Hors ligne
Je pose un masque de soleil
sur le ciel pommelé.
La dernière étoile a déjà vacillé.
La nuit fut vaine.
J’y ai rangé tant de mots épars
devenus héros de l’abîme.
Je nous ai rêvé des étreintes
et combien de lèvres
comme des étoffes incendiaires.
Nos mains ont crépité
aux contours de nos peaux
en caresses explosives.
Les heures d’amour
ont chanté si fort
en chœur d’irraison.
L’aube maintenant les patine
à coup de fusain livide
du ventre aux épaules.
Seule l’échine de l’espace
frissonne, blême.
Sur la rive endormie
du point du jour
naviguent les bris de songe
encore chauds de nos parfums.