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Poème Les gueules noires de mon enfance.

Victoria5983

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#1
Il y ventait, il y gelait,
et trop souvent il y pleuvait,
c’était le nord et j'y suis née.
En Afrique ou je grandissais,
quand le sirocco sévissait,
je rêvais ,bien d'y retourner,
mais le lendemain ,j'oubliais ,
si le vent maudit se calmait,
alors, je me remémorais,
tous les beaux jours, de ces étés,
passés dans le Nord Pas-de-Calais.
Des maisons-corons alignées,
subtilement, se dégageait,
la bonne odeur du torréfié,
qui sur le poêle réchauffait,
car là bas, tous se connaissaient.
et attendaient de partager,
quand, venait leur tour, le café.
Le savon noir devant sécher
nous devions essuyer, nos pieds,
pour espérer le déguster.
Souvent, mes grands mères m'offraient,
de blondes gaufres parfumées,
d'ou la vergeoise dégoulinait.

Hélas dans les citées minières.
les tailleurs, ou trieurs de pierres,
perdaient l'un des leurs ou leurs frères,
mais la mine était sans pitié,
pour ces besogneux endeuillés,
et au fond ils redescendaient.
Quand la sainte Barbe venait,
fiers, les jaquettes, ils arboraient,
et bière sur bière, engloutissaient,
mes grands mère compréhensives,
occupées, mais jamais oisives,
retournaient vite à la lessive,
nous, nous roulions à bicyclettes,
ou faisions la course en brouette,
sans que cela ne les inquiète.
Me revient encore en mémoire,
qu'on les appelait gueules noires,
ils l'avaient ,en rentrant le soir,
et c'est avec un air sournois,
en riant de mon désarroi,
qu'ils s'approchaient de mon minois,
faisant semblant de fulminer,
finalement j'en rigolais.
oh combien je les ai aimé.......

ces grands parents qui ne sont plus..........le jour viendra ou je les rejoindrais .

VIC JUIN 2013
























,
 

Victoria5983

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#2
Une époque qui savait ce que le mot "Solidarité" signifiait au jour le jour.

Des gens vrais, francs et qui crevaient dans l'indifférence des patrons et des politicards véreux la plupart du temps.

Je ne sais si un nouveau Germinal se prépare de nos jours, mais le cri des ces gens en souffrance n'a plus rien à voir avec cette époque, quoique certains faits démontreraient le contraire.

J'aime ce rythme presque régulier, qui cadence ce poème.

Merci pour ce rappel à la mémoire...

Amicalement.
merci Micho que mes grands peres l'entendent Vic
 
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#3
Ah le nordernier et son accueil.que de drames et de joies
Gaby
 
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#5
Magnifique et touchant hommage aux Gueules Noires, je garde en souvenir cette vie passée; là où je suis née ,à Liévin, fosse 16 au N°16,( ça ne s'invente pas)..
On allait jouer sur les terrils avec notre caisse à savon (faites par mon père) que l'on faisait glisser, comme sur une piste enneigé, sauf que là ! la piste était noire, j'te raconte pas quand on rentrait à la maison.. Rire..!
Oui ! Les Gens du nord, simples, courageux, et fiers, qui souvent ont donnés leur vie et leur santé pour faire vivre leur Famille, j'ai un grand respect pour les forçats de la mine...
Comme disait mon Père, ni la guerre 39/45, ni la guerre d'Algérie ne ma tué, juste blessé, mais ce qui va me tuer c'est la mine...! (Il avait la silicose)


Merci Victoria, un hommage fort parlant..

Marie-line.
 

Victoria5983

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#6
Magnifique et touchant hommage aux Gueules Noires, je garde en souvenir cette vie passée; là où je suis née ,à Liévin, fosse 16 au N°16,( ça ne s'invente pas)..
On allait jouer sur les terrils avec notre caisse à savon (faites par mon père) que l'on faisait glisser, comme sur une piste enneigé, sauf que là ! la piste était noire, j'te raconte pas quand on rentrait à la maison.. Rire..!
Oui ! Les Gens du nord, simples, courageux, et fiers, qui souvent ont donnés leur vie et leur santé pour faire vivre leur Famille, j'ai un grand respect pour les forçats de la mine...
Comme disait mon Père, ni la guerre 39/45, ni la guerre d'Algérie ne ma tué, juste blessé, mais ce qui va me tuer c'est la mine...! (Il avait la silicose)


Merci Victoria, un hommage fort parlant..

Marie-line.
oh ! Marie Line tu veux me faire pleurer bises humides d'une "gueule" provençale aujourd'hui, née a Raimbeaucourt 59283 on se reparlera
 

astree84

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#7
Il y ventait, il y gelait,
et trop souvent il y pleuvait,
c’était le nord et j'y suis née.
En Afrique ou je grandissais,
quand le sirocco sévissait,
je rêvais ,bien d'y retourner,
mais le lendemain ,j'oubliais ,
si le vent maudit se calmait,
alors, je me remémorais,
tous les beaux jours, de ces étés,
passés dans le Nord Pas-de-Calais.
Des maisons-corons alignées,
subtilement, se dégageait,
la bonne odeur du torréfié,
qui sur le poêle réchauffait,
car là bas, tous se connaissaient.
et attendaient de partager,
quand, venait leur tour, le café.
Le savon noir devant sécher
nous devions essuyer, nos pieds,
pour espérer le déguster.
Souvent, mes grands mères m'offraient,
de blondes gaufres parfumées,
d'ou la vergeoise dégoulinait.

Hélas dans les citées minières.
les tailleurs, ou trieurs de pierres,
perdaient l'un des leurs ou leurs frères,
mais la mine était sans pitié,
pour ces besogneux endeuillés,
et au fond ils redescendaient.
Quand la sainte Barbe venait,
fiers, les jaquettes, ils arboraient,
et bière sur bière, engloutissaient,
mes grands mère compréhensives,
occupées, mais jamais oisives,
retournaient vite à la lessive,
nous, nous roulions à bicyclettes,
ou faisions la course en brouette,
sans que cela ne les inquiète.
Me revient encore en mémoire,
qu'on les appelait gueules noires,
ils l'avaient ,en rentrant le soir,
et c'est avec un air sournois,
en riant de mon désarroi,
qu'ils s'approchaient de mon minois,
faisant semblant de fulminer,
finalement j'en rigolais.
oh combien je les ai aimé.......

ces grands parents qui ne sont plus..........le jour viendra ou je les rejoindrais .

VIC JUIN 2013


merci Victoria de réveiller ainsi dans nos mémoires ces moments de vie, , celle des gueules noires du nord ou celle des gueules noires de l'est n'étaient guère différentes, il y avait aussi les mineurs du fer, partout le danger était le même, et les femme tremblaient en entendant sonner la sirène qui annonçait l'accident.
la vie était dure mais on savait à cette époque la rendre belle quand même, avec peu de choses tu as aussi su montrer les petits plaisirs que chacun savaient créer avec des riens, la gentillesse des uns envers les autres. Aujourd'hui la vie s'est certainement un peu améliorer, mais ce qui reste de mineurs et les ouvriers, besognent tout autant et n'ont pas plus de bénéfices, les différences entre riches et pauvres sont toujours là et le fossé s'élargit toujours plus, encore merci pour ce poème si bien écrit .
Emie





















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marinette

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#8
Quel bel écrit pour tous ces mineurs de fond.
Il fallait du courage pour y aller au fond sans voir le jour au risque de sa vie.
C'était une époque où tout le monde se connaissait, logeait dans des cités.
C'était aussi du travail pour tous, mais dans quelles conditions !

Bonne soirée
 
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