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Urne y soit qui mal y pense
Heureux qui avisé refusa son suffrage
Un jour où par hasard on votait au canton
Pour un neuf candidat dont surgissait le nom
Il était peu connu et devint notre mage.
D’animal politique il avait le langage
Nous espérions ouïr une neuve chanson
Mais ses actes n’ayant pas juste diapason
Le temps qui était gris se changea en orage.
Le peuple regrettant le savoir des aïeux
Aurait bien préféré un muet astucieux
Au bavard qu’on avait trop jugé sur la mine
Rien ne laissant prévoir un séduisant destin
Il fallait espérer du quinquennat la fin
Pour un nouveau futur qui parfois s’illumine
* Toute ressemblance avec un Ulysse aimable
est bien évidemment tout à fait acceptable...
Heureux qui comme Ulysse
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.
Joachim Du Bellay
Heureux qui avisé refusa son suffrage
Un jour où par hasard on votait au canton
Pour un neuf candidat dont surgissait le nom
Il était peu connu et devint notre mage.
D’animal politique il avait le langage
Nous espérions ouïr une neuve chanson
Mais ses actes n’ayant pas juste diapason
Le temps qui était gris se changea en orage.
Le peuple regrettant le savoir des aïeux
Aurait bien préféré un muet astucieux
Au bavard qu’on avait trop jugé sur la mine
Rien ne laissant prévoir un séduisant destin
Il fallait espérer du quinquennat la fin
Pour un nouveau futur qui parfois s’illumine
* Toute ressemblance avec un Ulysse aimable
est bien évidemment tout à fait acceptable...
Mais si vous préférez .......
Heureux qui comme Ulysse
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.
Joachim Du Bellay