- Inscrit
- 19 Octobre 2018
- Messages
- 3,074
- J'aime
- 5,636
- Points
- 173
- Age
- 84
- Localité
- Orléans
- Je suis
- Un homme
Hors ligne
Bibliophilie Boulimique (première partie)
Aux livres que j’ai lus et relus par envie
Je voudrais faire savoir qu’ils furent mes bonheurs
Certains ont enrichi maints moments de ma vie
Je dois de les aimer à mes bons professeurs.
Leurs noms se superposent aux choix qu’ils m’on fait faire
Aux goûts qu’ils m’ont donnés d’aimer la qualité
De trouver des filons de mines littéraires
D’enrichir mon esprit dans la diversité.
J’ai sur des étagères un excédent d’ouvrages,
Certains sont bon marché d’autres plus onéreux,
J’ai même des doublons quand trop s’usent les pages
Mais je n’en garde aucun s’il ne me rend heureux.
Si le petit format plait à ma tirelire
Les habillés de cuir sont des exceptions
Certains s’usent plus vite, ils incitent à relire
D’autres sont des trésors aux milles précautions.
Les classiques sont là en état lamentable
Tant les pages tournées ont été au travail
Un double est conservé peu lus mais admirable
D’un château de papier chacun est un vitrail.
Tant est riche de joies notre littérature
Qu’on ne pourrait tout lire et, bien sûr, tout avoir
Si j’ai comblé des trous dans ma courte culture
Les livres sont les clefs de mon petit savoir.
Mais j’ai des préférences issues de professeurs
Qui surent me montrer la saveur de la langue
Des choix parmi la foule aux célèbres auteurs,
Diamants que le temps a sortis de leur gangue.
Quand le contemporain occupe un bel espace
Les lettrés distingués ont des places de choix
On ne saurait ranger en une même place
Alceste, Iphigénie, avec Sagan, Maurois.
Partant du moyen-âge et de ses deux romans
Je connais de Renart le poème notable
Ses auteurs sont plusieurs médiévaux et rimant
En le modernisant sa langue est acceptable.
Le Roman de la Rose est un œuvre sublime
Guillaume de Lorris en fit la prime part
Sa langue raffinée où l’amoureux s’abime
Dépasse de l’amour le délicat rempart.
Jean de Meung en second acheva le roman
Ses lignes énergiques autant que savoureuses
S’adressent à l’esprit mais n’ont rien d’assommant
Car ses digressions de rire sont porteuses.
Je l’avoue maintenant de Villon, j’ai tout lu
J’ai relu mot à mot testament et ballades
Des dames du temps jadis à celle des pendus
Je me suis enchanté des rimes en parades
Certes j’aime Racine il peint, comme on l’a dit,
Les hommes sans cacher leurs intimes faiblesses
Corneille me plait aussi avec sa tragédie
Qui montre des humains, folies et hardiesses.
Mais j’adore Poquelin qui inventa Alceste
Et qui nous divertit de son mamamouchi
Il sait tout des maris, des femmes, et il conteste
Par le biais de Tartuffe un sein qui s’affranchit.
Je ne saurais de tous crier tous les bienfaits
Sautant de Rabelais à l’illustre Pléiade
J’aime La Boétie, Montaigne et ses essais,
Agrippa d’Aubigné, sa sublime croisade.
Rabelais et Ronsard et puis plus tard Montaigne
Sont les clés du seizième aux illustres écrits
Le dix septième allait devenir une enseigne
Pour l’épanouissement des plus féconds esprits
De Mathurin Régnier on connut la satire
Illustre devancier de Molière l’immortel
Et puis Malherbe vint il avait à redire
Sur la rime souffrant d’un mal accidentel.
De Guez de Balzac réformateur de prose
On oublie trop le nom, il a su rappeler
Que l’usage en l’écrit est chose qui s’impose
Le style venant après la langue modeler.
Et puis, le temps coulant, la pensée se réforme
Laïcs et religieux sont en constants débats
Pendant que d’un discours la méthode prend forme
Descartes sur Gassendi gagnera le combat.
De chefs d’œuvre premiers les doctes se révèlent
La nature s’imite ainsi que les anciens
Les mondains précieux dont les écrits se mêlent,
Chez Voiture ou Scarron recherchent des soutiens.
Et voila que Corneille admirable et tragique
Ressuscite d’Eschyle et Sophocle l’écho
il prend à Euripide sa forme dramatique
Et Horace et Cinna deviennent ses héros.
Un génie survenant pour penser autrement
Issu de Port Royal impose ses idées
D’éloquence teintant son strict jugement
Pascal nous a laissé ses célèbres Pensées.
S’en viennent des génies en ce siècle complet
La Fontaine, Boileau, Molière et Racine
Puis La Rochefoucauld, le prêcheur Bossuet,
Dame de Sévigné dont l’écriture fascine.
Tout ce monde écrit bien mais l’oubli vient cacher
Bourdaloue, Massillon, l’éloquence oratoire
À l’oraison funèbre certains vont s’attacher
Bossuet en reçoit, par son Lutrin, la gloire.
Et puis mettons à part la fin du siècle doux
Où La Bruyère offrit ses fameux caractères
Fénelon précepteur ne l’aimait pas beaucoup
Mais de son Télémaque ne faisons pas mystère.
Du siècle dix septième il ne pouvait sortir
Que des talents nouveaux sublimes héritages
Le dix huitième est fou il allait aboutir
À un foisonnement de plumes et d’ouvrages.
L’esprit philosophique est soudain en éveil
La société, les mœurs exigent la lumière
On se distrait aussi Marivaux émerveille
Lesage écrit Gil Blas, Regnard le Légataire
Le géant Montesquieu aux lois met de l’esprit
Puis ses lettres avouent que les persans écrivent
Sur un monde boiteux, et déjà il prédit
Que dans ce siècle là quelques raisons dérivent.
Et le génie Voltaire en poésie, en prose,
S’en va parler de tout mais en philosophant
Sur la crédulité il a un œil morose
Mais il ne renie pas le pouvoir triomphant
L’univers m’embarrasse et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger
Dira-t-il pour couper sans le trop prolonger
L’athéisme où certains désiraient le plonger.
Mille ravissements viennent de sa lecture
Pourtant Zaïre, Mérope n’eurent qu’un discret écho
Son théâtre plut moins que sa poésie pure
Son épitre à Horace eut de nombreux bravo.
Un doué touche à tout philosophe riant
Vint éclairer l’époque avec sa vérité
De l’encyclopédiste au romancier brillant
Diderot des aveugles orna la cécité,
Le Neveu de rameau éveilla les esprits
Et Jacques le fataliste incita à sourire
Réaliste conteur il fut de tous compris
De nombreux paradoxes aimant à discourir
......................................................................................................à suivre
Aux livres que j’ai lus et relus par envie
Je voudrais faire savoir qu’ils furent mes bonheurs
Certains ont enrichi maints moments de ma vie
Je dois de les aimer à mes bons professeurs.
Leurs noms se superposent aux choix qu’ils m’on fait faire
Aux goûts qu’ils m’ont donnés d’aimer la qualité
De trouver des filons de mines littéraires
D’enrichir mon esprit dans la diversité.
J’ai sur des étagères un excédent d’ouvrages,
Certains sont bon marché d’autres plus onéreux,
J’ai même des doublons quand trop s’usent les pages
Mais je n’en garde aucun s’il ne me rend heureux.
Si le petit format plait à ma tirelire
Les habillés de cuir sont des exceptions
Certains s’usent plus vite, ils incitent à relire
D’autres sont des trésors aux milles précautions.
Les classiques sont là en état lamentable
Tant les pages tournées ont été au travail
Un double est conservé peu lus mais admirable
D’un château de papier chacun est un vitrail.
Tant est riche de joies notre littérature
Qu’on ne pourrait tout lire et, bien sûr, tout avoir
Si j’ai comblé des trous dans ma courte culture
Les livres sont les clefs de mon petit savoir.
Mais j’ai des préférences issues de professeurs
Qui surent me montrer la saveur de la langue
Des choix parmi la foule aux célèbres auteurs,
Diamants que le temps a sortis de leur gangue.
Quand le contemporain occupe un bel espace
Les lettrés distingués ont des places de choix
On ne saurait ranger en une même place
Alceste, Iphigénie, avec Sagan, Maurois.
Partant du moyen-âge et de ses deux romans
Je connais de Renart le poème notable
Ses auteurs sont plusieurs médiévaux et rimant
En le modernisant sa langue est acceptable.
Le Roman de la Rose est un œuvre sublime
Guillaume de Lorris en fit la prime part
Sa langue raffinée où l’amoureux s’abime
Dépasse de l’amour le délicat rempart.
Jean de Meung en second acheva le roman
Ses lignes énergiques autant que savoureuses
S’adressent à l’esprit mais n’ont rien d’assommant
Car ses digressions de rire sont porteuses.
Je l’avoue maintenant de Villon, j’ai tout lu
J’ai relu mot à mot testament et ballades
Des dames du temps jadis à celle des pendus
Je me suis enchanté des rimes en parades
Certes j’aime Racine il peint, comme on l’a dit,
Les hommes sans cacher leurs intimes faiblesses
Corneille me plait aussi avec sa tragédie
Qui montre des humains, folies et hardiesses.
Mais j’adore Poquelin qui inventa Alceste
Et qui nous divertit de son mamamouchi
Il sait tout des maris, des femmes, et il conteste
Par le biais de Tartuffe un sein qui s’affranchit.
Je ne saurais de tous crier tous les bienfaits
Sautant de Rabelais à l’illustre Pléiade
J’aime La Boétie, Montaigne et ses essais,
Agrippa d’Aubigné, sa sublime croisade.
Rabelais et Ronsard et puis plus tard Montaigne
Sont les clés du seizième aux illustres écrits
Le dix septième allait devenir une enseigne
Pour l’épanouissement des plus féconds esprits
De Mathurin Régnier on connut la satire
Illustre devancier de Molière l’immortel
Et puis Malherbe vint il avait à redire
Sur la rime souffrant d’un mal accidentel.
De Guez de Balzac réformateur de prose
On oublie trop le nom, il a su rappeler
Que l’usage en l’écrit est chose qui s’impose
Le style venant après la langue modeler.
Et puis, le temps coulant, la pensée se réforme
Laïcs et religieux sont en constants débats
Pendant que d’un discours la méthode prend forme
Descartes sur Gassendi gagnera le combat.
De chefs d’œuvre premiers les doctes se révèlent
La nature s’imite ainsi que les anciens
Les mondains précieux dont les écrits se mêlent,
Chez Voiture ou Scarron recherchent des soutiens.
Et voila que Corneille admirable et tragique
Ressuscite d’Eschyle et Sophocle l’écho
il prend à Euripide sa forme dramatique
Et Horace et Cinna deviennent ses héros.
Un génie survenant pour penser autrement
Issu de Port Royal impose ses idées
D’éloquence teintant son strict jugement
Pascal nous a laissé ses célèbres Pensées.
S’en viennent des génies en ce siècle complet
La Fontaine, Boileau, Molière et Racine
Puis La Rochefoucauld, le prêcheur Bossuet,
Dame de Sévigné dont l’écriture fascine.
Tout ce monde écrit bien mais l’oubli vient cacher
Bourdaloue, Massillon, l’éloquence oratoire
À l’oraison funèbre certains vont s’attacher
Bossuet en reçoit, par son Lutrin, la gloire.
Et puis mettons à part la fin du siècle doux
Où La Bruyère offrit ses fameux caractères
Fénelon précepteur ne l’aimait pas beaucoup
Mais de son Télémaque ne faisons pas mystère.
Du siècle dix septième il ne pouvait sortir
Que des talents nouveaux sublimes héritages
Le dix huitième est fou il allait aboutir
À un foisonnement de plumes et d’ouvrages.
L’esprit philosophique est soudain en éveil
La société, les mœurs exigent la lumière
On se distrait aussi Marivaux émerveille
Lesage écrit Gil Blas, Regnard le Légataire
Le géant Montesquieu aux lois met de l’esprit
Puis ses lettres avouent que les persans écrivent
Sur un monde boiteux, et déjà il prédit
Que dans ce siècle là quelques raisons dérivent.
Et le génie Voltaire en poésie, en prose,
S’en va parler de tout mais en philosophant
Sur la crédulité il a un œil morose
Mais il ne renie pas le pouvoir triomphant
L’univers m’embarrasse et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger
Dira-t-il pour couper sans le trop prolonger
L’athéisme où certains désiraient le plonger.
Mille ravissements viennent de sa lecture
Pourtant Zaïre, Mérope n’eurent qu’un discret écho
Son théâtre plut moins que sa poésie pure
Son épitre à Horace eut de nombreux bravo.
Un doué touche à tout philosophe riant
Vint éclairer l’époque avec sa vérité
De l’encyclopédiste au romancier brillant
Diderot des aveugles orna la cécité,
Le Neveu de rameau éveilla les esprits
Et Jacques le fataliste incita à sourire
Réaliste conteur il fut de tous compris
De nombreux paradoxes aimant à discourir
......................................................................................................à suivre