Poème La chèvre et le loup de ville.

La chèvre et le loup de ville.

La chèvre, de nos jours, n’a plus la peur du loup.
La rousse aux yeux verts, cousine de Blanquette,
Voulut partir pour la grand’ ville se frotter aux zazous ;
Et crut qu’ils viendraient tous lui conter fleurette.
Mit ses plus belles fringues et ses « Croc » vernis,
Du rimmel sur ses cils, comme les demoiselles
Laissant, sans état d’âme son amoureux transi.
Le faisant vénéré chantait sa ritournelle
Mais rien ne la retint, lui donna un baiser,
« Je reviendrai un jour quand j’aurai vu le monde »
Espérant un instant …l’univers à ses pieds.
En stop elle arriva dans la ville profonde.
Chercha du bout des yeux un p’tit coin de verdure
Et ne trouva alors, qu’un hôtel mal famé.
Devant la porte vit, un bouc à fière allure.
Elle pensa confiante qu’il pourrait bien l’aider.
- Un endroit pour pioncer ?...bien sur si tu travailles !
-Je ne suis point fainéante, et endure les tâches.
Qui donc parle de tâches… ? Et ses yeux la mitraillent.
-Te voilà bien roulée, et dodues sont tes hanches,
Plus d’un vieux bouc aisé, paiera ta compagnie.
Elle eut vite compris et son chemin d’errance,
Chaque jour un peu plus se profilait maudit,
Jusqu’au jour où malade, et, ce fut une chance,
Ne faisant plus recette, la renvoya chez elle.
Le vénéré vieilli attendait son retour ;
Ne fit aucun reproche, et la prit sous son aile.
Il veille jour et nuit auprès de son amour.

Moralité :
Ne rêvez point de fastes inaccessibles, le bonheur très souvent est proche et perceptible.

Margénye
Janvier 2011