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Poème Lecture vous avez dit lecture... (première partie)

Peniculo

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#1
Lecture vous avez dit lecture
ne prenez pas ce mot avec désinvolture !
Il y a des bonheurs dans la littérature


première partie

Le sort me fit matheux sans que j’en ai l’envie
Donc sur la voie lettrée je ne fus qu’amateur
Or Lecture écriture enjolivèrent ma vie
Occupant mes loisirs et faisant mon bonheur

J’ai sur des étagères un excédent d’ouvrages,
Certains sont bon marché d’autres plus onéreux,
J’ai même des doublons quand trop s’usent les pages
Mais je n’en garde aucun s’il ne me rend heureux.

Les classiques sont là, en état lamentable
Tant les pages tournées ont été au travail
Un double est conservé peu lu mais admirable
De châteaux de papier chacun est un vitrail.

Mais j’ai des préférences et aux premières places
Les lettrés distingués ont des places de choix
On ne saurait ranger en identique espace
Alceste, Iphigénie, avec Sagan, Maurois.

Partant du moyen-âge et de ses deux romans
Je connais de Renart le poème notable
Ses auteurs sont plusieurs médiévaux et rimant
En le modernisant sa langue est acceptable.

Le Roman de la Rose est un œuvre sublime
Guillaume de Lorris fit son commencement
La lange est raffinée et son style l’anime
Jean de Meung en second acheva le roman.

Je l’avoue maintenant de Villon, j’ai tout vu
J’ai relu mot à mot testament et ballades
Des dames du temps jadis à celle des pendus
Je me suis enchanté des mots en escalade.

Certes j’aime Racine il peint, comme on l’a dit,
Les hommes sans cacher leurs intimes faiblesses
Corneille me plaît aussi avec sa tragédie
Qui montre des humains, folies et hardiesses.

J’adore Poquelin qui inventa Alceste
Et qui nous divertit de son Mamamouchi
Il sait tout des maris, des femmes, et il conteste
Par le biais de Tartuffe un sein qui s’affranchit.

Je ne saurais de tous crier tous les bienfaits
Sautant de Rabelais à l’illustre Pléiade
J’aime La Boétie, Montaigne et ses essais,
Agrippa d’Aubigné, sa sublime croisade.

Rabelais et Ronsard et puis plus tard Montaigne
Sont les clés du seizième aux illustres écrits
Le dix septième allait devenir une enseigne
Pour l’épanouissement des plus féconds esprits

De Mathurin Régnier on connut la satire
Illustre devancier de Molière l’immortel
Et puis Malherbe vint il avait à redire
Sur la rime souffrant d’un mal accidentel.

De Guez de Balzac réformateur de prose
On oublie trop le nom, il a su rappeler
Que l’usage en l’écrit est chose qui s’impose
Le style venant après la langue modeler.

Et puis, le temps coulant, la pensée se réforme
Laïcs et religieux sont en constants débats
Pendant que d’un discours la méthode prend forme
Descartes sur Gassendi achève le combat.

De chefs d’œuvre premiers les doctes se révèlent
La nature s’imite ainsi que les anciens
Les mondains précieux dont les écrits se mêlent,
Chez Voiture ou Scarron recherchent des soutiens.

Et voila que Corneille admirable et tragique
Ressuscite d’Eschyle de Sophocle l’écho
il prend à Euripide sa forme dramatique
Et Horace et Cinna deviennent ses héros.

Un génie survenant pour penser autrement
Issu de Port Royal impose ses idées
D’éloquence teintant son strict jugement
Pascal nous a laissé ses célèbres pensées.

S’en viennent des talents en ce siècle complet
La Fontaine, Boileau, Molière et Racine
Puis La Rochefoucauld, le prêcheur Bossuet,
Dame de Sévigné dont l’écriture fascine.

Tout ce monde écrit bien mais l’oubli vient cacher
Bourdaloue, Massillon, l’éloquence oratoire
À l’oraison funèbre certains vont s’attacher
Bossuet en a reçu, par son Lutrin, la gloire.

Et puis mettons à part la fin du siècle doux
Où La Bruyère offrit ses fameux caractères
Fénelon précepteur ne l’aimait pas beaucoup
Mais de son Télémaque ne faisons pas mystère.

Du siècle dix septième il ne pouvait sortir
Que des talents nouveaux sublimes héritages
Le dix huitième est fou il allait aboutir
À un foisonnement de plumes et d’ouvrages.

L’esprit philosophique est soudain en éveil
La société, les mœurs exigent la lumière
On se distrait aussi Marivaux émerveille
Lesage écrit Gil Blas, Regnard le Légataire

Le géant Montesquieu aux lois met de l’esprit
Puis ses lettres avouant que les persans écrivent
Sur un monde boiteux, et déjà il prédit
Que dans ce siècle là quelques raisons dérivent.

Et le génie Voltaire en poésie, en prose,
S’en va parler de tout mais en philosophant
Sur la crédulité il a un œil morose
Mais il ne renie pas le pouvoir triomphant

"L’univers m’embarrasse et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger"
a t il dit pour couper sans le trop prolonger
L’athéisme où certains désiraient le plonger.

Mille ravissements viennent de sa lecture
Pourtant Zaïre, Mérope n’eurent qu’un discret écho
Son théâtre plut moins que sa poésie pure
Son épître à Horace eut de nombreux bravos.

Un doué touche à tout philosophe riant
Vint éclairer l’époque avec sa vérité
De l’encyclopédiste au romancier brillant
Diderot des aveugles orna la cécité,

Le Neveu de rameau éveilla les esprits
Et Jacques le fataliste incita à sourire
Réaliste conteur il fut de tous compris
De nombreux paradoxes aimant à discourir.

De troubles politiques s’en vint bouillir l’état
Mais un naturaliste à l’esprit scientifique
Qui se nommait Buffon au savoir s’entêta
Son discours sur le style est œuvre magnifique.

Ne nous projetons pas sur Rousseau maintenant
Parlons pré-romantisme et donc de Vauvenargues
En réhabilitant cet auteur simplement
Il dépeint la raison que la passion nargue.

Enfin s’en vient Jean-Jacques avec son Héloïse
Et puis tous ses travaux sur de nombreux objets
il va de d’Alembert à la nature exquise,
De ses Confessions il devient le sujet.

On connut de l’Émile au lycée les rouages
Et du contrat social le style politique
L’auteur était fort grand mais l’homme c’est dommage
Eut une vie secrète éminemment tragique.

Le temps passant toujours pour Paul qui Virginise
Bernardin de Saint Pierre au style un peu naïf
Décrit une nature où sa plume exotise
On me l’a imposé je l’ai subi passif !

De poètes vivant en ces années de gloire
Je n’ai qu’André Chénier en plaisant souvenir
C’est le culte du beau qui signe son histoire
Sa jeune Tarentine est chose à retenir.

à suivre

 
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