Poème d'amour Au bord du coeur

Elle le regardait partir
Le coeur au bord des lèvres
Au loin, bravant le pire
Il s’éloignait dans les ténèbres
Le bruit sourd des vagues
Emportant ses pleurs
Elle tournait mille fois cette bague
Comme témoin de son malheur
L’air se faisait rare
Et le manque en son sein
L’attente était un art
Et ce fardeau était le sien
Le vent dans ses cheveux vermeilles
Violent et tempétueux
Rejoignait le soleil
Dans un dessin couleur de feu
La poussant vers le vide
Des vertiges la prennent
Ce trou béant la fige
Elle n’est plus qu’une part d’elle même.
Au delà de l’espérance
Elle n’avait plus aucune foi
Ne lui restant que pour pitance
Les souvenirs de son Roi
Au bord de ces falaises
Où la mer en colère venait se jeter
Il ne restait que les braises
De leur Amour consumé
Esseulée et en détresse
A l’ombre de la Lune
Elle restait fidèle prêtresse
Demeurant dans l’infortune
Le matin puis le soir
Le jour puis la nuit
Elle n’avait d’égards
Que pour ce retour langui
Elle maudissait le destin
Se rongeait de « pourquoi »
Hurlant au ciel son chagrin
Enflammée par le désarroi
Ruinée par cette perte
Le vide dans son regard
Dans la patience, Inerte
Figée dans ses plaines d’espoir

Le retour ne fut jamais
Et l’on disait Jadis
Que toujours elle l’attendait
Au bord du précipice

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