Poème Acte de foi- Paul Verlaine

Le seul savant c'est encore Moïse
Ainsi disais-je et pensais-je autrefois.
Et quand j'y pense encore et, sans surprise.
Me le redis avec la même voix.

Ma conviction, que tous les problèmes
Étalés en vain à mon œil naïf
N'ont point mise à mal, séducteurs suprêmes.
T'affirme à nouveau, dogme primitif.

La doctrine profane et l'art profane
Ont quelque bon, mais, s'ils agissent seuls,
C'est comme des spectres sous des linceuls.
La Genèse est claire, elle est diaphane.

Et par elle je crois avec ardeur
En Dieu, mon fauteur et mon créateur.

Paul Verlaine

Magnifique sonnet Elisabéthain...

Verlaine reste mon préféré cher Tony !
Tu viens en second

alors-là, c'est le plus beau des compliments que l'on m'ait fait Merci Arthémis

Je ne suis pas une spécialiste des sonnets, j'aime la prose, il m'arrive quand j'ai un peu de liberté d'écrire en rimes, mais je ne te cache pas que j'aime beaucoup ce que tu écris

Biz

Il y a trente ans, j'ai découvert Ronsard et ses superbes sonnets... Je me suis dit que je voulais écrire comme lui... J'étais nul en français... timide et complexé vis à vis de la gente féminine... Et tellement peu confiant en moi... J'ai d'abord travaillé la forme (pendant 3 ans)... puis j'ai réussi mon premier sonnet pour clôturer une rupture sentimentale 9 ans après mon premier essai... Merci beaucoup d'apprécier ce que humblement je compose...
Bises respectueuses d'un camarade de plume ♥

Peux-tu me faire lire ce premier sonnet qui te permit cette clôture sentimentale ?
Ici ou en privé, c'est comme tu veux!

" Parle-moi de belles phrases douces, tendres, que j'adorerai ! Qu'y puissent m'attendrir... " (Manue)

Je t'ai longtemps porté, par amour au pinacle,
M'abandonnant alors à d'amères détresses;
J'ai régalé mon coeur d'une seule maîtresse,
M'abreuvant d'espoirs vains, méprisant les oracles.

J'ai désiré ton corps, invoquant un miracle,
Pour que tu dises oui à Ma folle faiblesse.
J'ai baigné dans l'enfer de tes yeux de diablesse,
Mais n'ai jamais trouvé l'entrée de ton cénacle.

J'ai bien tout essayé, même la voie brutale,
(Faisant de ton amour quête sacerdotale)
Jusqu'aux vœux de piété qui m'apprirent des choses...

Je t'ai aimé pour deux, pour nous deux, mais tout seul !
Désespérant jamais de te couvrir de roses,
Comme on pare un défunt d'un merveilleux linceul.

(1 er avril 1999)

C'est franchement magnifique, la chute m'a émue au centuple, quelle ironie qu'il fut publié un premier Avril.
Tu l'as retouché ou il est dans son jus ? Vraiment superbe!

Un beau rappel de ce grand poete
Merci Pauli'e
Gaby

poème dans son jus depuis...