Hors ligne
Sous le baldaquin d’ombre où le silence règne
je te désire en douce en secret sans témoin
Comme un lys d’outre-nuit que le soleil dédaigne
et qui s’ouvre en pleurant dans l’écrin du matin
En mon cœur un ballet d’arabesques gracieuses
et de chants en ton nom m'offrent une joie grandiose
Je récite des vers aux musiques harmonieuses
Mes rimes te célèbrent tendres et virtuoses
Tes yeux de quartz fumé où vient briller l’aurore
ignorent tout du tumulte de mon coeur en émoi
Je suis d'un marbre tiède que la passion colore
de reflets soleilleux qui invitent à la joie
Je t’écris en pensée sur des feuillets de brume
à l’encre des ténèbres au calame d’ivoire
et mes mots s'évaporent sous le halo de lune
dans un gouffre d’oubli qui capture l'espoir
Amante en robe d’ombre et masque d'apparat
je vis pour me nourrir de ce rêve vibrant
Je tends vers toi ma main que tu ne saisis pas
me languis de caresses et de baisers troublants
Car nul ne doit savoir ce trésor clandestin
ce feu qui me tourmente dans le calme des gestes
Je dois taire l'ardeur m'en remettre au destin
tel un ange tombé qui jamais ne proteste