Poème Un départ libérateur

Quand on m'attestera que je n'ai accompli
Quoi que ce soit de mon insignifiante vie
Lorsqu'un pied dans la tombe, Dieu me rappellera
À revenir vers lui pour tomber dans ses bras
Je n'aurai ni la force, ni la haine de nier.

Emplie de lassitude, sous l'œil de ces sorciers
Qui ont tant encrassé mes moroses saisons
Je ressentais un poids au creux de mes poumons
Un poignard aiguisé enserra son étau
Sa lame convergent au centre de mon dos.

Respirer j'en étais simplement incapable
Dans cette traversée sordide et impalpable
Où tout ce qui restait pour que je me console
Était cette échappée où ma pieuse boussole
M'indiqua qu'elle était céleste et aérienne.

Alors sous une pluie battante et diluvienne
Je me vis devenir un coffre beige sale
Me vidant de mon sang pour un souffrant final
Où mon âme s'extrait mais pour mieux se remplir
De tout ce qui m'a fait à jamais agonir.

Pendant mon ascension vers mon divin Seigneur
Dans ce caveau d'argent aux croix d'une lueur
Boréale, démontrant, un firmament d'espoir
Je saisis que ce vent masquerait les nuits noires
Que j'aie toujours connues au sein de ce saphir.

Souillé et malmené sous le souffle d'une ire
Qui me fit bien saisir l'intérêt qu'on me porte
Entre souffre-douleur et maux de toutes sortes
Railleries, coups verbaux, tant que l'on peut me nuire
Même à bonne distance, on poursuit sous les rires.

Ces météores ploient constamment sur mes ailes
Oui je me vis muter sous ce bal d'étincelles
Dans le corps rutilant d'une asexuée chimère
Un ange nitescent s'envolant vers son Père
En laissant, loin derrière, ce monde misanthrope.

Fuyant toujours plus loin pour soigner ma syncope
Je compris que ce lieu serait un sûr couffin
Par l'envoi d'un aria stellaire et praticien
Jusqu'à y déceler ces bras tant attendus
Où la paix m'appela en don de bienvenu.

M'approchant calmement, sans peur je me blottis
Contre le cœur battant de ce saint si gentil
Qui se mua en colombe et sous ce firmament
M'octroya l'aptitude à être un élément
Principale des cieux : une étoile à six branches.

Je compris qu'il m'offrit une auguste revanche
Relevant de mes faits : soit sans vengeance aucune
Où mon esprit païen guidera sous la Lune
Ces cœurs endoloris pendant les temps de fêtes
Pour que l'amour revive en ces âmes poètes.

Oiseau Lyre.

Voilà un magnifique texte ! Je t'applaudis très fort ! Superbe !