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Le poète.
**
Je le croyais muet ce prince des nuées
Comme l’avait bien décrit Baudelaire
Mais de la parole il savait s’y faire
Et remuait la foule qui vers lui se ruait
**
Je l’ai pris pour aveugle à sa canne cloué,
Et vagabond comme l’aurait été Homère,
Mais non, il avait bien une demeure
Et son pas usait les rythmes sans suer
**
Dans l’Iliade on l’appelle Aède et était doué
Adroit à l’archer, au vers il serait le père
Poète, ainsi l’appelaient les amis Molière
Et on raconte qu’à son art il était dévoué
**
Qu’avait-il de si beau cet être mystérieux ?
Serait-il un peintre ou un sculpteur ?
Peut-être pianiste, ou même danseur !
Que sais-je moi de ce gueux furieux ?
**
Quoique nonchalant, mon esprit curieux
S’est pris à l’étrange jeu de ce bateleur
Et j’ai suivi son ombre, discret et rêveur
Espérant décrypter ses codes ingénieux
**
Content de ma besogne forte de vœux
Et songeant à provoquer son art ou sa fureur
Je l’ai pisté ombre à ombre, de mer en terre
Mes robustes ailes battaient jusqu’à ses cieux
**
O Dieu ! Je ne pouvais croire mes yeux ;
Sous son chapeau il n’y avait pas de visage
Et ses mains gantées effaçaient son âge
Il serait sans âme, sans cœur, cet odieux.
***
Le poète, repérant mon manège foireux
Décida à me miroiter une tour mage
Il prit des mots et les mit dans sa cage
Les caressât, les chérit avec tact et sérieux
**
Ses captifs, sans vraiment se plaindre,
Se mirent à gazouiller un air clair et doux
Dont émeraude se plaisait à faire son fou
Et où enfer et mer s’initiaient à peindre
**
Le maitre des lettres, pensif et rêveur,
Contemplât sa scène riche de bijoux
Un souhait, une prière et il leva l’écrou
Et un essaim de papillons s’envola enchanteur :
**
« [O Seigneur
Ses yeux faits d’émeraude et d’eau pure
Me ressuscitent de mille morts et enfers
Ses lèvres en tessons de feu et glaçure
M’élèveront très loin de mes guerres.
O Daphné, toi dont la beauté est dorure
Tends-moi la main, tire-moi de cette mer
Adoue-moi le cœur et panse mes blessures
D’un regard je vis, d’un baiser je meurs...] ».
Fin.**
Je le croyais muet ce prince des nuées
Comme l’avait bien décrit Baudelaire
Mais de la parole il savait s’y faire
Et remuait la foule qui vers lui se ruait
**
Je l’ai pris pour aveugle à sa canne cloué,
Et vagabond comme l’aurait été Homère,
Mais non, il avait bien une demeure
Et son pas usait les rythmes sans suer
**
Dans l’Iliade on l’appelle Aède et était doué
Adroit à l’archer, au vers il serait le père
Poète, ainsi l’appelaient les amis Molière
Et on raconte qu’à son art il était dévoué
**
Qu’avait-il de si beau cet être mystérieux ?
Serait-il un peintre ou un sculpteur ?
Peut-être pianiste, ou même danseur !
Que sais-je moi de ce gueux furieux ?
**
Quoique nonchalant, mon esprit curieux
S’est pris à l’étrange jeu de ce bateleur
Et j’ai suivi son ombre, discret et rêveur
Espérant décrypter ses codes ingénieux
**
Content de ma besogne forte de vœux
Et songeant à provoquer son art ou sa fureur
Je l’ai pisté ombre à ombre, de mer en terre
Mes robustes ailes battaient jusqu’à ses cieux
**
O Dieu ! Je ne pouvais croire mes yeux ;
Sous son chapeau il n’y avait pas de visage
Et ses mains gantées effaçaient son âge
Il serait sans âme, sans cœur, cet odieux.
***
Le poète, repérant mon manège foireux
Décida à me miroiter une tour mage
Il prit des mots et les mit dans sa cage
Les caressât, les chérit avec tact et sérieux
**
Ses captifs, sans vraiment se plaindre,
Se mirent à gazouiller un air clair et doux
Dont émeraude se plaisait à faire son fou
Et où enfer et mer s’initiaient à peindre
**
Le maitre des lettres, pensif et rêveur,
Contemplât sa scène riche de bijoux
Un souhait, une prière et il leva l’écrou
Et un essaim de papillons s’envola enchanteur :
**
« [O Seigneur
Ses yeux faits d’émeraude et d’eau pure
Me ressuscitent de mille morts et enfers
Ses lèvres en tessons de feu et glaçure
M’élèveront très loin de mes guerres.
O Daphné, toi dont la beauté est dorure
Tends-moi la main, tire-moi de cette mer
Adoue-moi le cœur et panse mes blessures
D’un regard je vis, d’un baiser je meurs...] ».
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