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La naissance des Amazones
Les prés d'été chantaient l'abondance du vent,
Le printemps vieillissant perdait son vert fervent,
Le désert des plaines au soleil dorait presque,
L'herbe haute bruissait la bourrasque faunesque.
Il errait une nymphe aux voiles empourprés
Qui, les larmes soufflées par la risée des prés,
S'enfuyait, son chagrin étouffant la fatigue,
Et laissait en rosée les pleurs d'un cœur prodigue.
Les cheveux d'Harmonie brillaient de l'or du soir,
Des cheveux d'un déclin qui ignorait le noir,
Gonflant aux yeux ravis le soleil en cascade,
Mariant farouchement le jour et la Pléiade.
Le vertige du cœur cédant à ceux du corps,
Harmonie consolée par les fleurs en accord
D'une vaste prairie sans arbre à l'horizon
S'allongea mollement extirpée des saisons.
Dans des cris de douleurs, elle jura aux cieux
Que sa mort la déliait des charmes d'un dieu
Aux paroles d'argent et aux engouements sombres,
Qui avait terni l'or d'une triste pénombre.
Les chevaux des prairies, agiles et curieux,
Vinrent auprès des cris foisonnants et furieux
Des bébés d'Harmonie souveraines des plaines
Qui auront fait, femmes, d'un cœur brisé leur reine.