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Harnaché du museau jusqu’aux entrailles,
Le mors blesse l’infortuné cheval,
tractant un fardeau et son attirail
un lourd canon armé tant bien que mal.
T’a t’on laissé le choix bel animal ?
Hier encor tu trottais dans les champs,
quand des soldats sont venus en aval,
avec leurs beaux uniformes clinquants.
Tu avais belle écurie et bon foin,
et tu vivais en paix loin des mitrailles.
Les conflits, hélas, n’auront pas ce soin.
Tu obéis et crains les représailles.
La grande armée et ses tambours battants
est repartie comme elle était venue,
dans un bruit de cliquetis, en hurlant
des ordres de cadence aux mots si crus.
Te voilà attelé pauvre cheval,
au milieu de tous ces bruits de la guerre.
As tu vu ce grand général Lassalle
juste avant qu’il ne meurt et tombe à terre ?
Les rudes soldats non sans état d’âme
ont percé tes flancs ont saigné les bêtes.
Tu es mort au champ d’honneur de Wagram,
toi qui rêvais de fleurs et d’alouettes.
Elles ne te parleront plus à l’oreille,
laissant la place aux noirs corbeaux d’Odin,
précédés de loups que la faim éveille.
Et de tes os, il ne restera rien.
Moïse Wolff
30/10/2015
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