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Poème L'armée rouge

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Corse et du monde
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#1
Au creux de l'oreiller il l'écoutait marcher
Bruit de bottes pulsé s'imprimant en cadence
Piétinant l'innocence et rythmant la pensée
Éclaboussant de poisse ses souvenirs d'enfance

Une armée s'approchait et c'était cette angoisse
Qu'un gamin sans défense entendait progresser
Obsédante avancée diffusant sa menace
Hachurant ses idées et martelant ses tempes

Avant le lendemain ils seraient sur ses traces
Ils étaient là tout près et n'auraient qu'à le prendre
Serait-ce pour le pendre ou bien le fusiller
Ou bien pour l'enrôler sans pouvoir se défendre

Scrutant l'obscurité l'enfant voudrait savoir
Où donc est cette troupe qui vient pour le chercher
Il a peur de ce noir __ il n'ose plus bouger
Ses jours sont en danger __ c'est sur __ c'est sans espoir

Le pas se fait rapide ils sont soudain pressés
Allongent la foulée et s'approchent plus vite
L'enfant est oppressé et tout se précipite
Il soulève la tête et ses cheveux dressés

Pensant la voir rouler il découvre en silence
Suspendu à l'instant __ que le bruit à cessé
Où se sont-ils enfuis __ se sont ils écroulés
Ont-ils tous disparu __ ces soldats de la nuit

S'allongeant de nouveau __ ils les entend encore
Lointain décor comme s'ils étaient passés
Marcheurs irréguliers sans y mettre le cœur
Tout au long d'une artère où le sang vient pulser


novembre 2013
 
Dernière édition:

D.Isabelle

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#5
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On vit l'histoire jusqu'au bout et on imagine l'angoisse de cet enfant, il n'a rien oublié!
Un partage très émouvant et j'ai envie de dire: " Plus jamais ça "

Merci Pierre
Belle journée
Amitiés
Isabelle
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CLARI

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#7
Que c'est angoissant...La peur monte crescendo, s'intensifie au martellement des bottes,
puis s'en va, en décroissant... Le cauchemar passé, l'enfant ressent encore la pulsion du sang à son corps défendant...

J'aime le rythme impulsé, j'ai pensé au boléro de Ravel.

 
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#9
Enfance piétinée par des bottes qui ne savent marcher que sur le rouge du sang et se maculer de l'innocence des enfants qui ne comprennent rien encore de la vie.Triste réalité
Amitiés
PL
Ces bottes étaient imaginaires ici PL, une angoisse de l'enfant que j'étais entendant les pulsations de son sang dans ses oreilles.
Pour d'autres enfants, oui la peur n'est pas issue de leur imaginaire.

Belle journée
Amitiés
Pierre
 
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#12
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#14
Que c'est angoissant...La peur monte crescendo, s'intensifie au martellement des bottes,
puis s'en va, en décroissant... Le cauchemar passé, l'enfant ressent encore la pulsion du sang à son corps défendant...

J'aime le rythme impulsé, j'ai pensé au boléro de Ravel.

Merci pour ton ressenti Clari.
Bon choix le boléro !

Soigne toi bien
Amitiés
Pierre
 
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#16
Au creux de l'oreiller il l'écoutait marcher
Bruit de bottes pulsé s'imprimant en cadence
Piétinant l'innocence et rythmant la pensée
Éclaboussant de poisse ses souvenirs d'enfance

Une armée s'approchait et c'était cette angoisse
Qu'un gamin sans défense entendait progresser
Obsédante avancée diffusant sa menace
Hachurant ses idées et martelant ses tempes

Avant le lendemain ils seraient sur ses traces
Ils étaient là tout près et n'auraient qu'à le prendre
Serait-ce pour le pendre ou bien le fusiller
Ou bien pour l'enrôler sans pouvoir se défendre

Scrutant l'obscurité l'enfant voudrait savoir
Où donc est cette troupe qui vient pour le chercher
Il a peur de ce noir __ il n'ose plus bouger
Ses jours sont en danger __ c'est sur __ c'est sans espoir

Le pas se fait rapide ils sont soudain pressés
Allongent la foulée et s'approchent plus vite
L'enfant est oppressé et tout se précipite
Il soulève la tête et ses cheveux dressés

Pensant la voir rouler il découvre en silence
Suspendu à l'instant __ que le bruit à cessé
Où se sont-ils enfuis __ se sont ils écroulés
Ont-ils tous disparu __ ces soldats de la nuit

S'allongeant de nouveau __ ils les entend encore
Lointain décor comme s'ils étaient passés
Marcheurs irréguliers sans y mettre le cœur
Tout au long d'une artère où le sang vient pulser


novembre 2013
Très bel écrit merle bleu !

jj


"Le Bruit Des Bottes" de Jean Ferrat
C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garotte
On vous étripe au Chili
On a beau me dire qu'en France
On peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du képi

Quand un Pinochet rapplique
C'est toujours en général
Pour sauver la République
Pour sauver l'Ordre moral
On sait comment ils opèrent
Pour transformer les esprits
Les citoyens bien pépères
En citoyens vert-de-gris

A coup d'interrogatoires
De carotte et de bâton
De plongeon dans la baignoire
De gégène et de tison
Il se peut qu'on vous disloque
Ou qu'on vous passe à tabac
Qu'on vous suicide en lousdoc
Au fond d'un commissariat

Il se peut qu'on me fusille
Pour avoir donné du feu
Pour avoir joué aux billes
Avec un petit hébreu
On va t'écraser punaise
Pour avoir donné du pain
Pour avoir donné du pèze
Au petit nord-africain

Il se pourrait qu'on m'accuse
Avec un petit gourdin
D'avoir étudié Marcuse
D'avoir été sartrien
Ils auront des électrodes
Ils diront tu veux du jus
Pour connaître la période
Où j'étais au P.S.U.

A moins qu'ils me ratatinent
Pour mon immoralité
Pour avoir baisé Delphine
Pour avoir été pédé
A moins qu'ils ne me condamnent
A mourir écartelé
Entre l'amour de Roxane
Et celui du beau Dédé

Il se peut qu'on me douillette
Pour que je veuille attester
Qu'en mil neuf cent soixante-sept
Je lisais l'Humanité
Il se peut qu'on me tourmente
Et qu'on me fasse avouer
Que dans les années soixante
J'étais à la C.G.T.

A moins qu'ils me guillotinent
Pour avoir osé chanter
Les marins du Potemkine
Et les camps de déportés
A moins qu'avec un hachoir
Ils me coupent les dix doigts
Pour m'apprendre la guitare
Comme ils ont fait à Jara

C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garotte
On vous étripe au Chili
Il ne faut plus dire qu'en France
On peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du képi
Travaillent aussi du képi​



 
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#17
un texte qui rappelle de bien triste souvenir que nous n'avons pas vécu mais que d'autres connaissent encore. je pense au film et à l'album de pink floyd.
Bien que tu aies raison, le père absent qui est à la guerre ! Mais dans the wall ce n'est pas ce sujet qui est mit en avant
C'est plutôt une peinture sociale, l'aliénation de masse la schizophrénie collective, une brisure sublime qui prend encore tout son sens aujourd'hui, après avoir une vision juste de l'oeuvre est bien difficile, je ne prends pas assez de psychotropes pour nourir ma shizophrénie !

Tu me diras !
jj
 
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Au creux de l'oreiller il l'écoutait marcher
Bruit de bottes pulsé s'imprimant en cadence
Piétinant l'innocence et rythmant la pensée
Éclaboussant de poisse ses souvenirs d'enfance

Une armée s'approchait et c'était cette angoisse
Qu'un gamin sans défense entendait progresser
Obsédante avancée diffusant sa menace
Hachurant ses idées et martelant ses tempes

Avant le lendemain ils seraient sur ses traces
Ils étaient là tout près et n'auraient qu'à le prendre
Serait-ce pour le pendre ou bien le fusiller
Ou bien pour l'enrôler sans pouvoir se défendre

Scrutant l'obscurité l'enfant voudrait savoir
Où donc est cette troupe qui vient pour le chercher
Il a peur de ce noir __ il n'ose plus bouger
Ses jours sont en danger __ c'est sur __ c'est sans espoir

Le pas se fait rapide ils sont soudain pressés
Allongent la foulée et s'approchent plus vite
L'enfant est oppressé et tout se précipite
Il soulève la tête et ses cheveux dressés

Pensant la voir rouler il découvre en silence
Suspendu à l'instant __ que le bruit à cessé
Où se sont-ils enfuis __ se sont ils écroulés
Ont-ils tous disparu __ ces soldats de la nuit

S'allongeant de nouveau __ ils les entend encore
Lointain décor comme s'ils étaient passés
Marcheurs irréguliers sans y mettre le cœur
Tout au long d'une artère où le sang vient pulser


novembre 2013



Cauchemars effrayants


Chaque jour a un poids paraissant bien trop lourd
C'est au soir qu'on le sent à son fardeau qui pèse
Dès qu'on est fatigué on pense au temps du retour
Espèrant un repos d'un moment qui apaise.

Fatigué cet enfant se perd dans des cauchemars
Spectres effrayants le poursuivent, il cauchemarde
A longueur de la nuit ce sont des jacquemarts
Qui effraient un coeur battant bien la chamade.

Sicères amitisés Ahmed .


 
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#19
Très bel écrit merle bleu !

jj


"Le Bruit Des Bottes" de Jean Ferrat

C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garotte
On vous étripe au Chili
On a beau me dire qu'en France
On peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du képi

Quand un Pinochet rapplique
C'est toujours en général
Pour sauver la République
Pour sauver l'Ordre moral
On sait comment ils opèrent
Pour transformer les esprits
Les citoyens bien pépères
En citoyens vert-de-gris

A coup d'interrogatoires
De carotte et de bâton
De plongeon dans la baignoire
De gégène et de tison
Il se peut qu'on vous disloque
Ou qu'on vous passe à tabac
Qu'on vous suicide en lousdoc
Au fond d'un commissariat

Il se peut qu'on me fusille
Pour avoir donné du feu
Pour avoir joué aux billes
Avec un petit hébreu
On va t'écraser punaise
Pour avoir donné du pain
Pour avoir donné du pèze
Au petit nord-africain

Il se pourrait qu'on m'accuse
Avec un petit gourdin
D'avoir étudié Marcuse
D'avoir été sartrien
Ils auront des électrodes
Ils diront tu veux du jus
Pour connaître la période
Où j'étais au P.S.U.

A moins qu'ils me ratatinent
Pour mon immoralité
Pour avoir baisé Delphine
Pour avoir été pédé
A moins qu'ils ne me condamnent
A mourir écartelé
Entre l'amour de Roxane
Et celui du beau Dédé

Il se peut qu'on me douillette
Pour que je veuille attester
Qu'en mil neuf cent soixante-sept
Je lisais l'Humanité
Il se peut qu'on me tourmente
Et qu'on me fasse avouer
Que dans les années soixante
J'étais à la C.G.T.

A moins qu'ils me guillotinent
Pour avoir osé chanter
Les marins du Potemkine
Et les camps de déportés
A moins qu'avec un hachoir
Ils me coupent les dix doigts
Pour m'apprendre la guitare
Comme ils ont fait à Jara

C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garotte
On vous étripe au Chili
Il ne faut plus dire qu'en France
On peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du képi
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Belle journée
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