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Poème Clémence est morte

Peniculo

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#1
Clémence est morte

Elle était au deuxième, ancienne costumière
De théâtre à Paris où elle avait vécu
Et vivait retraitée en petite rentière
Elle parut un jour complètement perdue

Jeune homme m’a-t-elle dit en m’ôtant quarante ans
Je ne suis plus solide il faudrait bien m’aider
À quatre vingt dix ans mon corps n’est plus vaillant
Il y a des cabas que je ne puis porter.

Clémence était douceur, c’était la gentillesse,
Je lui faisais ses courses je ramenais son pain
Je l’emmenais aussi le dimanche à la messe
Réciter des prières pour son défunt Germain.

Elle avait un café quelque peu contestable
Mais elle racontait ses travaux merveilleux
Et me disait souvent que vous êtes aimable
D’écouter attentif mes histoires de vieux.

Ses mains ne tremblant pas elle aimait faire voir
À tout le voisinage ses travaux de couture
Et portait à son cou avec un ruban noir
Un camée des plus fins qui avait belle allure.

Le mettant rarement seule autour de son cou
Quand elle désirait que l’objet soit porté
J’accrochais le ruban en me faisant très doux
En fermais les crochets avec difficulté.

Aux quatre vingt douze ans j’offris un déjeuner
En riant s’agitant elle faisait l’enfant
Et dit au restaurant : nous fîmes réserver
Placez-moi au plus près de mon nouvel amant.

Elle est partie hier, là haut au paradis,
S’ils ont des choses à coudre ils découvriront l’art
Et dira à Germain me voici mon chéri
Le destin de la vie m’avait mise en retard.

J’ai prévenu son fils un genre d’homme d’affaires
Il a pris un avion et a tout fait traiter
Par quelques spécialistes qui font le nécessaire,
Clémence ma copine a cessé d’exister.

Me donnant un paquet il a dit c’est pour vous
C’était le beau camée avec son ruban noir
« N’apportez plus de pain mais gardez mes bisous »
Avait écrit Clémence « merci et au revoir ».


 
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23 Janvier 2019
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#2
Clémence est morte

Elle était au deuxième, ancienne costumière
De théâtre à Paris où elle avait vécu
Et vivait retraitée en petite rentière
Elle parut un jour complètement perdue


Jeune homme m’a-t-elle dit en m’ôtant quarante ans
Je ne suis plus solide il faudrait bien m’aider
À quatre vingt dix ans mon corps n’est plus vaillant
Il y a des cabas que je ne puis porter.


Clémence était douceur, c’était la gentillesse,
Je lui faisais ses courses je ramenais son pain
Je l’emmenais aussi le dimanche à la messe
Réciter des prières pour son défunt Germain.


Elle avait un café quelque peu contestable
Mais elle racontait ses travaux merveilleux
Et me disait souvent que vous êtes aimable
D’écouter attentif mes histoires de vieux.


Ses mains ne tremblant pas elle aimait faire voir
À tout le voisinage ses travaux de couture
Et portait à son cou avec un ruban noir
Un camée des plus fins qui avait belle allure.


Le mettant rarement seule autour de son cou
Quand elle désirait que l’objet soit porté
J’accrochais le ruban en me faisant très doux
En fermais les crochets avec difficulté.


Aux quatre vingt douze ans j’offris un déjeuner
En riant s’agitant elle faisait l’enfant
Et dit au restaurant : nous fîmes réserver
Placez-moi au plus près de mon nouvel amant.


Elle est partie hier, là haut au paradis,
S’ils ont des choses à coudre ils découvriront l’art
Et dira à Germain me voici mon chéri
Le destin de la vie m’avait mise en retard.


J’ai prévenu son fils un genre d’homme d’affaires
Il a pris un avion et a tout fait traiter
Par quelques spécialistes qui font le nécessaire,
Clémence ma copine a cessé d’exister.


Me donnant un paquet il a dit c’est pour vous
C’était le beau camée avec son ruban noir
« N’apportez plus de pain mais gardez mes bisous »
Avait écrit Clémence « merci et au revoir ».




Un poème très beau, très digne, fort bien construit, pour un hommage noble et plein d'émotion contenue.

J'ai beaucoup aimé !
 

marinette

Grand poète
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29 Octobre 2018
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#4
Quelle belle amitié et entraide entre vous deux...
Si seulement, on pouvait voir un peu autour de soi !
Bel hommage que vous lui faites et c'est sûr, que son absence vous manque.
Bien souvent, j'entends dire : Oh ! Elle a véçu, elle a eu sa vie à 90 ans... mais on espère toujours....L'absence d'une personne n'a pas d'âge..
Vous lui avez donné beaucoup de bonheur ! Quel beau geste, respect à vous...


Bonne journée

Amitiés
 
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#6
Un très bel hommage (y), j'aime cette façon que vous avez su décrire votre histoire, c'est très touchant et magnifique.lesyeuxdelamour

Amicalement
Personne :sneaky:
 
I

Intimeane

Invité
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#7
Clémence est morte

Elle était au deuxième, ancienne costumière
De théâtre à Paris où elle avait vécu
Et vivait retraitée en petite rentière
Elle parut un jour complètement perdue


Jeune homme m’a-t-elle dit en m’ôtant quarante ans
Je ne suis plus solide il faudrait bien m’aider
À quatre vingt dix ans mon corps n’est plus vaillant
Il y a des cabas que je ne puis porter.


Clémence était douceur, c’était la gentillesse,
Je lui faisais ses courses je ramenais son pain
Je l’emmenais aussi le dimanche à la messe
Réciter des prières pour son défunt Germain.


Elle avait un café quelque peu contestable
Mais elle racontait ses travaux merveilleux
Et me disait souvent que vous êtes aimable
D’écouter attentif mes histoires de vieux.


Ses mains ne tremblant pas elle aimait faire voir
À tout le voisinage ses travaux de couture
Et portait à son cou avec un ruban noir
Un camée des plus fins qui avait belle allure.


Le mettant rarement seule autour de son cou
Quand elle désirait que l’objet soit porté
J’accrochais le ruban en me faisant très doux
En fermais les crochets avec difficulté.


Aux quatre vingt douze ans j’offris un déjeuner
En riant s’agitant elle faisait l’enfant
Et dit au restaurant : nous fîmes réserver
Placez-moi au plus près de mon nouvel amant.


Elle est partie hier, là haut au paradis,
S’ils ont des choses à coudre ils découvriront l’art
Et dira à Germain me voici mon chéri
Le destin de la vie m’avait mise en retard.


J’ai prévenu son fils un genre d’homme d’affaires
Il a pris un avion et a tout fait traiter
Par quelques spécialistes qui font le nécessaire,
Clémence ma copine a cessé d’exister.


Me donnant un paquet il a dit c’est pour vous
C’était le beau camée avec son ruban noir
« N’apportez plus de pain mais gardez mes bisous »
Avait écrit Clémence « merci et au revoir ».



Très beau partage infiniment émouvant !
 
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21 Octobre 2018
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#8
Quelle sensibilité en vos mots. J'en suis vraidentité très émue.
Un grand merci pour ce partage peniculo
Amicalement
Gaby
 
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