Hors ligne
Il lui écrivait sans cesse des lettres sentimentales, pleines de ces mots doux que l'on dit quand on aime.
Il choisissait son papier, du vélin, du vergé, le parfumait parfois.
En marge de ces épîtres – car il composait aussi en vers – il ajoutait des dessins, au crayon, au fusain, en couleurs, au gré de son humeur.
C'était toujours son beau visage (ses yeux graves aux reflets sombres), entouré d'une constellation d'étoiles, de coeurs entrelacés, de chérubins mignards comme ces cupidons grassouillets bandant leur arc.
Dans ces lettres décorées, il glissait parfois un autoportrait, grossièrement peint, ou photographié.
Quel lyrisme ! Il fallait compter les interjections ! Les « Ah ! » et les « ô » foisonnants rendaient quelquefois le ton de son courrier un peu gnangnan, mais peu importe, il était sincère.
Et follement épris.
Il lui disait « vous », posant les chevaliers servants, respectant celle qui, de jour comme de nuit, occupait tout entière son esprit.
Elle était sa princesse, sa dame et plus encore sa raison de vivre. Il le lui chantait ad nauséam.
Il lui disait « vous » et évoquait son regard constamment associé au ciel, son corps qui bien évidemment était de rêve, sa grâce et sa beauté, sa gracile silhouette, son joli port de tête.
Il lui offrait aussi des fleurs, des roses rouges par bouquets ; il lui envoyait des bijoux, des parures (que de colliers ! que de bracelets !) voulant la gâter.
Audacieux, il osait un « baiser » et même l'inviter à dîner.
Le facteur aurait pu se lasser de toutes ces enveloppes, de ces colis, de ces paquets…
Au contraire, ceux-là lui permirent de rencontrer leur jolie destinatrice et de lui faire l'amour à la fin de chaque tournée.
Il choisissait son papier, du vélin, du vergé, le parfumait parfois.
En marge de ces épîtres – car il composait aussi en vers – il ajoutait des dessins, au crayon, au fusain, en couleurs, au gré de son humeur.
C'était toujours son beau visage (ses yeux graves aux reflets sombres), entouré d'une constellation d'étoiles, de coeurs entrelacés, de chérubins mignards comme ces cupidons grassouillets bandant leur arc.
Dans ces lettres décorées, il glissait parfois un autoportrait, grossièrement peint, ou photographié.
Quel lyrisme ! Il fallait compter les interjections ! Les « Ah ! » et les « ô » foisonnants rendaient quelquefois le ton de son courrier un peu gnangnan, mais peu importe, il était sincère.
Et follement épris.
Il lui disait « vous », posant les chevaliers servants, respectant celle qui, de jour comme de nuit, occupait tout entière son esprit.
Elle était sa princesse, sa dame et plus encore sa raison de vivre. Il le lui chantait ad nauséam.
Il lui disait « vous » et évoquait son regard constamment associé au ciel, son corps qui bien évidemment était de rêve, sa grâce et sa beauté, sa gracile silhouette, son joli port de tête.
Il lui offrait aussi des fleurs, des roses rouges par bouquets ; il lui envoyait des bijoux, des parures (que de colliers ! que de bracelets !) voulant la gâter.
Audacieux, il osait un « baiser » et même l'inviter à dîner.
Le facteur aurait pu se lasser de toutes ces enveloppes, de ces colis, de ces paquets…
Au contraire, ceux-là lui permirent de rencontrer leur jolie destinatrice et de lui faire l'amour à la fin de chaque tournée.