V
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Vain, las, triste, le clown dépose sa lanterne
Sur la berge endormie ; endolorie est l’âme
Qui l’envoie à l’arène, au confluent de flammes
Insipides. Banni, il devient sage et terne.
Aucun ne croit le clown, personne ne le prend
Au sérieux. Ses dons, son génie et sa grâce
Sont, toujours, engloutis, dans le fleuve qui passe
Des riches exploitants du succès et du temps.
Il ne réussit rien, se retrouve toujours
Seul, incompris, raillé, et reste méconnu.
Il est si loin, le clown, lorsque, à marcher nu,
Son cœur d’enfant s’envole au-dessus des vautours.
Grimaces, facéties sont ses gémirs grinçants
Sur le sol déployés comme des larmes d’or
Qui transforment la boue et tous les vilains sorts
En secrète semence armés d’arceaux dansants.
Le clown voit loin, fort loin, par-dessus les chaumières.
Sa vue est perçante mais ses pas, malhabiles.
Il est si rebelle, mais pourtant fort docile
A la brise du soir, à la douce lumière.
Il sent et ressent tout ; il est vent et tempêtes,
Sécheresse et mousson, s’abrite dans le rêve.
Sa liberté est sauve et son exil, sans trêve.
Son refuge est son for, sa devise, la fête.
Sur la berge endormie ; endolorie est l’âme
Qui l’envoie à l’arène, au confluent de flammes
Insipides. Banni, il devient sage et terne.
Aucun ne croit le clown, personne ne le prend
Au sérieux. Ses dons, son génie et sa grâce
Sont, toujours, engloutis, dans le fleuve qui passe
Des riches exploitants du succès et du temps.
Il ne réussit rien, se retrouve toujours
Seul, incompris, raillé, et reste méconnu.
Il est si loin, le clown, lorsque, à marcher nu,
Son cœur d’enfant s’envole au-dessus des vautours.
Grimaces, facéties sont ses gémirs grinçants
Sur le sol déployés comme des larmes d’or
Qui transforment la boue et tous les vilains sorts
En secrète semence armés d’arceaux dansants.
Le clown voit loin, fort loin, par-dessus les chaumières.
Sa vue est perçante mais ses pas, malhabiles.
Il est si rebelle, mais pourtant fort docile
A la brise du soir, à la douce lumière.
Il sent et ressent tout ; il est vent et tempêtes,
Sécheresse et mousson, s’abrite dans le rêve.
Sa liberté est sauve et son exil, sans trêve.
Son refuge est son for, sa devise, la fête.
