Poème d'amour Ce feu qui nous retient

Ce feu qui nous retient


À l'heure où fleurissent les rides,
La neige parchemine tes tempes,
Je t'attends dans ces eaux limpides
Où le désir s'égare et rampe

Ton silence est une douce alcôve
Pour les mots que ton souffle dépose
Faisant frissonner les ombres fauves
Où l'amour s'attarde et se repose

Tes mains dentelle sous la caresse
Ravivent la braise de mes fièvres
Et ton soupir en lente promesse
Allume la flamme de mes lèvres.

Tes hanches me dictent ses prières,
Ton ventre est l'autel que j'honore
Et ta peau, une brûlure légère,
Me consume encore et encore.

Je frôle ton ombre fluide,
Là où le jour s'efface et courtise
L'heure où fleurissent les rides
Comme ce grand feu que tu attises.

Mais quand ton regard d'éclat de brume
Effleure mon âme de voix muettes,
Lors se révèle un brasier, qui s'allume
Sous ma peau lorsque tes doigts quêtes.

Et dans ce soir qui nous appartient
La flamme se libère follement,
Elle brûle encore et toujours me retient
Quand nos soupirs forment des serments.

Je t'aime aux creux de chaque nuit,
Je t'aime intensément et sans bruit

Gabrielle. E.