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Poème Bibliophilie Boulimique (seconde partie)

Peniculo

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#1
Bibliophilie Boulimique (seconde partie)

...............................................................................................................suite


De troubles politiques s’en vint bouillir l’état
Mais un naturaliste à l’esprit scientifique
Qui se nommait Buffon aux savoirs s’entêta
Son discours sur le style est œuvre magnifique.

Ne nous jetons pas sur Rousseau maintenant
Parlons préromantisme et donc de Vauvenargues
En réhabilitant cet auteur simplement
Il craint trop la raison que la passion nargue.


Enfin s’en vient Jean-Jacques avec son Héloïse
Et puis tous ses travaux sur de nombreux objets
il va de d’Alembert à la nature exquise,
De ses confessions il devient le sujet.

On connut de l’Émile au lycée les rouages
Et du contrat social le style politique
L’auteur était fort grand mais l’homme c’est dommage
Eut une vie secrète éminemment tragique.

Le temps passant toujours pour Paul qui Virginise
Bernardin de Saint Pierre au style un peu naïf
Décrit une nature que sa plume exotise
On me l’a imposé je l’ai subi passif !

De poètes vivant en ces années de gloire
Je n’ai qu’André Chénier en plaisant souvenir
C’est le culte du beau qui signe son histoire
Sa jeune Tarentine est chose à retenir.

Et puis un phénomène un savant virtuose
Vient révolutionner le théâtre et l’écrit
Caron de Beaumarchais est une apothéose
Il faudrait être sot pour n’en pas être épris.


La révolution eut des littératures
Et j’ai lu Mirabeau, Danton, Robespierre,
Des bribes obligées historiques et dures
De la démocratie ils sont première pierre !

Le dix neuvième arrive abondance des lettres
Sept régimes politiques s’y mettent bout à bout
Les auteurs y pullulent on ne saurait les mettre
En quelques vers succins car ils parlent de tout.

D’abord Chateaubriand cet aigle majuscule
Nous révèle une langue aux mille perfections
Atala et René sont-ils le préambule
Aux martyrs dont les mots font l’admiration.


Génie du christianisme ou mémoires d’outre-tombe
Tout devient attachant le lecteur est captif
Voyage en Amérique décrit le nouveau monde
François René vous prend et c’est définitif.

Après, pardonnez-moi, j’ai bu la mer entière
Les yeux émerveillés et le cœur en émoi
C’était le flot constant d’une fièvre première
Où l’on voudrait pouvoir tout cueillir à la fois.

La Martine et Vigny, Hugo le phénomène,
Poète aux infinis, romancier immortel,

Disant en vers savants toute l’histoire humaine
Et créant la légende de l’œil et son autel


Ruy Blas et Hernani qui fit une bataille
Tant le génie de l’homme était d’un autre temps
Olympio poète où la rime défaille
Tant la tristesse est belle en ses rimes chantant.

À ces noms que le temps en notre esprit maintient
Il nous faut ajouter Musset le noctambule
Et son Lorenzaccio frisant le shakespearien
Puis sa badinerie ou l’amour s’accumule

Vigny et Chatterton précéderont Gautier
Ses émaux et camées sont étrange merveille
De l’art de bien rimer il a fait un métier
Et sous ses mots choisis la musique sommeille.

Et la liste s’allonge par Desbordes-Valmore
Par Gérard de Nerval et son Desdichado
Arrive Georges Sand aux livres plein d’aurore
Et ses constructions dignes d’un mikado.

D’Honoré de Balzac je ne vous dirai rien
C’est la plume plaisir mêlant larmes et rire
Vous voulez essayer ce géant magicien
Effleurez quelques lignes, et vous voudrez tout lire.

Stendhal inévitable et Mérimée aussi
Seront des compagnons à lire délicieux
Michelet j’en ai lu, l’histoire a ses soucis
On me l’a imposé il me fut fastidieux.

Renan, Taine, Michelet, je n’eu eus pas souci,
Mais par mes professeurs j’en eus quelques lueurs
Oui c’était bien écrit le style était précis
Mais je n’y trouvais pas l’étonnement du cœur.

Il me manquait un bout de siècle poétique
Et Leconte de Lisle répondit à mes vœux
Car les parnassiens de leur plume magique
À la prose s’en vinrent dirent leur désaveu

Théodore de Banville ainsi qu’Heredia
Avec Sully Prudhomme ont suivi Baudelaire
La reine poésie au charme immédiat
Rend aux rimes nouvelles la gloire littéraire.

La prose magnifique aux récits attachants
Voit Flaubert et Zola enchanter la lecture
Emma ou l’Assommoir précèdent Maupassant
Qui renforce l’attrait de la littérature.

Effleurons les Goncourt dont on connaît le prix
Et allons à Verlaine et Alphonse Daudet,
Rimbaud du bateau ivre enchante les esprits
Quand Tarascon raconte lions et farfadets

Comment parler ici de Rimbaud de Verlaine
Sans que de Mallarmé on prise les sonnets
Le symbolisme fait de la rime une reine
De Laforgue et Samain on aime les sujets.

Le romantisme amène un théâtre nouveau :
Henry becque, Maeterlinck aux scènes symboliques ;
Mélisande Pelléas lèveront le rideau
Au son de Debussy qui en fit les musiques.

Enfin du dix neuvième il reste des auteurs :
Car Anatole France a sa rôtisserie
Pierre Loti d’Islande devint l’un des pêcheurs
France avec ses pingouins fit une féerie.

Et que dire de Proust ? Il naît fin dix neuvième
Mais commence à chercher son fameux temps perdu
Quand se trouve entamé largement le vingtième
Et en dix neuf cent treize un Goncourt lui est dû

Ses phrases souvent longues, ornent la vérité
En un tableau du temps où bien des personnages
D’un théâtre social sont la réalité
Le style est élégant tout au long de ses pages.



Nous en sommes au vingtième alors là, trop c’est trop
Il va falloir trier de Zweig jusqu’à Achard
D’auteurs de cette époque on a fait des dicos
Recensant les élites, évitant les nullards.

Je prenais l’autobus et aussi le métro
Pour aller me nourrir le cerveau au collège
Et je lisais beaucoup, ça ne coûtait pas trop
Par la bibliothèque une facture s’allège.

Le livre me plaisant je l’achetais parfois
Et des auteurs traînaient souvent en ma sacoche
Si je m’y attachais je les gardais pour moi
J’acquis donc un excès de ces livres de poche.

Je ne vous dirai pas mes livres préférés
Ils sont rimes ou prose, ont tous l’art de me plaire
Leurs auteurs sont connus et souvent adorés
Alors ils nous accrochent , on ne s’y peut soustraire.


Mais je n’ai point d’ouvrage issu des matraquages
Dont la publicité remplace le talent
Je vais au magasin je feuillette des pages
Si cela m’est plaisant je deviens bon chaland.

Et parfois je remplace un vieux trésor ridé
Qui trop relu se plaint d’avoir perdu sa gloire
J’ouvre la nouveauté d’un geste décidé
Et me voila captif à nouveau de l’histoire.


Vous qui aimez les livres ayez de la méfiance
On vend n’importe quoi pour prendre vos euros
La quantité n’est pas signe d’une excellence
Et l’on n’est pas au bout du règne des zéros.
 
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