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Poème d'amour A Léane

Thierry Cabot

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23 Juillet 2019
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#1
Au feu de quelle étoile, à l'or de quelle rive,
Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ?
Dans quel espace vain flottant à la dérive
Et rongé par la lèpre invisible des jours ?

Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d'écume
Parmi les fleuves las où saignent nos élans ?
Qui sommes-nous, tachés de soleil et de brume
Et si riches de dons et de vœux chancelants ?

Adieu, beaux rires clairs ! Adieu, fauves haleines !
Adieu, soupirs mêlés sous le ciel enjôleur !
La joie aimante éclate avec ses ruches pleines,
Mais la mort est tapie au fond de chaque fleur.

Ah ! ne savons-nous pas que tout se décompose,
Que l'aube court déjà, tremblante, vers le soir,
Que nous ne respirons jamais la même rose,
Que tout succède à tout et se fond dans le noir ?

Matins frais ! Lisses doigts ! Épopée ivre et tendre !
Nos aveugles destins filent d'un pas têtu.
Balayés, les cœurs fous toujours prêts à s'éprendre !
Enfuis, les mots soufflés en un chant qui s'est tu !

Hélas ! comment peut-on, la paupière défaite,
Laisser là notre monde aux vins délicieux ?
Comment quitter l'éclat des longs chemins en fête
Et ne plus voir la terre et ne plus voir les cieux ?

Or, pitoyables nains mordus par l'éphémère,
Comme nous avons cru dépouiller l'éternel
En caressant nos biens d'une ferveur amère,
En couvant nos bijoux d'un émoi fraternel !

Pour quelques passions labiles et fuyantes,
Nous avons serré fort jusqu'à l'avidité
Des bras vertigineux et des mains défaillantes
Fleuris sous les yeux chauds d'on ne sait quel été.

Nous avons tant de fois chéri de fausses gloires,
Tant de fois lâchement fait sonner notre orgueil,
Tant de fois enlacé des rêves dérisoires
Malgré la suffocante image du cercueil.

Pendant que la vieillesse armait son poing sévère,
Comme nous avons mis de haine et de fureur
À briser le plafond de nos cages de verre,
À maudire le temps sournois et massacreur !

Comme nous avons dû, soûlés d'arrière-mondes,
Cultiver en sursaut quelque louche au-delà :
Eldorados naïfs crevant d'espoirs immondes !
Glauques ailleurs vomis sur des airs de gala !

Et comme, sans jamais prévenir les désastres,
Nous avons chaque jour tant et plus, tant et plus
Baisé de jeunes fronts aussi beaux que des astres
Et de chers doigts noueux, vacillants et perclus !

Mais qu'ici-bas du moins une flamme demeure,
Une épaule magique aux lumineux contours !
Que jaillissent du moins, volés à la même heure,
Les cris ensoleillés de millions d'amours !

Tant pis ! s'il faut demain périr d'un coup funeste.
C'est trop de vivre nus embués de néant,
Trop de mettre à genoux l'idéal qui nous reste,
Trop de guillotiner nos envols de géant.

Oh ! tant pis ! si le col majestueux des cygnes
Doit éclater bientôt comme un vulgaire fruit.
Tant pis ! si quelques-uns traînent des maux insignes
Et d'autres maint bonheur depuis longtemps détruit.

Léane, ma poupée à la lumière blonde,
Les vents purs, ce matin, cajolent l'univers ;
Tes jolis pieds en feu, plus ondoyants que l'onde,
Volent sur le lit tiède et soyeux des prés verts.

Que t'importent les fous englués de nuit blême
Et leurs immenses deuils rougis de sang vermeil !
La vie en toi, Léane, éprise d'elle-même,
Coule, telle, admirable, une eau sainte en éveil.

Oui ! va foulant l'espace ébloui qui t'adore ;
On dirait que l'azur boit chacun de tes pas.
Nous avons dans les yeux la même douce aurore,
Et je te comblerai de ce que tu n'as pas.

Léane, l'heure est vaste à qui se sent des ailes ;
Quelque chose de bon fascine et charme l'air,
J'ai ta candeur, ma fée, au bout de mes prunelles
Comme si pour moi seul ton cœur devenait clair.

Cent effluves de joie illuminent tes gestes ;
Le monde étale au loin sa féconde santé.
Conquête radieuse ! Aventures célestes !
Tu cours, pleine d'un songe inouï de beauté…

Ô tous deux ! aimons-nous sans nuage ni voiles !
Léane, toi ma chair, l'enfant de mon enfant
Dont les petites mains font rire les étoiles.
Ô Léane ! si frêle au soleil triomphant !
 
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#2
Au feu de quelle étoile, à l'or de quelle rive,

Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ?

Dans quel espace vain flottant à la dérive

Et rongé par la lèpre invisible des jours ?



Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d'écume

Parmi les fleuves las où saignent nos élans ?

Qui sommes-nous, tachés de soleil et de brume

Et si riches de dons et de vœux chancelants ?



Adieu, beaux rires clairs ! Adieu, fauves haleines !

Adieu, soupirs mêlés sous le ciel enjôleur !

La joie aimante éclate avec ses ruches pleines,

Mais la mort est tapie au fond de chaque fleur.



Ah ! ne savons-nous pas que tout se décompose,

Que l'aube court déjà, tremblante, vers le soir,

Que nous ne respirons jamais la même rose,

Que tout succède à tout et se fond dans le noir ?



Matins frais ! Lisses doigts ! Épopée ivre et tendre !

Nos aveugles destins filent d'un pas têtu.

Balayés, les cœurs fous toujours prêts à s'éprendre !

Enfuis, les mots soufflés en un chant qui s'est tu !



Hélas ! comment peut-on, la paupière défaite,

Laisser là notre monde aux vins délicieux ?

Comment quitter l'éclat des longs chemins en fête

Et ne plus voir la terre et ne plus voir les cieux ?



Or, pitoyables nains mordus par l'éphémère,

Comme nous avons cru dépouiller l'éternel

En caressant nos biens d'une ferveur amère,

En couvant nos bijoux d'un émoi fraternel !



Pour quelques passions labiles et fuyantes,

Nous avons serré fort jusqu'à l'avidité

Des bras vertigineux et des mains défaillantes

Fleuris sous les yeux chauds d'on ne sait quel été.



Nous avons tant de fois chéri de fausses gloires,

Tant de fois lâchement fait sonner notre orgueil,

Tant de fois enlacé des rêves dérisoires

Malgré la suffocante image du cercueil.



Pendant que la vieillesse armait son poing sévère,

Comme nous avons mis de haine et de fureur

À briser le plafond de nos cages de verre,

À maudire le temps sournois et massacreur !



Comme nous avons dû, soûlés d'arrière-mondes,

Cultiver en sursaut quelque louche au-delà :

Eldorados naïfs crevant d'espoirs immondes !

Glauques ailleurs vomis sur des airs de gala !



Et comme, sans jamais prévenir les désastres,

Nous avons chaque jour tant et plus, tant et plus

Baisé de jeunes fronts aussi beaux que des astres

Et de chers doigts noueux, vacillants et perclus !



Mais qu'ici-bas du moins une flamme demeure,

Une épaule magique aux lumineux contours !

Que jaillissent du moins, volés à la même heure,

Les cris ensoleillés de millions d'amours !



Tant pis ! s'il faut demain périr d'un coup funeste.

C'est trop de vivre nus embués de néant,

Trop de mettre à genoux l'idéal qui nous reste,

Trop de guillotiner nos envols de géant.



Oh ! tant pis ! si le col majestueux des cygnes

Doit éclater bientôt comme un vulgaire fruit.

Tant pis ! si quelques-uns traînent des maux insignes

Et d'autres maint bonheur depuis longtemps détruit.



Léane, ma poupée à la lumière blonde,

Les vents purs, ce matin, cajolent l'univers ;

Tes jolis pieds en feu, plus ondoyants que l'onde,

Volent sur le lit tiède et soyeux des prés verts.



Que t'importent les fous englués de nuit blême

Et leurs immenses deuils rougis de sang vermeil !

La vie en toi, Léane, éprise d'elle-même,

Coule, telle, admirable, une eau sainte en éveil.



Oui ! va foulant l'espace ébloui qui t'adore ;

On dirait que l'azur boit chacun de tes pas.

Nous avons dans les yeux la même douce aurore,

Et je te comblerai de ce que tu n'as pas.



Léane, l'heure est vaste à qui se sent des ailes ;

Quelque chose de bon fascine et charme l'air,

J'ai ta candeur, ma fée, au bout de mes prunelles

Comme si pour moi seul ton cœur devenait clair.



Cent effluves de joie illuminent tes gestes ;

Le monde étale au loin sa féconde santé.

Conquête radieuse ! Aventures célestes !

Tu cours, pleine d'un songe inouï de beauté…



Ô tous deux ! aimons-nous sans nuage ni voiles !

Léane, toi ma chair, l'enfant de mon enfant

Dont les petites mains font rire les étoiles.

Ô Léane ! si frêle au soleil triomphant !
Comme je suis contente de retrouver tes vers
Gaby
 

Thierry Cabot

Poète confirmé
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#5
Ce poème traite de la fragilité de l'existence humaine, autrement dit de la vulnérabilité des hommes face au temps qui passe.
 

Oyem

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#12
Au feu de quelle étoile, à l'or de quelle rive,
Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ?
Dans quel espace vain flottant à la dérive
Et rongé par la lèpre invisible des jours ?

Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d'écume
Parmi les fleuves las où saignent nos élans ?
Qui sommes-nous, tachés de soleil et de brume
Et si riches de dons et de vœux chancelants ?

Adieu, beaux rires clairs ! Adieu, fauves haleines !
Adieu, soupirs mêlés sous le ciel enjôleur !
La joie aimante éclate avec ses ruches pleines,
Mais la mort est tapie au fond de chaque fleur.

Ah ! ne savons-nous pas que tout se décompose,
Que l'aube court déjà, tremblante, vers le soir,
Que nous ne respirons jamais la même rose,
Que tout succède à tout et se fond dans le noir ?

Matins frais ! Lisses doigts ! Épopée ivre et tendre !
Nos aveugles destins filent d'un pas têtu.
Balayés, les cœurs fous toujours prêts à s'éprendre !
Enfuis, les mots soufflés en un chant qui s'est tu !

Hélas ! comment peut-on, la paupière défaite,
Laisser là notre monde aux vins délicieux ?
Comment quitter l'éclat des longs chemins en fête
Et ne plus voir la terre et ne plus voir les cieux ?

Or, pitoyables nains mordus par l'éphémère,
Comme nous avons cru dépouiller l'éternel
En caressant nos biens d'une ferveur amère,
En couvant nos bijoux d'un émoi fraternel !

Pour quelques passions labiles et fuyantes,
Nous avons serré fort jusqu'à l'avidité
Des bras vertigineux et des mains défaillantes
Fleuris sous les yeux chauds d'on ne sait quel été.

Nous avons tant de fois chéri de fausses gloires,
Tant de fois lâchement fait sonner notre orgueil,
Tant de fois enlacé des rêves dérisoires
Malgré la suffocante image du cercueil.

Pendant que la vieillesse armait son poing sévère,
Comme nous avons mis de haine et de fureur
À briser le plafond de nos cages de verre,
À maudire le temps sournois et massacreur !

Comme nous avons dû, soûlés d'arrière-mondes,
Cultiver en sursaut quelque louche au-delà :
Eldorados naïfs crevant d'espoirs immondes !
Glauques ailleurs vomis sur des airs de gala !

Et comme, sans jamais prévenir les désastres,
Nous avons chaque jour tant et plus, tant et plus
Baisé de jeunes fronts aussi beaux que des astres
Et de chers doigts noueux, vacillants et perclus !

Mais qu'ici-bas du moins une flamme demeure,
Une épaule magique aux lumineux contours !
Que jaillissent du moins, volés à la même heure,
Les cris ensoleillés de millions d'amours !

Tant pis ! s'il faut demain périr d'un coup funeste.
C'est trop de vivre nus embués de néant,
Trop de mettre à genoux l'idéal qui nous reste,
Trop de guillotiner nos envols de géant.

Oh ! tant pis ! si le col majestueux des cygnes
Doit éclater bientôt comme un vulgaire fruit.
Tant pis ! si quelques-uns traînent des maux insignes
Et d'autres maint bonheur depuis longtemps détruit.

Léane, ma poupée à la lumière blonde,
Les vents purs, ce matin, cajolent l'univers ;
Tes jolis pieds en feu, plus ondoyants que l'onde,
Volent sur le lit tiède et soyeux des prés verts.

Que t'importent les fous englués de nuit blême
Et leurs immenses deuils rougis de sang vermeil !
La vie en toi, Léane, éprise d'elle-même,
Coule, telle, admirable, une eau sainte en éveil.

Oui ! va foulant l'espace ébloui qui t'adore ;
On dirait que l'azur boit chacun de tes pas.
Nous avons dans les yeux la même douce aurore,
Et je te comblerai de ce que tu n'as pas.

Léane, l'heure est vaste à qui se sent des ailes ;
Quelque chose de bon fascine et charme l'air,
J'ai ta candeur, ma fée, au bout de mes prunelles
Comme si pour moi seul ton cœur devenait clair.

Cent effluves de joie illuminent tes gestes ;
Le monde étale au loin sa féconde santé.
Conquête radieuse ! Aventures célestes !
Tu cours, pleine d'un songe inouï de beauté…

Ô tous deux ! aimons-nous sans nuage ni voiles !
Léane, toi ma chair, l'enfant de mon enfant
Dont les petites mains font rire les étoiles.
Ô Léane ! si frêle au soleil triomphant !
Votre magnifique poème se doit d'être lu et relu avec soin, vers après vers, chacun étant porteur de sens et d'images multiples, quelle densité, quelle richesse de mots savamment associés, et que de douceur et d'affection sur la fin...
Je viendrai le relire avec plaisir et admiration.
Merci de nous faire partager votre talent.

Amicalement
Véronique
 

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