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Causez correct, scrogneugneu !
Vous comprenez mes mots et je saisis les vôtres,
Le langage est un Dieu dont nous sommes apôtres,
Il est sur le papier géographie, histoire,
Autant notre futur qu’il est notre mémoire.
Il est l’identité du grand rassemblement
D’une communauté s’aimant oralement
Puis mettant par écrit ce qui la civilise
Il devient destructeur de tout ce qui divise.
Bizarre est l’étranger qui ne me comprend pas
Mais il me trouve aussi dans un semblable cas
Et pour aller chez lui il me faudrait savoir
Les mots qui sont les siens et des miens le miroir.
Car traduire est mot-clef pour l’esprit qui voyage
Et qui tend son oreille à un autre ramage.
Ma langue est mon pays, mon chez moi, ma racine,
Depuis que je suis né sa beauté me fascine.
Ses mots se sont brûlés aux forges du latin
Le grec y ajouta un compliqué destin
On en fit des outils, des douceurs, des prières,
Des ordres assassins en périodes guerrières.
Nul échange ne peut cimenter les humains
Sans vocables suivant d’identiques chemins.
Car l’inintelligible est fléau redoutable
Si de se bien comprendre on devient incapable.
Et notre identité dont on fait la harangue
N’est que l’appartenance à une même langue.
Ceux qui pour le savoir ont une gourmandise,
Qui aiment partager l’orale friandise,
Qui d’une plume font un délicat écrit
De ce qui vient du cœur ou germe dans l’esprit,
Sont mes autres moi-même et selon ma nature
Associent à mes mots, mon pays, sa culture.
Le langage est ici un trésor collectif
Il peut être précis, amoureux, incisif,
Et sait bien émailler l’échange qui sait plaire.
Les antiques vocables d’usage centenaire
Resteront mes amis ceux qui instruisant
Sauront m’entretenir en les utilisant.
Et sans se torturer du choix identitaire
Je saurai en user dans mon vocabulaire.
Ils devront, en échange, entrant dans ma culture
Respecter des anciens, l’honneur et la droiture,
Assimiler les biens d’un pays de lumières
Connaître des auteurs les savantes carrières,
Admirer peu à peu ce qui caractérise
Le bonheur de ceux qui respectent leur emprise.
Comprendre que l’on a en notre hérédité,
Libres, égaux, fraternels, les mots et leur beauté.
Vous comprenez mes mots et je saisis les vôtres,
Le langage est un Dieu dont nous sommes apôtres,
Il est sur le papier géographie, histoire,
Autant notre futur qu’il est notre mémoire.
Il est l’identité du grand rassemblement
D’une communauté s’aimant oralement
Puis mettant par écrit ce qui la civilise
Il devient destructeur de tout ce qui divise.
Bizarre est l’étranger qui ne me comprend pas
Mais il me trouve aussi dans un semblable cas
Et pour aller chez lui il me faudrait savoir
Les mots qui sont les siens et des miens le miroir.
Car traduire est mot-clef pour l’esprit qui voyage
Et qui tend son oreille à un autre ramage.
Ma langue est mon pays, mon chez moi, ma racine,
Depuis que je suis né sa beauté me fascine.
Ses mots se sont brûlés aux forges du latin
Le grec y ajouta un compliqué destin
On en fit des outils, des douceurs, des prières,
Des ordres assassins en périodes guerrières.
Nul échange ne peut cimenter les humains
Sans vocables suivant d’identiques chemins.
Car l’inintelligible est fléau redoutable
Si de se bien comprendre on devient incapable.
Et notre identité dont on fait la harangue
N’est que l’appartenance à une même langue.
Ceux qui pour le savoir ont une gourmandise,
Qui aiment partager l’orale friandise,
Qui d’une plume font un délicat écrit
De ce qui vient du cœur ou germe dans l’esprit,
Sont mes autres moi-même et selon ma nature
Associent à mes mots, mon pays, sa culture.
Le langage est ici un trésor collectif
Il peut être précis, amoureux, incisif,
Et sait bien émailler l’échange qui sait plaire.
Les antiques vocables d’usage centenaire
Resteront mes amis ceux qui instruisant
Sauront m’entretenir en les utilisant.
Et sans se torturer du choix identitaire
Je saurai en user dans mon vocabulaire.
Ils devront, en échange, entrant dans ma culture
Respecter des anciens, l’honneur et la droiture,
Assimiler les biens d’un pays de lumières
Connaître des auteurs les savantes carrières,
Admirer peu à peu ce qui caractérise
Le bonheur de ceux qui respectent leur emprise.
Comprendre que l’on a en notre hérédité,
Libres, égaux, fraternels, les mots et leur beauté.
