Hors ligne
Tout à trac, orchestrale,
Elle m’apostrophe
Et m’attrape
Sitôt je mets les voiles
Je fonctionne au désir
Difficile résistance
Je suis sa femme-lige
Elle me cisèle, me gesticule
en dedans
Et l’encre éclabousse
Les mots pleuvent en obus
Fragmentés qui détonent
Mosaïques miroitantes
Comme cailloux mordorés
Radieuses farandoles
Sans le joug des virgules
Dans les passages avides
Qui s’ouvrent soudainement
Elle m’engouffre je jubile
A l’affût d’une escale
Je donne ma langue au chat
qui le rend au centuple
je deviens craie hâtive
Je me passe au tamis
Ne reste que l’essence
A coucher sur vélin
Tendrement amoureux
Parfois c’est le désordre
La graphie en syncope
Et le cœur grillagé
Comme un jour de souffrance
Le précieux qui me fait
Remplit tous les tracés
Et s’offre à vos caresses
Dans la rondeur des mots
Où j’aime me glisser