- Inscrit
- 29 Octobre 2018
- Messages
- 9,019
- J'aime
- 16,101
- Points
- 450
- Je suis
- Un homme
Hors ligne
Une vieille charrue occultée par les herbes,
que seul le temps manie et use par l’ennui,
attire le regard, jouant de sa superbe,
penchée dans un sillon, corrodée par la pluie.
En aval un vieux puits, une chaîne et un seau,
ont pour ami le vent, délaissés par la soif.
Plus loin, une forge, une enclume, et un marteau
s’habillent d’une toile, que la tisseuse coiffe.
Les arts régnaient ici. J’entends encore leur chant,
lorsque la bigorne martelée résonnait.
Des roues en bois cerclées d’un acier de ruban,
cognaient sur le chemin recouvert de pavés.
Ne restent sous les toits que des âtres éteints,
des vieux clous dans les murs que le regard accroche.
Partout de la poussière que le temps assassin,
jours après semaines recouvre de son approche.
Des rosiers sauvages aux épines pointues
occupent l’espace qui leur fut interdit.
Et le lierre escalade les murs qui étaient nus.
Le village désormais est logé par l’oubli.
Seuls le vent et la pluie sont restés à demeure.
Des volets animés par des mains invisibles
jouent sur leurs gonds rouillés qui grincent et se meurent.
Un peu plus chaque jour, le temps ronge sa cible.
Moïse Wolff
6 Novembre 2015
© texte protégé
Dernière édition: