanche. Il fait un temps d’or, c’est l’été, nous sommes en 1920. Le chauffeur, qui est la personne qui garnit la chaudière, sans cesse, alimente le foyer de l’ogresse qui n’est jamais rassasiée en charbon.
Le conducteur de la locomotive annonce le signal du départ, en tirant sur la cloche et de sa voix de stentor, que c’est enfin l’heure tant attendue.
« En voiture » ! Tout ce petit monde est en effervescence, surtout les enfants. Ils vont et viennent, intrépides, entre la rangée de fauteuils de cuir rouge. Les jolies dames, elles, sont un peu guindées dans leurs robes de moire. Leurs chapeaux à voilette cachent discrètement leurs yeux, quel dommage, ils sont si beaux. Elles ont aussi pris soin de ne pas crotter leurs bottines en marchant dans la boue, sur le quai de la gare.
Les messieurs, en costume trois-pièces, haut-de-forme et gants blancs, discutent calmement tout en frisant leurs moustaches. Ils sont très attentifs à leurs prestances. Il règne dans le « train des pignes » une agréable ambiance. Il roule à présent à vive allure, le paysage se déroule sous leurs regards étonnés, cette précipitation les effraye un peu, un homme dit tout haut « ce train défile anormalement vite, au moins à 100 km heure » ! C’est vrai, il est prévu pour la promenade, ce qui permet aux voyageurs d’admirer notre si beau coin de Provence, du côté de Nice.
Soudain, un vacarme résonne dans l’habitacle. Des cris fusent de toute part, les gens s’affolent, c’est la panique ! Dans le wagon du conducteur, ce n’est pas mieux, il ne sait plus où donner de la tête. La machine n’est plus sous contrôle, elle s’est emballée comme un cheval fou. Après la ligne droite une légère courbe déstabilise le monstre de fer, qui, lancé dans sa course effrénée déraille. Dans un fracas de fin du monde, il vient s’arrêter contre le flanc de la colline, à première vue, sans trop de mal.
Mais que s’est-il passé, qu’elle en a été la cause ? Nous saurons plus tard que, le chauffeur, a été trop généreux avec l’estomac de la locomotive, celle-ci s’est mise en surchauffe et bien vite il n’en a plus était maître. Le conducteur, lui, incommodé par la grosse chaleur, s’est étouffé et a perdu connaissance, c’est ce que l’on appelle une défaillance humaine. Heureusement, ma petite histoire se termine bien, il n’y a eu que des dégâts matériels, tout le monde est sain et sauf !
« Travail réalisé pour l’atelier d’écriture Mars 2020 ».
Janine Ravel.