Poème A la nuit

A la nuit

Dites au vent du soir se levant sur la plaine
De souffler sur le ciel de mon esprit chagrin
Mon coeur qui n'a goûté qu'à d'amers fruits d'aigrins
Aspire à la douceur d'un miel d'aubes sereines

Dites à l'ange noir, grand veilleur de mes doutes
De quitter le parvis du palais de mon coeur
Qu'il cesse de nourrir mon sang de ses rancoeurs
Car dans l'espoir qui naît elles seront dissoutes

Dites à la nuit close, obscure et froide tombe
D'éclairer mon chemin d'étoiles et flambeaux
Pour me guider vers un merveilleux renouveau
Je veux voir s'envoler mille et une colombes

Dites à Séléné, la déesse d'opale
De veiller mon sommeil aux rêves insoumis
Quand voguant hors du temps, mon esprit endormi
S'éveille librement dans les contrées astrales

Que le gardien du Songe appose un voile d'or
Sur mes secrets enfouis aux parfums d'espérance
Même caché dans les brumes de l'inconscience
Au profond de chacun gît un vivant trésor.


(Photo : tableau de William Bouguereau)​