Hors ligne
Inspiration nocturne, soudaine effluve inconsciente, indéfinissable et condensée. Quinte réminisciente, maelstrom de sensations contraires et suffocantes au sortir du rêve.
Énergique avant l'aube, studieux devant l'écran, empressé à expirer au mieux ce mélange de souvenirs à la chimie particulièrement volatile.
Description de la méthode : d'images en images superposées et progressivement fuyantes ensembles vers un convergeant inconnu, nous discernerons, dans les horizons asymétriques et troubles d'une fugue littéraire approximative, les contours fous, l'illusion syncrétique d'une autre image se dessinant et venant s'insérer dans l'interstice séparant la symbolique du lapsus, du jeu d'esprit vers le souvenir oublié, afin de nous révéler l'origine de ce rêve…
Matière première très encline à l'évaporation: en l'état l'urgence serait de trouver un flacon hermétique pour contenir la fuite des précieux éléments avant que ne s'altère jusqu'à l'irrécupérable la formule de la mémoire.
Flacon/Hermétique. Deux occurrences dont les liens -invisibles au sobre- sont d'une évidence naturelle pour qui pratique l'alcoolisation massive comme une profession, la considère comme une entreprise sous-traitante servant en amont le consortium de sa Poésie schyzoforme.
Je serai ce flacon, un flacon à la main. L'archétype de l'ivrogne blasé, affublé de ses ornières mentales. Concrètement percevant la moindre tentative d'entrée en communication comme de paresseux préliminaires de banalités pour une discussion mathématiquement destinée à être sans intérêt ni jouissance…
L'Enflaconné!
Tout de verre entouré !
L'artisan souffleur de sa propre imperméabilité au monde.
Recroquevillé en lui-même et sourd aux tumultes du vibrant extérieur, assourdit par l’intérêt prioritaire de ressasser un monologue intérieur, ce vacarme permanent de l'inquiet.
La "plus Grande" curiosité d'écouter ses propres histoires plutôt que celles des autres, prestigieuses quêtes névrotiques pour la plupart destinées à se perdre dans le jamais raconté…
Fragilité d’un fil trop long se fragilisant de couloirs en couloirs le long d'un trop vaste labyrinthe de pensées toujours plus obscures, menace des chimères qui rôdent dans les champs sinueux de la logodédalie…
L'Enflaconné...
[Voyons voir, j'ai un cas d'école en tête…] Soirée de gala dans un squat éphémère (Oh !) et accueillant. (Double pléonasme ! Au prochain, élève Lapalisse, tu m'entrefileras trois métaphores sur 30 lignes, te passera peut-être l'envie d'être si vulgaire!)
Hangar de fête donc, où se pressait, afin d'y célébrer l'expulsion imminente, une foule hétéroclite et joyeusement bruyante, composée de ces initiés -de près ou de loin- aux arcanes de la marginalité. Ambiance que j'affectionne pourtant, du tout et du rien, brillant ou pas, pourvu qu'il soit spontané embellissant les murs, les instants et les gens. Musiques bric-à-bracadabrandesques qui d'habitude me transportent en d'erratiques danses improvisées jusqu'aux seuils de la syncope bienheureuse, syncope du mouvement longtemps contenu puis assouvit.
Mais voilà, soir de camisole éthylique ! Docteur, posologie contre la peine de cœur ? Un verre tous les quarts d'heure. Passer à un intervalle de dix minutes en cas de résistance du sujet. Suivre ce traitement entre trois et six mois. Au-delà ? Je préconise un drastique marche ou crève pour la rémission du mélancolique obstiné…
Cinquième mois. Traitement de choc et horrible renversement de la perception… De la vision chaleureuse d'une réception donné par cette Société des sans Nation (L'exalté du Beau, lorsqu'il aime, a une forte tendance à l'aristocratisation systématique de tout ce qui lui passe sous l'imagination.) de la vision conviviale où chacun présume en toute bonne foi, de l'amicalité de cet autre chacun qui se trouve devant lui, je passai, progression infernale, à la vision souterraine des arrières pensées supposées, ces fictions que la paranoïa invente parfois à propos des autres, leurs imagine des déguisements hypocrites recouvrant leurs monstruosités, trouve dans leurs répliques des accents malfaisant, sorcelleries de l'esprit narcissique pour se disculper de l'absurde et douloureuse position d'éternel incompris dans laquelle on s'enferme bien souvent sous le verdict de sa propre condamnation.
Cette mise à l'écart volontaire de soi même lorsque l'on est -idiotie de l'égocentre- persuadé de souffrir plus que les autres -Mise en quarantaine du contagieux ! - Idiotement persuadé que de toute façon "ils ne peuvent pas comprendre" la nature de sentiments forgés par des années de mots trop immenses pour la réalité et plus contradictoire que n'en supporterai l'aliéné dépourvu d'exutoire.
Mots spontanés d'une extravagante joie de vivre contre phrases fastueusement détaillées de la mélancolie. Des années aguerries aux tactiques du conflit idéologique intérieur, opposant dogmatiques rêveurs jusqu'au-boutistes aux tyranniques tenants d'une philosophie de la désillusion préalable à la vie. Désillusions médicales, préventive théorie que l'on s'administre de guerre lasse, afin de désirer moins virulemment tout ce qui brille d'être impossible, vaccin contre l'asociale maladie de la Démesure…
La musique progressivement plus forte, plus dissonante… les bruits des discussions superposées s'amplifiant mutuellement, tournoyant chaos sonore surchargé d'histoires étrangères. J'en entends quatre distinctement sans en comprendre aucune, quatre cachées derrière le calque opaque de ma raison qui ne veut/ne peut se concentrer que sur la perception de leurs synthèses improbables : une cinquième histoire, merveille d'architecture aléatoire ! Danse cadavre de l'absurde exquis d'une foule ! Vrilles cadencées des transes du non-sens avant que ne perde l'équilibre, vertiges, nausées... Repli du laconique animal dans sa cage de folies domestiquées…
-Va, impérieux fil de pensée, va et reviens puisque je ne peux plus t’arrêter ! Va, raconte-toi dans le désordre ! Bois ! Reviens, condensé en quelques symboles qui traverseront le Temps. Fabrique des clefs pour plus tard quand le moment viendra d'ouvrir le trésor de la mémoire, quand le moment viendra d'invoquer ici pour qu'il vienne l'écrire, ce toi du passé et son acuité sensorielle décuplée d'observateur direct. A ce toi qui viens de le vivre demande de décrire ce persistant mystère, cet instant qui nous échappe encore…
Aller-retour ayant tracé des sillons dans l'inconscient… ressemblant, ressemblant... à des sillons sur un disque. Mouaif… Soit, Continuons sur l'imagerie musicale….
{Ô miracle de la pensée performative, je t’entends depuis le Lointain accorder l'orchestre de ta démence virtuose!}
Parons-nous d'une virtuelle oreille absolue et concentrons-nous pour écouter la note qui se jouait à ce moment précis... un Mi !
Un Mi ?!
Fouillons, creusons, cherchons dans nos archives, savants illustres, je suis certain de l'avoir noté quelque part ! Ahah ! Splendor Solis ! Mon hypnose alchimique contre les paradoxes, mon auto-thérapie poétique, la lumière venant désocculter in extremis les tourbillons tourmentés de mon abyssal délire. Machine providentielle quand le théâtre s'égare... Œuvre qui pourfend la Nuit, aide moi, j'ai besoin d'un dénouement : Il y est noté que le mi correspond à la Vue...
Eureka, Ses Yeux ! Ah, malicieux inconscient et ton impénétrable expression ! Oui, je me rappelle maintenant, c'est par son regard qu'elle m'attira hors de cette cage. Don inestimable de sa curiosité ressuscitant la mienne. Son regard que peu à peu j'ai voulu croiser avec plus d'insistance.
Oui, soit intriguée jeune fille, soit intriguée comme tu m'intrigue. C'est déjà un miracle que tu puisses me discerner derrière ma façade d'invisibilité. Laisse-moi un peu de temps pour t'observer, me réchauffer à la lueur de ta liberté. Ne viens pas pour l'instant te perdre dans mon abîme, continue à sourire, fait comme si je n'étais pas encore là…
(à suivre...)
2015 (protégé par droits d'auteur)
Énergique avant l'aube, studieux devant l'écran, empressé à expirer au mieux ce mélange de souvenirs à la chimie particulièrement volatile.
Description de la méthode : d'images en images superposées et progressivement fuyantes ensembles vers un convergeant inconnu, nous discernerons, dans les horizons asymétriques et troubles d'une fugue littéraire approximative, les contours fous, l'illusion syncrétique d'une autre image se dessinant et venant s'insérer dans l'interstice séparant la symbolique du lapsus, du jeu d'esprit vers le souvenir oublié, afin de nous révéler l'origine de ce rêve…
Matière première très encline à l'évaporation: en l'état l'urgence serait de trouver un flacon hermétique pour contenir la fuite des précieux éléments avant que ne s'altère jusqu'à l'irrécupérable la formule de la mémoire.
Flacon/Hermétique. Deux occurrences dont les liens -invisibles au sobre- sont d'une évidence naturelle pour qui pratique l'alcoolisation massive comme une profession, la considère comme une entreprise sous-traitante servant en amont le consortium de sa Poésie schyzoforme.
Je serai ce flacon, un flacon à la main. L'archétype de l'ivrogne blasé, affublé de ses ornières mentales. Concrètement percevant la moindre tentative d'entrée en communication comme de paresseux préliminaires de banalités pour une discussion mathématiquement destinée à être sans intérêt ni jouissance…
L'Enflaconné!
Tout de verre entouré !
L'artisan souffleur de sa propre imperméabilité au monde.
Recroquevillé en lui-même et sourd aux tumultes du vibrant extérieur, assourdit par l’intérêt prioritaire de ressasser un monologue intérieur, ce vacarme permanent de l'inquiet.
La "plus Grande" curiosité d'écouter ses propres histoires plutôt que celles des autres, prestigieuses quêtes névrotiques pour la plupart destinées à se perdre dans le jamais raconté…
Fragilité d’un fil trop long se fragilisant de couloirs en couloirs le long d'un trop vaste labyrinthe de pensées toujours plus obscures, menace des chimères qui rôdent dans les champs sinueux de la logodédalie…
L'Enflaconné...
[Voyons voir, j'ai un cas d'école en tête…] Soirée de gala dans un squat éphémère (Oh !) et accueillant. (Double pléonasme ! Au prochain, élève Lapalisse, tu m'entrefileras trois métaphores sur 30 lignes, te passera peut-être l'envie d'être si vulgaire!)
Hangar de fête donc, où se pressait, afin d'y célébrer l'expulsion imminente, une foule hétéroclite et joyeusement bruyante, composée de ces initiés -de près ou de loin- aux arcanes de la marginalité. Ambiance que j'affectionne pourtant, du tout et du rien, brillant ou pas, pourvu qu'il soit spontané embellissant les murs, les instants et les gens. Musiques bric-à-bracadabrandesques qui d'habitude me transportent en d'erratiques danses improvisées jusqu'aux seuils de la syncope bienheureuse, syncope du mouvement longtemps contenu puis assouvit.
Mais voilà, soir de camisole éthylique ! Docteur, posologie contre la peine de cœur ? Un verre tous les quarts d'heure. Passer à un intervalle de dix minutes en cas de résistance du sujet. Suivre ce traitement entre trois et six mois. Au-delà ? Je préconise un drastique marche ou crève pour la rémission du mélancolique obstiné…
Cinquième mois. Traitement de choc et horrible renversement de la perception… De la vision chaleureuse d'une réception donné par cette Société des sans Nation (L'exalté du Beau, lorsqu'il aime, a une forte tendance à l'aristocratisation systématique de tout ce qui lui passe sous l'imagination.) de la vision conviviale où chacun présume en toute bonne foi, de l'amicalité de cet autre chacun qui se trouve devant lui, je passai, progression infernale, à la vision souterraine des arrières pensées supposées, ces fictions que la paranoïa invente parfois à propos des autres, leurs imagine des déguisements hypocrites recouvrant leurs monstruosités, trouve dans leurs répliques des accents malfaisant, sorcelleries de l'esprit narcissique pour se disculper de l'absurde et douloureuse position d'éternel incompris dans laquelle on s'enferme bien souvent sous le verdict de sa propre condamnation.
Cette mise à l'écart volontaire de soi même lorsque l'on est -idiotie de l'égocentre- persuadé de souffrir plus que les autres -Mise en quarantaine du contagieux ! - Idiotement persuadé que de toute façon "ils ne peuvent pas comprendre" la nature de sentiments forgés par des années de mots trop immenses pour la réalité et plus contradictoire que n'en supporterai l'aliéné dépourvu d'exutoire.
Mots spontanés d'une extravagante joie de vivre contre phrases fastueusement détaillées de la mélancolie. Des années aguerries aux tactiques du conflit idéologique intérieur, opposant dogmatiques rêveurs jusqu'au-boutistes aux tyranniques tenants d'une philosophie de la désillusion préalable à la vie. Désillusions médicales, préventive théorie que l'on s'administre de guerre lasse, afin de désirer moins virulemment tout ce qui brille d'être impossible, vaccin contre l'asociale maladie de la Démesure…
La musique progressivement plus forte, plus dissonante… les bruits des discussions superposées s'amplifiant mutuellement, tournoyant chaos sonore surchargé d'histoires étrangères. J'en entends quatre distinctement sans en comprendre aucune, quatre cachées derrière le calque opaque de ma raison qui ne veut/ne peut se concentrer que sur la perception de leurs synthèses improbables : une cinquième histoire, merveille d'architecture aléatoire ! Danse cadavre de l'absurde exquis d'une foule ! Vrilles cadencées des transes du non-sens avant que ne perde l'équilibre, vertiges, nausées... Repli du laconique animal dans sa cage de folies domestiquées…
-Va, impérieux fil de pensée, va et reviens puisque je ne peux plus t’arrêter ! Va, raconte-toi dans le désordre ! Bois ! Reviens, condensé en quelques symboles qui traverseront le Temps. Fabrique des clefs pour plus tard quand le moment viendra d'ouvrir le trésor de la mémoire, quand le moment viendra d'invoquer ici pour qu'il vienne l'écrire, ce toi du passé et son acuité sensorielle décuplée d'observateur direct. A ce toi qui viens de le vivre demande de décrire ce persistant mystère, cet instant qui nous échappe encore…
Aller-retour ayant tracé des sillons dans l'inconscient… ressemblant, ressemblant... à des sillons sur un disque. Mouaif… Soit, Continuons sur l'imagerie musicale….
{Ô miracle de la pensée performative, je t’entends depuis le Lointain accorder l'orchestre de ta démence virtuose!}
Parons-nous d'une virtuelle oreille absolue et concentrons-nous pour écouter la note qui se jouait à ce moment précis... un Mi !
Un Mi ?!
Fouillons, creusons, cherchons dans nos archives, savants illustres, je suis certain de l'avoir noté quelque part ! Ahah ! Splendor Solis ! Mon hypnose alchimique contre les paradoxes, mon auto-thérapie poétique, la lumière venant désocculter in extremis les tourbillons tourmentés de mon abyssal délire. Machine providentielle quand le théâtre s'égare... Œuvre qui pourfend la Nuit, aide moi, j'ai besoin d'un dénouement : Il y est noté que le mi correspond à la Vue...
Eureka, Ses Yeux ! Ah, malicieux inconscient et ton impénétrable expression ! Oui, je me rappelle maintenant, c'est par son regard qu'elle m'attira hors de cette cage. Don inestimable de sa curiosité ressuscitant la mienne. Son regard que peu à peu j'ai voulu croiser avec plus d'insistance.
Oui, soit intriguée jeune fille, soit intriguée comme tu m'intrigue. C'est déjà un miracle que tu puisses me discerner derrière ma façade d'invisibilité. Laisse-moi un peu de temps pour t'observer, me réchauffer à la lueur de ta liberté. Ne viens pas pour l'instant te perdre dans mon abîme, continue à sourire, fait comme si je n'étais pas encore là…
(à suivre...)
2015 (protégé par droits d'auteur)
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