Hors ligne
Révélation inattendue… surprenante interprète d'une clarté qui cherche à me parler… tout autour grouillent des ombres figurantes. Depuis la matrice de mes songes j'arrive à extraire d'autres visions de cette même soirée : l'éclatant va et vient d'une robe blanche aux roses nerveuses, la sculpturale silhouette d'une lionne imprenable, la virevoltante démarche d'une nymphe grisée par son succès, toutes de toi les simples ombres figurantes, derrières lesquelles, au grès de tes circulations sociales, tu viens te dérober à ma vue le temps d'une éclipse…
Oui, je t'observe parce que tu es étonnement belle, ravissement étonné car la beauté seule n'a jamais été suffisante pour me captiver de la sorte. Sortilège ! Il doit y avoir un plus-que-cela qui t'auréole et crois moi, ma perception détraquée décèle parfois de surprenants murmures de vérité dissimulée derrière cette silencieuse inconnue qu'est l'apparence.
Disparue puis revenue, lumineuse, légère et souriante, serait tu contentes de te savoir admirée ? Enthousiasme d'un dixième de seconde, avant que ne s'abatte sur toi, ne s'abatte malgré moi, le fixe plomb de mon œil inquisiteur et tu fuis aussitôt vers le refuge d'un autre groupe…
Pourquoi refléter tant de dureté alors que commence à m'émouvoir le spectacle de sa présence ? Pourquoi lui faire peur plutôt que de lui sourire ? Peut-être n'y a-t-il pas de regard plus intimidant que celui de l'homme qui arrive en tremblant au terme de son deuil, de regard plus déconcertant que celui de l'homme qui désire mais reste immobile, de regard plus coupable que celui de l'homme qui se juge sans procès imposteur d'éprouver une étincelle d'émotion nouvelle, de regard plus inquiet que celui de l'enfant qui se rappelle avoir été abandonné.
En moi le frein du plus jamais ça, l'inertie du jamais autant, impossible, bien trop grand, bien trop sacré ! A ma déesse, A notre amour sacrifié, j'offre le Sanctuaire de mon malheur insurmonté.
Et pourtant, ma curiosité par ses Yeux ressuscitée…
Et par un processus naturel de l'âme paradoxale, je me scinde, accouche d'un nouveau moi-même comme seule issue de cohérence, j'oublie sans oublier, oubli juste ce qu'il faut pour laisser s'exprimer le hasard, me laisser porter par l'aventure visionnaire, la découverte d'un nouveau continent de volupté.
Existe-t-il en elle une corde lyrique que je puisse caresser pour l'émouvoir ? Une lyre métaphysique que je pourrais faire vibrer ? Un instrument de son ressenti sur lequel jouer pour lui transmettre le mien sans être condamné pour extravagante entrée en passion trop précoce. Comme je jalouse ces musiciens et la facilité insouciante de leur expression, le sentimentalisme décent dont ils peuvent faire preuve dès les premières secondes sans choquer personne, l'illusion d'un art que chacun orne des mots qu'il peut ou veut entendre. Oui, je te jalouse musicien injustement adulé pour la finesse, la pudeur, le raffinement habillé de ta sensibilité, vieux pervers habile. A côté, le noir sur blanc du langage écrit semble l'œuvre d'un exhibitionniste inquiétant, autoritaire et brutal, la démonstration en décalé d'émotions jugées fallacieuses car retravaillées seul à l'écart, vil manipulateur !
Air subtilement enjôleur du poète à la guitare et aux yeux doux, présent authentique… contre maniaque dénudant ses lubies, seul pendant des heures devant son clavier, passé, présent, futur trois fois triturés !
Pourquoi n'ai-je plus d'autres instruments que mon liturgique orgue noir ? Un instrument pour lui jouer sans complexe d'aguicheuses mièvreries, les accords d'une ravissante mélodie inspiré par ce rêve d'elle, rêve innocent et que je ne laisse pas me posséder… lui jouer ne serait-ce que le premier mouvement d'une sérénade éclatante qui spontanément résonnerait depuis mon huis clos, couvrirait le son de mes sombres pensées inutiles, d'humour et de joie sans équivoque simplement irait la charmer, bienveillant comme un ami.
Mais je connais la géographie effrayante de mes sentiments, connais par cœur l'autre versant exposé au soleil de cette personnalité toujours inquiète de ne pas en faire assez, de ne pas en dire assez, de ne pas avoir assez à offrir…
Sur la terre du triste sire d'où ne s'élève plus que des requiem, je verrai poindre dans le ciel une aube de la nonpareille, et je la contemplerai transi, me consumerai halluciné par le rouge de son ciel, brûlerai de toutes mes forces pour prouver la sincérité fiévreuse de mon émoi, mon imagination par elle foudroyée !
Je serai l'élégiaque, le fasciné, trouvant des merveilles sans cesse renouvelées pour lui plaire, la maintenir en état de constante divinité. J'irai la charmer par les promesses d'un bonheur toujours fleurit, le printemps de tous les plaisirs possibles, l'euphorie cristallisée de tous les étés, ici et maintenant et sans jamais mourir, puisque, toujours, promesse d'un ailleurs, d'un ailleurs toujours ivre, d'un ailleurs sauvant les tendres passionnés avant la menace du moindre hiver… j'irai la charmer en faisant de l'amour l'objet vagabond d'un culte immortel.
Combien de manipulateurs, avant moi, par l'extase de tes Yeux conquis ? Combien d'indélicats séducteurs sont venus, affamés, te mentir ?
Oh ?! Tes yeux tristes soudains qui cherchent le contact… semblent chercher dans les miens le miroir d'une perdition profonde… Que se passe-t-il? Qu'est ce qui a bien pu obscurcir ce magnifique turquoise qui illuminait ma soirée d'engeôlé? Et pourquoi de groupe en groupe sans jamais t'y attarder ? Serait tu au fond comme moi, âme errante, lunaire et seule ? Pourquoi à chaque passage, toi demandeuse de mon regard, toi soutenant mon regard de tes yeux tragiques -tragiquement beaux et réservés- Pourquoi toi attirée par cette malédiction de mon regard que n'importe qui fuirait d'instinct pour ne pas se retrouver pétrifié alors que le monde alentour est en liesse. Voilà donc ce murmure de toi que je devinais -toi comme une attendue- voilà donc qu'apparaît une splendeur de toi, l'auréole de ton empathie…
Tu t'éloignes, princière, volontaire bannie du royaume des autres vers une table solitaire. Que peux bien distiller comme poison une femme comme toi qui m'est apparu si rayonnante ? C'est probablement une erreur commune de voir certaine personne tel qu'on a besoin de les voir, tel qu'on les imagine nous compléter, le fantasme de trouver chez l'autre ce que l'on se croit soi-même incapable de créer...
Allez Quentin, tu es trop jeune pour jouer au vieux ! Arrange-toi présentable avec ce qu'il te reste de lucidité, sors de ton solipsisme forcené, arrête de jouer au fou, va lui parler ! Même ivre mort, imbécilisé et repoussant, tu dois te donner cette chance d'apprendre à la connaître plutôt que de te satisfaire d'imaginer la connaître, te satisfaire de l'avoir divinisé un instant puis rentrer chez toi fondre de désespoir de n'avoir pas su vivre.
Contenant au possible le vacillement de ma prestance amoindrie, je me dirige vers son ban ou d'autres l'ont rejoint. Deux garçons autour d'elle, évidemment, magnétique comme l'est son aura ce soir. Ne pas lui parler directement, se faire d'abord la main sur l'un d'entre eux pour irriguer à nouveau les circuits, relancer la machine de la parole. Blablabla… Comme c'est ennuyant de parler à un homme… Orgueil, orgueil, orgueil, confiance en soi, moi j'ai vécu ça... N'en resta plus qu'un…
Tiens celui-ci est plutôt diplomate et sympathique. Reste en retrait mon Singe, je n'ai plus besoin de toi, on va pouvoir commencer à parler de choses sérieuses. Voyages, Rêves, Poésie...
Oh! Variation à peine perceptible de l'atmosphère, douce chaleur frôlant mon cou, brise dégageant le ciel de cette discussion encore assez terne. Vous l'avez senti aussi, n'est-ce pas ? Désolé de te faire çà fils, mais désormais bien que je sois tourné vers toi, ce n'est plus du tout à toi que je parle… ça y est, elle m'écoute !
Je lui parle de dos et appuie mes propos de grands gestes pour qu'elle puisse m’interpréter au mieux. Pauvre gars qui subit d'aussi près le déploiement d'un spectacle qui ne lui est pas destiné. Déploiement du Paon ! mobilisation générale des quelques charmes n'ayant pas déserté depuis la déroute des trois grammes… Demi roue de Paon ce soir, c'est mieux que pas du tout. Au rythme de mon traitement, à l'heure qu'il est même un briscard comme moi devrait s'être couché, défait. Incroyable ce sursaut de vie qu'elle m'insuffle…
« Mais concrètement, tu fais quoi dans la vie ? »
Je me retourne et Elle me regarde… attendant ma réponse… et moi ignorant cette blasante question, je m’envoie hieraujourd’hui, à travers rêve, l’origine de ma nouvelle obsession…
Car ses Yeux ne sont pas simplement turquoise…
Ils sont bleu porcelaine, soyeusement enroulé dans l'éclat d'un mince voile d'argent… deux corps célestes provenant d'un système légendaire dépourvu de Soleil, où les planètes, fièrement, se sont mises à émettre leurs propres lueurs…
2015 (Protégé par droits d'auteur)
Oui, je t'observe parce que tu es étonnement belle, ravissement étonné car la beauté seule n'a jamais été suffisante pour me captiver de la sorte. Sortilège ! Il doit y avoir un plus-que-cela qui t'auréole et crois moi, ma perception détraquée décèle parfois de surprenants murmures de vérité dissimulée derrière cette silencieuse inconnue qu'est l'apparence.
Disparue puis revenue, lumineuse, légère et souriante, serait tu contentes de te savoir admirée ? Enthousiasme d'un dixième de seconde, avant que ne s'abatte sur toi, ne s'abatte malgré moi, le fixe plomb de mon œil inquisiteur et tu fuis aussitôt vers le refuge d'un autre groupe…
Pourquoi refléter tant de dureté alors que commence à m'émouvoir le spectacle de sa présence ? Pourquoi lui faire peur plutôt que de lui sourire ? Peut-être n'y a-t-il pas de regard plus intimidant que celui de l'homme qui arrive en tremblant au terme de son deuil, de regard plus déconcertant que celui de l'homme qui désire mais reste immobile, de regard plus coupable que celui de l'homme qui se juge sans procès imposteur d'éprouver une étincelle d'émotion nouvelle, de regard plus inquiet que celui de l'enfant qui se rappelle avoir été abandonné.
En moi le frein du plus jamais ça, l'inertie du jamais autant, impossible, bien trop grand, bien trop sacré ! A ma déesse, A notre amour sacrifié, j'offre le Sanctuaire de mon malheur insurmonté.
Et pourtant, ma curiosité par ses Yeux ressuscitée…
Et par un processus naturel de l'âme paradoxale, je me scinde, accouche d'un nouveau moi-même comme seule issue de cohérence, j'oublie sans oublier, oubli juste ce qu'il faut pour laisser s'exprimer le hasard, me laisser porter par l'aventure visionnaire, la découverte d'un nouveau continent de volupté.
Existe-t-il en elle une corde lyrique que je puisse caresser pour l'émouvoir ? Une lyre métaphysique que je pourrais faire vibrer ? Un instrument de son ressenti sur lequel jouer pour lui transmettre le mien sans être condamné pour extravagante entrée en passion trop précoce. Comme je jalouse ces musiciens et la facilité insouciante de leur expression, le sentimentalisme décent dont ils peuvent faire preuve dès les premières secondes sans choquer personne, l'illusion d'un art que chacun orne des mots qu'il peut ou veut entendre. Oui, je te jalouse musicien injustement adulé pour la finesse, la pudeur, le raffinement habillé de ta sensibilité, vieux pervers habile. A côté, le noir sur blanc du langage écrit semble l'œuvre d'un exhibitionniste inquiétant, autoritaire et brutal, la démonstration en décalé d'émotions jugées fallacieuses car retravaillées seul à l'écart, vil manipulateur !
Air subtilement enjôleur du poète à la guitare et aux yeux doux, présent authentique… contre maniaque dénudant ses lubies, seul pendant des heures devant son clavier, passé, présent, futur trois fois triturés !
Pourquoi n'ai-je plus d'autres instruments que mon liturgique orgue noir ? Un instrument pour lui jouer sans complexe d'aguicheuses mièvreries, les accords d'une ravissante mélodie inspiré par ce rêve d'elle, rêve innocent et que je ne laisse pas me posséder… lui jouer ne serait-ce que le premier mouvement d'une sérénade éclatante qui spontanément résonnerait depuis mon huis clos, couvrirait le son de mes sombres pensées inutiles, d'humour et de joie sans équivoque simplement irait la charmer, bienveillant comme un ami.
Mais je connais la géographie effrayante de mes sentiments, connais par cœur l'autre versant exposé au soleil de cette personnalité toujours inquiète de ne pas en faire assez, de ne pas en dire assez, de ne pas avoir assez à offrir…
Sur la terre du triste sire d'où ne s'élève plus que des requiem, je verrai poindre dans le ciel une aube de la nonpareille, et je la contemplerai transi, me consumerai halluciné par le rouge de son ciel, brûlerai de toutes mes forces pour prouver la sincérité fiévreuse de mon émoi, mon imagination par elle foudroyée !
Je serai l'élégiaque, le fasciné, trouvant des merveilles sans cesse renouvelées pour lui plaire, la maintenir en état de constante divinité. J'irai la charmer par les promesses d'un bonheur toujours fleurit, le printemps de tous les plaisirs possibles, l'euphorie cristallisée de tous les étés, ici et maintenant et sans jamais mourir, puisque, toujours, promesse d'un ailleurs, d'un ailleurs toujours ivre, d'un ailleurs sauvant les tendres passionnés avant la menace du moindre hiver… j'irai la charmer en faisant de l'amour l'objet vagabond d'un culte immortel.
Combien de manipulateurs, avant moi, par l'extase de tes Yeux conquis ? Combien d'indélicats séducteurs sont venus, affamés, te mentir ?
Oh ?! Tes yeux tristes soudains qui cherchent le contact… semblent chercher dans les miens le miroir d'une perdition profonde… Que se passe-t-il? Qu'est ce qui a bien pu obscurcir ce magnifique turquoise qui illuminait ma soirée d'engeôlé? Et pourquoi de groupe en groupe sans jamais t'y attarder ? Serait tu au fond comme moi, âme errante, lunaire et seule ? Pourquoi à chaque passage, toi demandeuse de mon regard, toi soutenant mon regard de tes yeux tragiques -tragiquement beaux et réservés- Pourquoi toi attirée par cette malédiction de mon regard que n'importe qui fuirait d'instinct pour ne pas se retrouver pétrifié alors que le monde alentour est en liesse. Voilà donc ce murmure de toi que je devinais -toi comme une attendue- voilà donc qu'apparaît une splendeur de toi, l'auréole de ton empathie…
Tu t'éloignes, princière, volontaire bannie du royaume des autres vers une table solitaire. Que peux bien distiller comme poison une femme comme toi qui m'est apparu si rayonnante ? C'est probablement une erreur commune de voir certaine personne tel qu'on a besoin de les voir, tel qu'on les imagine nous compléter, le fantasme de trouver chez l'autre ce que l'on se croit soi-même incapable de créer...
Allez Quentin, tu es trop jeune pour jouer au vieux ! Arrange-toi présentable avec ce qu'il te reste de lucidité, sors de ton solipsisme forcené, arrête de jouer au fou, va lui parler ! Même ivre mort, imbécilisé et repoussant, tu dois te donner cette chance d'apprendre à la connaître plutôt que de te satisfaire d'imaginer la connaître, te satisfaire de l'avoir divinisé un instant puis rentrer chez toi fondre de désespoir de n'avoir pas su vivre.
Contenant au possible le vacillement de ma prestance amoindrie, je me dirige vers son ban ou d'autres l'ont rejoint. Deux garçons autour d'elle, évidemment, magnétique comme l'est son aura ce soir. Ne pas lui parler directement, se faire d'abord la main sur l'un d'entre eux pour irriguer à nouveau les circuits, relancer la machine de la parole. Blablabla… Comme c'est ennuyant de parler à un homme… Orgueil, orgueil, orgueil, confiance en soi, moi j'ai vécu ça... N'en resta plus qu'un…
Tiens celui-ci est plutôt diplomate et sympathique. Reste en retrait mon Singe, je n'ai plus besoin de toi, on va pouvoir commencer à parler de choses sérieuses. Voyages, Rêves, Poésie...
Oh! Variation à peine perceptible de l'atmosphère, douce chaleur frôlant mon cou, brise dégageant le ciel de cette discussion encore assez terne. Vous l'avez senti aussi, n'est-ce pas ? Désolé de te faire çà fils, mais désormais bien que je sois tourné vers toi, ce n'est plus du tout à toi que je parle… ça y est, elle m'écoute !
Je lui parle de dos et appuie mes propos de grands gestes pour qu'elle puisse m’interpréter au mieux. Pauvre gars qui subit d'aussi près le déploiement d'un spectacle qui ne lui est pas destiné. Déploiement du Paon ! mobilisation générale des quelques charmes n'ayant pas déserté depuis la déroute des trois grammes… Demi roue de Paon ce soir, c'est mieux que pas du tout. Au rythme de mon traitement, à l'heure qu'il est même un briscard comme moi devrait s'être couché, défait. Incroyable ce sursaut de vie qu'elle m'insuffle…
« Mais concrètement, tu fais quoi dans la vie ? »
Je me retourne et Elle me regarde… attendant ma réponse… et moi ignorant cette blasante question, je m’envoie hieraujourd’hui, à travers rêve, l’origine de ma nouvelle obsession…
Car ses Yeux ne sont pas simplement turquoise…
Ils sont bleu porcelaine, soyeusement enroulé dans l'éclat d'un mince voile d'argent… deux corps célestes provenant d'un système légendaire dépourvu de Soleil, où les planètes, fièrement, se sont mises à émettre leurs propres lueurs…
2015 (Protégé par droits d'auteur)
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