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Poème Le vernissage

Zaza_Dabord

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#1
Le vernissage

Soirée vernissage, bulles de champagne, petits fours et pas lents. Murmures de phrases trempées dans des lotions capiteuses, rires échappés d’une hystérique accrochée à une coupette-pompette, j’observais ce monde aux murs blancs, tachetés d’œuvres d’art…

Et puis, seule, plantée devant un tableau qui ne me parlait pas, j’essayais de comprendre ce qu’il tentait de dire. L’homme s’avança vers moi pour ne plus me quitter. Il était là depuis près d’une demi-heure à me débiter des phrases qui semblaient épuiser son souffle sans jamais le tarir. Je regardais ma montre avec ostentation. Comme il se parlait à lui-même, il ne remarqua pas cette muflerie. J’aurais d'ailleurs pu le laisser là avec son gargarisme de mots effervescents sans qu’il puisse même s’en apercevoir.

L’objet principal de la discussion ne tournait pas autour du tableau, ni autour de lui, non. L’unique sujet c’était lui. Son travail prenant, à responsabilités écrasantes, sa voiture 10 chevaux diesel à vitres teintés, argent iridium métal, sa maison meulière sur trois étages, dressée au milieu d'un parc florale absolument divin, sa merveilleuse épouse courageuse et inoxydable, ses quatre enfants vifs, intelligents, évidemment surdoués comme leur père, imaginatifs comme leur mère et promis à un brillant avenir, son lévrier afghan, bête à concours… Tout avait été passé au crible du monologue sans qu’il se soit inquiété le moins du monde de qui pouvait bien être la récipiendaire de sa litanie d’autosatisfaction dégoulinante.

C’était la première fois que je rencontrais ce personnage haussé sur lui-même qui semblait ne craindre aucun vertige. Je l’avais sur les bras comme s’il avait épuisé tous les visiteurs alentours.

Je savais tout de lui, il ignorait jusqu'à la couleur de mon manteau rouge flambant neuf, seul entre nous restait muet le tableau qui, lui, ne me parlait toujours pas.

Z. ;-)
 
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#2
Le vernissage

Soirée vernissage, bulles de champagne, petits fours et pas lents. Murmures de phrases trempées dans des lotions capiteuses, rires échappés d’une hystérique accrochée à une coupette-pompette, j’observais ce monde aux murs blancs, tachetés d’œuvres d’art…

Et puis, seule, plantée devant un tableau qui ne me parlait pas, j’essayais de comprendre ce qu’il tentait de dire. L’homme s’avança vers moi pour ne plus me quitter. Il était là depuis près d’une demi-heure à me débiter des phrases qui semblaient épuiser son souffle sans jamais le tarir. Je regardais ma montre avec ostentation. Comme il se parlait à lui-même, il ne remarqua pas cette muflerie. J’aurais d'ailleurs pu le laisser là avec son gargarisme de mots effervescents sans qu’il puisse même s’en apercevoir.

L’objet principal de la discussion ne tournait pas autour du tableau, ni autour de lui, non. L’unique sujet c’était lui. Son travail prenant, à responsabilités écrasantes, sa voiture 10 chevaux diesel à vitres teintés, argent iridium métal, sa maison meulière sur trois étages, dressée au milieu d'un parc florale absolument divin, sa merveilleuse épouse courageuse et inoxydable, ses quatre enfants vifs, intelligents, évidemment surdoués comme leur père, imaginatifs comme leur mère et promis à un brillant avenir, son lévrier afghan, bête à concours… Tout avait été passé au crible du monologue sans qu’il se soit inquiété le moins du monde que qui pouvait bien être la récipiendaire de sa litanie d’autosatisfaction dégoulinante.

C’était la première fois que je rencontrais ce personnage haussé sur lui-même qui semblait ne craindre aucun vertige. Je l’avais sur les bras comme s’il avait épuisé tous les visiteurs alentours.

Je savais tout de lui, il ignorait jusqu'à la couleur de mon manteau rouge flambant neuf, seul entre nous restait muet le tableau qui, lui, ne me parlait toujours pas.

Z. ;-)
Wouahhhhh super. J'ai adoré
Merci de ce partage
Bonne journée
Gaby
 

astree84

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#4
Le vernissage

Soirée vernissage, bulles de champagne, petits fours et pas lents. Murmures de phrases trempées dans des lotions capiteuses, rires échappés d’une hystérique accrochée à une coupette-pompette, j’observais ce monde aux murs blancs, tachetés d’œuvres d’art…

Et puis, seule, plantée devant un tableau qui ne me parlait pas, j’essayais de comprendre ce qu’il tentait de dire. L’homme s’avança vers moi pour ne plus me quitter. Il était là depuis près d’une demi-heure à me débiter des phrases qui semblaient épuiser son souffle sans jamais le tarir. Je regardais ma montre avec ostentation. Comme il se parlait à lui-même, il ne remarqua pas cette muflerie. J’aurais d'ailleurs pu le laisser là avec son gargarisme de mots effervescents sans qu’il puisse même s’en apercevoir.

L’objet principal de la discussion ne tournait pas autour du tableau, ni autour de lui, non. L’unique sujet c’était lui. Son travail prenant, à responsabilités écrasantes, sa voiture 10 chevaux diesel à vitres teintés, argent iridium métal, sa maison meulière sur trois étages, dressée au milieu d'un parc florale absolument divin, sa merveilleuse épouse courageuse et inoxydable, ses quatre enfants vifs, intelligents, évidemment surdoués comme leur père, imaginatifs comme leur mère et promis à un brillant avenir, son lévrier afghan, bête à concours… Tout avait été passé au crible du monologue sans qu’il se soit inquiété le moins du monde que qui pouvait bien être la récipiendaire de sa litanie d’autosatisfaction dégoulinante.

C’était la première fois que je rencontrais ce personnage haussé sur lui-même qui semblait ne craindre aucun vertige. Je l’avais sur les bras comme s’il avait épuisé tous les visiteurs alentours.

Je savais tout de lui, il ignorait jusqu'à la couleur de mon manteau rouge flambant neuf, seul entre nous restait muet le tableau qui, lui, ne me parlait toujours pas.

Z. ;-)
rire! Pauvre ZAZA, j'ai déjà eu "le plaisir" de rencontrer ce genre de personnage, il existe aussi au féminin! ce sont des personnes, qui s'écoutent parler surtout, cela les rassure, oui ce qu'il dit , il le possède, il ne peut lui-même pas y croire, il lui faut en parler, il a besoin d'être admirer, il met sa situation, ses avoirs, ses possessions en avant pour pouvoir se poser, il est sans doute jaloux du peintre qui même si sa peinture ne te parle pas , a du succès, il lui en faut aussi, alors il s'étale, pour qu'on l'admire qu'on se rende compte qu'il existe!
La situation est si bien décrite , qu'on s'y croirait nous aussi déambulant à tes côté, puis être coincé par cet opportun, gonflé d'orgueil !
 

Zaza_Dabord

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#5
rire! Pauvre ZAZA, j'ai déjà eu "le plaisir" de rencontrer ce genre de personnage, il existe aussi au féminin! ce sont des personnes, qui s'écoutent parler surtout, cela les rassure, oui ce qu'il dit , il le possède, il ne peut lui-même pas y croire, il lui faut en parler, il a besoin d'être admirer, il met sa situation, ses avoirs, ses possessions en avant pour pouvoir se poser, il est sans doute jaloux du peintre qui même si sa peinture ne te parle pas , a du succès, il lui en faut aussi, alors il s'étale, pour qu'on l'admire qu'on se rende compte qu'il existe!
La situation est si bien décrite , qu'on s'y croirait nous aussi déambulant à tes côté, puis être coincé par cet opportun, gonflé d'orgueil !

Je crois que nous nous sommes comprises :)
En fait, je suis une observatrice, il m'arrive de m'extraire d'une situation pour la regarder vivre, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ?
Et puis ceux qui s'écoutent parler et qui sont emplis d'eux-mêmes m'amusent beaucoup. :)
Amitiés soleil
Z. :)
 

simlecteur

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#6
C'est comme un tableau où je promène et me fait transporté dans un univers réel, bravo pour cette plaisante lecture....j'aime ta façon d'écrire.(y)
Belle soirée.
 

Zaza_Dabord

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#7
C'est comme un tableau où je promène et me fait transporté dans un univers réel, bravo pour cette plaisante lecture....j'aime ta façon d'écrire.(y)
Belle soirée.
Mille mercis à toi, c'est vraiment très gentil :)
 

Storgé

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#8
La loquacité est l'art de se rendre invisible.....face à la visibilité d'un tableau muet.

C'est du beau tableau vernis bien sage que tu nous as dessiné là !! Bravo
 

chessmec

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#9
La muflerie vient de l'indécrottable vantard qui, gonflé d'orgueil, a le vent en poulpe... le crachoir loquace... et l'ennuyeux pouvoir de saouler son monde ;) Bises poétiques.
 
C

CARLAME

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#12
bonjour Zaza, ça a été long à lire (je l'aurai classé dans nouvelles) mais je regrette pas, belle plume que la tienne, je me suis régalée à te lire ! bravo

@CARLAME


thZOUWVKOK.jpg
 

Zaza_Dabord

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#13
La muflerie vient de l'indécrottable vantard qui, gonflé d'orgueil, a le vent en poulpe... le crachoir loquace... et l'ennuyeux pouvoir de saouler son monde ;) Bises poétiques.
C'est tellement amusant à voir évoluer quand on a le temps de regarder ... comme un tableau vivant :)
 

Zaza_Dabord

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#14

Zaza_Dabord

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#15
La loquacité est l'art de se rendre invisible.....face à la visibilité d'un tableau muet.

C'est du beau tableau vernis bien sage que tu nous as dessiné là !! Bravo
Ou pour le "loquaciteur" l'art de rendre invisible les autres :)
Amitiés soleil
Z. :)
 

Zaza_Dabord

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#17
il ne faut pas m'en vouloir, je suis malade et j'ai du mal à suivre , merci d'avance pour ta compréhension !
Ben non bien sûr que je ne t'en veux pas ... qui suis-je voyons, c'est déjà tellement gentil de me lire.
Plein de santé et de vie à toi du fond du coeur
Amitiés soleil
Z. :)
 

dridro

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#20
C’était la première fois que je rencontrais ce personnage haussé sur lui-même qui semblait ne craindre aucun vertige. Je l’avais sur les bras comme s’il avait épuisé tous les visiteurs alentours.

Je savais tout de lui, il ignorait jusqu'à la couleur de mon manteau rouge flambant neuf, seul entre nous restait muet le tableau qui, lui, ne me parlait toujours pas.

Z

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C'est une très belle prose où la poésie n'est pas absente.
J'aime ce tableau où le fard n'ira nulle part..

Driss
 

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