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Poème Et puisque la gastronomie......

Peniculo

Grand poète
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19 Octobre 2018
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Je suis
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#1
Et puisque la gastronomie est une chose qui vous hante
je vais vous résumer ma France succulente



Un philosophe réaliste
(Je crois qu’il en reste encore un)
Qui bien sûr était hédoniste
Désirait le bien de chacun.

Il voulait découvrir un sujet susceptible
De rassembler les goûts, les penchants collectifs
De frotter plaisamment une corde sensible
De remuer, les mous, les dormeurs, les passifs.

Pour réunir pas de mystère
Il suffit d’intérêts communs
Trouver des sujets terre à terre
Convenant à tous les humains

On avait autrefois, mais cela disparut,
Pour la table gourmande un peu d’affinité
Or l’industrie fixa, au goût, un autre but
Fabriquer des saveurs dans l’uniformité.

Revenons donc à nos grand-mères
Dont les talents étaient discrets
À Leurs recettes sans commères
Car tout était dans le secret.

Les produits du jardin ou bien du voisinage
Avaient cette fraîcheur propre à chaque terroir
Certes on prenait son temps pour peaufiner l’ouvrage
Laissant au sablier assez de nonchaloir.

Et considérant les saisons
S’excluait la tarte aux cerises
Quand les fruits n’étaient qu’en bourgeons
La nature gardant sa maîtrise.

Or la géographie ayant son importance
Les fruits de mer étaient les joies du littoral
On aimait le foie gras qui dans sa succulence
Était au Périgord, en Alsace, sans égal.

Mais les mets troublant les papilles
Étaient dans les arts régionaux
Sans labels et sans estampilles
On savait dompter les fourneaux.


Et des cocottes ayant souvent le cul noirci
Saisissaient dans le beurre une pièce gourmande
Un poulet de la Bresse ou un perdreau farci
Quand le chasseur avait exaucé la demande.

Où sont les mamies, les tatas,
Qui devant une cuisinière
Préparaient de si bons repas
Que la famille en était fière

On attendait l’anniversaire ou une fête
Pour demander à la cuisine un doux festin
Civet, gigot, Dinde aux marrons, oiseaux sans tête
Avec quelques girolles cueillies dès le matin.

Cette cuisine s’analyse
Et se démode maintenant
La bouffe s’industrialise
Le goût va se standardisant.

Il reste bien encore un fond de gastronomes
Et quelques cuisiniers localement actifs
Mais le dieu marketing nous prenant pour des pommes
Propose ses appâts à prix prohibitifs

Le mélange devient le roi,
La cuisine télévisuelle
Se présente comme la loi
Venant régner sur la gamelle.

Et le comble de tout, l’incroyable sottise
Est que voulant prétendre à l’exquise saveur
On vend une portion qui se ridiculise
Au prix décourageant l’humble consommateur.

Car tous les nantis affamés
Qui prennent d’onéreux repas
En des macarons proclamés
Sont-ils seuls palais délicats ?

Est-ce l’argent qui doit vous façonner le goût
Ou l’éducation qui vous apprend la vie
Nulle complexité ne vaudra un ragoût
Dont l’odeur sur le feu forge déjà l’envie.

Ne mettons pas de l’exotisme
Là ou il n’apportera rien,
N’imposons pas le modernisme
S’il n’est pas la source d’un bien

Pour la gastronomie ayons de la raison
La qualité n’est pas ce que commerce impose
Il existe toujours des plats à la maison
Qu’un exquis tablier à notre goût propose.


 
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#2
Et puisque la gastronomie est une chose qui vous hante
je vais vous résumer ma France succulente



Un philosophe réaliste
(Je crois qu’il en reste encore un)
Qui bien sûr était hédoniste
Désirait le bien de chacun.

Il voulait découvrir un sujet susceptible
De rassembler les goûts, les penchants collectifs
De frotter plaisamment une corde sensible
De remuer, les mous, les dormeurs, les passifs.

Pour réunir pas de mystère
Il suffit d’intérêts communs
Trouver des sujets terre à terre
Convenant à tous les humains

On avait autrefois, mais cela disparut,
Pour la table gourmande un peu d’affinité
Or l’industrie fixa, au goût, un autre but
Fabriquer des saveurs dans l’uniformité.

Revenons donc à nos grand-mères
Dont les talents étaient discrets
À Leurs recettes sans commères
Car tout était dans le secret.

Les produits du jardin ou bien du voisinage
Avaient cette fraîcheur propre à chaque terroir
Certes on prenait son temps pour peaufiner l’ouvrage
Laissant au sablier assez de nonchaloir.

Et considérant les saisons
S’excluait la tarte aux cerises
Quand les fruits n’étaient qu’en bourgeons
La nature gardant sa maîtrise.

Or la géographie ayant son importance
Les fruits de mer étaient les joies du littoral
On aimait le foie gras qui dans sa succulence
Était au Périgord, en Alsace, sans égal.

Mais les mets troublant les papilles
Étaient dans les arts régionaux
Sans labels et sans estampilles
On savait dompter les fourneaux.


Et des cocottes ayant souvent le cul noirci
Saisissaient dans le beurre une pièce gourmande
Un poulet de la Bresse ou un perdreau farci
Quand le chasseur avait exaucé la demande.

Où sont les mamies, les tatas,
Qui devant une cuisinière
Préparaient de si bons repas
Que la famille en était fière

On attendait l’anniversaire ou une fête
Pour demander à la cuisine un doux festin
Civet, gigot, Dinde aux marrons, oiseaux sans tête
Avec quelques girolles cueillies dès le matin.

Cette cuisine s’analyse
Et se démode maintenant
La bouffe s’industrialise
Le goût va se standardisant.

Il reste bien encore un fond de gastronomes
Et quelques cuisiniers localement actifs
Mais le dieu marketing nous prenant pour des pommes
Propose ses appâts à prix prohibitifs

Le mélange devient le roi,
La cuisine télévisuelle
Se présente comme la loi
Venant régner sur la gamelle.

Et le comble de tout, l’incroyable sottise
Est que voulant prétendre à l’exquise saveur
On vend une portion qui se ridiculise
Au prix décourageant l’humble consommateur.

Car tous les nantis affamés
Qui prennent d’onéreux repas
En des macarons proclamés
Sont-ils seuls palais délicats ?

Est-ce l’argent qui doit vous façonner le goût
Ou l’éducation qui vous apprend la vie
Nulle complexité ne vaudra un ragoût
Dont l’odeur sur le feu forge déjà l’envie.

Ne mettons pas de l’exotisme
Là ou il n’apportera rien,
N’imposons pas le modernisme
S’il n’est pas la source d’un bien

Pour la gastronomie ayons de la raison
La qualité n’est pas ce que commerce impose
Il existe toujours des plats à la maison
Qu’un exquis tablier à notre goût propose.


Bien vu
Je me rappelle encore des civet sous ragoûts de ma grand mère
. ...
Des délices sans chichi sans tralala
 
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2 Novembre 2020
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#3
Dans les plats simples je donnerais mon royaume pour un plat de lentilles
Bravo pour ce poème souvenir culinaire.
Je crois qu'il y des cuisines pour tous les gouts, pour les bons vivants comme les gens pressés.
 

Saoirse

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#4
J'ai des souvenirs émus du Colcannon de ma tante, des pommes terre écrasées avec du chou, des oignons et un beaucoup de beurre. Très simple mais savoureux.
En revanche j'aime assez mélanger les traditions culinaires, j'ai une recette de magret de canard laqué qui vaut le détour :)

Avant de vivre en France j'ignorais qu'il put exister une telle diversité culinaire, tant de formages, de traditions et de produits du terroir. Il faut varier les plaisirs et savoir se faire du bien :)
 
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