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Il y a les tempêtes les marées
Le fond la surface les saisons
Il y a l’embrun ce goût salé
L’écume, les vagues et l’horizon
Il y a cette lumière au loin
Quand l’obscur parcours la nuit
Et cette lame que je tiens
Il y a ce morceau de ma vie
Il y a le parfum de l’avenir
Qui se dessine par les autres
Il y a quelques éclats rires
Et des larmes pour seuls apôtres
Il y a le sang qui coule le sang
Dans mes veines et sur la terre
Qui rougit l’encre et l’océan
Il y a ces souvenirs que je serre
Il y a le courage l’audace
Il y a la brume et l’enfant
Il y a ce rêve, sans trace
La liberté celle des Grands
La liberté celle des Danton
La liberté celle des Voltaire
La liberté qui brille au fond
Des yeux de ceux qui l’aimèrent
Il y a l’illusion du meilleur
Et la noblesse d’âme perdue
Damnant encore les cœurs
Percés hurlant leurs cris déçus
Il y a l’inachevé le vide
Ce néant que le noir a laissé
Ces lieux arides
De ma pensée
Il y a le métal hurlant
La forge de tout ce qui est
Il y a tout cela devant
Et l’étoile qui ne naquit jamais
Il y a la mort avant la vie
La vie après la mort,
Peut-être. Il y a ce lit
Où dorment tous nos torts
Il y a l’amour, la haine
Dans les mots acides
Il y a la condition humaine
Et cette odeur putride
Le parfum de ma décadence
Il y a ce phare de promesses
Au son de l’inconscience
Et un bruit qui jamais ne cesse…
Il y a l’unique trace de sourire
Cette ride qui m’écorcha l’âme
Quand aux confins de l'empire
Au bruit du silence qui plane
S’effondrait sans prévenir
L’arche qui le soutenait, mort
Comme ces vieux châteaux forts
Il ne reste aujourd’hui que des ruines
Dont on croit entendre le soupir
Quand ils ont bien triste mine
Et qui n’ont plus les saphirs
Et la saveur des banquets
Qui jadis les animaient
On chuchote en y passant
Quelques contre sorts en vain
Il ne reste du passé luxuriant
Qu’un mur fragile et un parfum
Une persistante fragrance
Le parfum de la décadence.