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Poème "Ce que je sais, c’est que je ne sais rien?" *

Peniculo

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#1
"Ce que je sais, c’est que je ne sais rien?" *

On crut la terre plate or elle était sphérique
Ce qui ne changea rien aux bipèdes y vivant
Que ce soit au coucher au matin se levant
Ils vivaient sur un plat quasi systématique.

Et donc enjolivant d’une façon pratique
La grande platitude de tous les océans
Ils pensaient se penchant tout au bord du néant
Tomber hors de la terre en une issue tragique.

Et l’on vit apparaître le premier des combats
Entre penseurs sphériques voulant ronde la terre
Et ceux qui se foutant de toute planisphère
Affirmaient plate elle est que ça vous plaise ou pas.

Le temps qui on le sait est grand maître des choses
Persuada les hommes de vivre sur une boule
Les convaincus sphériques devenant grande foule
Trouvèrent d’autres raisons de devenir moroses.

La prose étant banale et alors trop connue
La rime compliqua des lignes l’harmonie
La musique surgit et dame prosodie
Incita quelques uns à de neuves vertus

Bref tout se compliquant mille sujets divers
Créèrent des avis quelque peu divergents
La raison n’étant pas commune à toutes gens
On vit prose opposée à l’écriture en vers.

Mais le flux des idées ayant bien des objets
Certains voyaient les choses selon leur préférence
Accusant le voisin de lâche indifférence
S’il pensait autrement sur les mêmes sujets

On connut les combats des anciens des modernes
Des encres excessives en firent des ouvrages
Être pour, être contre, fut sources de carnages
Certains devinrent flambeaux d’autres restant lanternes.

Mais la complexité des mondes qui fermentent
Amplifia les maux que la terre supportait
Et pour mieux tempérer les excès des mauvais
On laissa s’exprimer tous ceux qui se lamentent.

Certains furent d’un avis quand l’autre était d’un autre
Et cette opposition fut cause de combats
Penser différemment fut cause de tracas
Et l’agressivité engendra des apôtres.

Les assertions du jour et les divers avis
Changeant selon le temps et son usure lente
Les sages décidèrent que c’était dans l’attente
Que l’arbitre du temps donnerait son avis.

Le temps est un grand maître or il tue ses élèves
Et les siècles s’usant n’eurent qu’un petit succès
Même les grands penseurs furent frappés de décès
Des esprits différents n’eurent dès lors plus de trêves.

D’autres ayant un cerveau un peu endoctriné
Ne changèrent d’avis que difficilement
La prose quelquefois suit un enseignement
Où le vrai par des mots se trouve assassiné.

Les savoirs d’aujourd’hui sont fruits de l’ignorance
Et qui croit trop savoir devient ignare chronique
Aller chercher des autres un gain systématique
Ne sera bénéfique qu’après mise en la balance.

Bref en cherchant le vrai on use sa nature
Les opinions de l’autre ont l’usage facile
Mais comment s’assurer que l’aujourd’hui fragile
Ne sera pas demain qu’une vaste imposture.

Depuis me méfiant des prophètes du monde
Qui prennent leurs idées aux écrits des media
Je ne conjugue plus le futur immédiat
Avec les jeux du temps qui m’imposent leur ronde.

Le temps ayant assis quelques zélés auteurs
Sur les trônes savants riches en expérience
A fait évoluer mes mille déficiences
Sans en jamais savoir leur exacte grandeur.

Sans doute eut-il fallu écouter à la ronde
Les opinions diverses qui pullulent sans cesse
Mais Molière me dit avec délicatesse
"Que c’est n’estimer rien qu’estimer tout le monde"


* Platon affirme ainsi que le savoir primordial est le savoir de son ignorance.
















 

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