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Poème Une colombe à l'agonie

Oiseau Lyre

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18 Décembre 2019
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Une femme
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#1
Lorsque tu m’as ouvert tes pages
J’ai découvert tout un voyage
En ton lexique et ta grammaire
Me faisant vivre en d’autres sphères.

Au sein de ton vocabulaire
J’ai navigué vers la lumière
En conjuguant tout mon amour
À l’harmonie de tes discours.

J’ai appris seule à manier
La beauté de ton encrier
Ta plume arquant mes mélodies
Au piano de mes envies.

Ma métrique est mon violon
Rimant avec le mot « pardon »
Pour tenter d’être originale
Quand je deviens vile et vénale.

C’est avec toi que j’ai pu être
Inspirée pour tendre et paraître
Poétesse à mon temps perdu
En cet Enfer si dissolu.

Mélancolique, mais empathique
J’apporte sous mes eaux lithiques
Un peu de mon ondée bénite
Pour oser vous offrir mes rites.

Un ange alors apparaitra
Au creux de vos mornes toundras
En vous ornant de ses chimères
Loin de ce monde empli de guerre.

Je souhaiterais être l’un d’eux
Pour effacer le terme « adieu »
Un mot si terne et insipide
Offrant des pleurs d’un goût putride.

Ta culture et littérature
Ont fait de toi leur déchirure
En blasphémant tous tes cantiques
De maux argots antipathiques.

J’ai peur, je crains, pour ton futur
Lorsque je vois que ta stature
Si noble, s’arrête en un tempo
Rythmé aux sons de mes sanglots.

On te rature, on te détruit
En des mots où la poésie
N’est qu’un amas de sangs vulgaires
Une anémie de ta misère.

Ta vague astrale où je m’envole
Ait souvenirs d’instants frivoles
Toi qui t’efface en un clin-d’œil
Oui, tu as bien franchi un seuil.

J’aurais aimé que l’on t’épargne
De ces propos causant ma hargne
Perlant sous ces termes grossiers
Où le français se voit damné.

Pourquoi t'a t-on annihilé
Déraciné de tes contrés
De ton histoire où le latin
Était l’aura de ton chemin ?

La nuit se couche et les étoiles
Ne luisent plus par cette toile
Où ton esprit d’art colombin
Mute ta paix en air malsain.

Amour, franchise, bonté, pudeur
Cela ne sont plus tes valeurs
En ce pesant brouillard d’insultes
Troublant, à qui l’on voue un culte.

Une autre langue est arrivée
Et a pourri tout ton phrasé
Où ton lexique est devenu
Un tombeau d’un refrain confus.

Tu as accru ma solitude
Toi qui n’était qu’un interlude
Puisqu'en tentant de te comprendre
Tu as réduit mon cœur en cendres.

Ce verlan qui ronge tes pages
Devient ma grêle et mon orage
En ce tissu marine et fade
Où ta blancheur devient maussade.

Jamais je ne pourrais saisir
Pourquoi ce qui nous fait sourire
Est ce vocable impur et sale
En un ballet d’art immoral ?

Je ne comprends plus cette tombe
Que t’a t-on fait en notre combe
Pour inciter les Immortels
De subvenir à ces parcelles ?

L’aube ne se lèvera plus
Sur ce Larousse échu aux nus
Cet oiseau à l'abécédaire
Ayant perdu tout son bréviaire.

J’espère un jour te retrouver
En ta pénombre, ma chrétienté
Pour repeupler notre univers
D’une lueur bien plus prospère.

En souhaitant que ta vesprée
Pourrait se voir être poudrée
D’un renouveau de quiétude
Pour tuer les incertitudes.

Alors je prie que ton glossaire
Sous le soutien de notre Père
Recouvrera sa pureté
L’essence de sa volupté.

Oiseau Lyre.
 
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