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Poème Lecture vous avez dit lecture... suite et fin

Peniculo

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#1
Lecture vous avez dit lecture
ne prenez pas ce mot avec désinvolture !
Il y a des bonheurs dans la littérature

suite et fin

Et puis un phénomène un savant virtuose
Vient révolutionner le théâtre et l’écrit
Caron de Beaumarchais est une apothéose
Il faudrait être sot pour n’en pas être épris.

La révolution eut des littératures
J’ai lu de Mirabeau, Danton, Robespierre,
Des bribes obligées historiques et dures
De la démocratie ils sont première pierre !

Le dix neuvième arrive abondance des lettres
Sept régimes politiques s’y mettent bout à bout
Les auteurs y pullulent on ne saurait les mettre
En quelques vers succins car ils parlent de tout.

D’abord Chateaubriand cet aigle majuscule
Nous révèle une langue aux mille perfections
Atala et René sont-ils le préambule
Aux Martyrs dont les mots font l’admiration.

Génie du christianisme ou mémoires d’outre-tombe
Tout devient attachant le lecteur est captif
Voyage en Amérique décrit le nouveau monde
François René vous prend et c’est définitif.

Après, pardonnez moi, j’ai bu la mer entière
Les yeux émerveillés et le cœur en émoi
C’était le flot constant d’une fièvre première
Où l’on voudrait pouvoir tout cueillir à la fois.

La Martine et Vigny, Hugo le phénomène,
Poète aux infinis, romancier immortel,
Disant en vers savants toute l’histoire humaine
Créant cette légende où l’œil est l’éternel

Ruy Blas et Hernani qui fit une bataille
Tant le génie de l’homme était d’un autre temps
Olympio ce poème où la rime défaille
Tant la tristesse est belle en ses rimes chantant.

À ces noms que le temps en notre esprit maintient
Il nous faut ajouter Musset le noctambule
Et son Lorenzaccio au timbre shakespearien
Puis sa badinerie ou l’amour s’accumule

Vigny et Chatterton précéderont Gautier
Ses émaux et camées sont étrange merveille
De l’art de bien rimer il a fait un métier
Et sous ses mots choisis la musique sommeille.


Et la liste s’allonge par Desbordes-Valmore
Par Gérard de Nerval et son Desdichado
Arriva Georges Sand aux livres pleins d’aurore
Et ses constructions dignes d’un mikado.

D’Honoré de Balzac je ne vous dirai rien
C’est la plume plaisir mêlant larmes et rire
Vous voulez essayer ce géant magicien
Effleurez quelques lignes, et vous voudrez tout lire.

Stendhal inévitable et Mérimée aussi
Seront des compagnons à lire délicieux
Michelet j’en ai lu, l’histoire a ses soucis
On me l’a imposé il me fut fastidieux.

Renan, Taine, Michelet, je n’en ai plus souci,
Mais par mes professeurs j’en eus quelques lueurs
Oui c’était bien écrit le style était précis
Mais je n’y trouvais pas l’étonnement du cœur.

Il me manquait un bout de siècle poétique
Et Leconte de Lisle répondit à mes vœux
Car les parnassiens de leur plume magique
À la prose s’en vinrent dirent leur désaveu.

Théodore de Banville ainsi qu’Heredia
Avec Sully Prudhomme ont suivi Baudelaire
La reine poésie au charme immédiat
Rend aux rimes nouvelles sa gloire littéraire.

La prose magnifique aux récits attachants
Voit Flaubert et Zola enchanter la lecture
Emma ou l’Assommoir précèdent Maupassant
Qui renforce l’attrait de la littérature.

Effleurons les Goncourt dont on connaît le prix
Et allons à Verlaine et Alphonse Daudet,
Rimbaud du bateau ivre enchante les esprits
Quand Tarascon décrit lions et farfadets

Comment parler ici de Rimbaud de Verlaine
Sans que de Mallarmé on prise les sonnets
Le symbolisme fait de la rime une reine
De Laforgue et Samain on aime les sujets.

Le romantisme amène un théâtre nouveau :
Henry becque, Maeterlinck aux scènes symboliques ;
Mélisande Pelléas lèveront le rideau
Au son de Debussy qui en fit les musiques.

Enfin du dix neuvième il reste des auteurs :
Car Anatole France a sa rôtisserie
Pierre Loti de l’Islande devint l’un des pêcheurs
France avec ses pingouins fit une féerie.

Et que dire de Proust ? Il naît fin dix neuvième
Mais commence à chercher son fameux temps perdu
Quand se trouve entamé largement le vingtième
Et en dix neuf cent treize un Goncourt lui est dû

Nous en sommes au vingtième alors là, trop c’est trop
Il va falloir trier de Zweig jusqu’à Achard
D’auteurs de cette époque on a fait des dicos
Recensant les élites, évitant les nullards.

Je prenais l’autobus et aussi le métro
Pour aller me nourrir le cerveau au collège
Et je lisais beaucoup, ça ne coûtait pas trop
Grâce aux bibliothèques la facture s’allège.

Je ne vous dirai pas mes livres préférés
Ils sont rimes ou proses, ont tous l’art de me plaire
Leurs auteurs sont connus et souvent adorés
Alors ils nous accrochent , on ne s’y peut soustraire.

Mais je n’ai point d’ouvrage issu des matraquages
Dont la publicité remplace le talent
Je vais au magasin je feuillette des pages
Si cela m’est plaisant je deviens bon chaland.

Et parfois je remplace un vieux trésor ridé
Qui trop relu se plaint d’avoir perdu sa gloire
J’ouvre la nouveauté d’un geste décidé
Et me voila captif à nouveau de l’histoire.

Vous qui aimez les livres ayez de la méfiance
On ne peut s’enchanter que de talents concrets
Souvent pour parvenir à l’ultime excellence
L’esprit sans l’avouer suit des chemins secrets.


 
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