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"Les temps sont durs, hélas ! pour la pornographie."
Diront en se plaignant les dragons de vertu,
Car tous ceux qui, jadis, par amour du défi,
Offensaient le public désormais se sont tus.
Il est vrai que l'amour n'est plus aussi scabreux
À force d'abolir tout son charme gaulois.
Un critique étant las en ces temps rigoureux
Vint me voir et me dit : "Je crains pour mon emploi."
"Pourriez-vous convoquer votre muse érotique ?
Parmi nos adhérents, si nul ne se dévoue,
Nous devrons à regret liquider la boutique,
La Ligue bien-pensante aurait besoin de vous."
"La Ligue bien-pensante est un vrai paradis !
Parmi tant de grands noms, vous aurez votre place.
Il suffit pour cela d’un chef-d’œuvre inédit,
Nous sommes convaincus d’admirer votre audace."
À ces mots, je partis en quête d’insolence,
Le sentimentalisme étant indélicat,
Parler d’amour courtois, la pudeur m’en dispense,
Parangons de vertu, n’en faites aucun cas.
Je compris mon devoir au bonheur des critiques,
Pour sauver l’entreprise, il faut que l’on censure.
Scrupuleux, attentif à la moindre pratique,
Je compris mon devoir à sa juste mesure.
Travaillant chaque soir jusqu’à l’épuisement,
Je recommence en vain mon œuvre pittoresque.
Lorsque j’achève enfin, j’ai pour tout compliment :
"Ce que vous écrivez n'est pas cupidonesque."
C’est la goutte de trop qui déborde du vase,
C’est l’injure suprême, et c’est fort accablant,
Après avoir écrit avec autant d’emphase,
Je traverse la nue et trouve des galants.
Diront en se plaignant les dragons de vertu,
Car tous ceux qui, jadis, par amour du défi,
Offensaient le public désormais se sont tus.
Il est vrai que l'amour n'est plus aussi scabreux
À force d'abolir tout son charme gaulois.
Un critique étant las en ces temps rigoureux
Vint me voir et me dit : "Je crains pour mon emploi."
"Pourriez-vous convoquer votre muse érotique ?
Parmi nos adhérents, si nul ne se dévoue,
Nous devrons à regret liquider la boutique,
La Ligue bien-pensante aurait besoin de vous."
"La Ligue bien-pensante est un vrai paradis !
Parmi tant de grands noms, vous aurez votre place.
Il suffit pour cela d’un chef-d’œuvre inédit,
Nous sommes convaincus d’admirer votre audace."
À ces mots, je partis en quête d’insolence,
Le sentimentalisme étant indélicat,
Parler d’amour courtois, la pudeur m’en dispense,
Parangons de vertu, n’en faites aucun cas.
Je compris mon devoir au bonheur des critiques,
Pour sauver l’entreprise, il faut que l’on censure.
Scrupuleux, attentif à la moindre pratique,
Je compris mon devoir à sa juste mesure.
Travaillant chaque soir jusqu’à l’épuisement,
Je recommence en vain mon œuvre pittoresque.
Lorsque j’achève enfin, j’ai pour tout compliment :
"Ce que vous écrivez n'est pas cupidonesque."
C’est la goutte de trop qui déborde du vase,
C’est l’injure suprême, et c’est fort accablant,
Après avoir écrit avec autant d’emphase,
Je traverse la nue et trouve des galants.