- Inscrit
- 21 Janvier 2019
- Messages
- 434
- J'aime
- 637
- Points
- 148
- Age
- 59
- Localité
- Hauts de France
- Je suis
- Une femme
Hors ligne
MA MERE, COUTURIERE ET ENTIERE
Elle palpe le tissu,
calcule, mesure sans démesure,
le mètre déboule, se roule, s'enroule,
manié d'une main de maître.
Boutons elle coud comme médailles ou bijoux.
Bobines et fils défilent,
en parade comme soldats,
ou fils de barbe à papa.
Elle surfile comme on surf sur la vague,
le cœur en balade.
Son dé lui sert d'épée,
contre aiguille, livre bataille, sans égal,
et gagne avec régal,
de ses doigts agiles telle une fée.
Les ciseaux virevoltent de tous sens avec aisance,
du métier c'est l'essence.
Essais pénibles pour grognons,
statues immobiles,
sur ordre adoré,
de l'ouvrière mobile,
pétrifiés et domptés,
cessent les fanfarons.
Essais joyeux pour mordus du tissu,
qui chantonnent et frissonnent,
au toucher léger,
de l'artiste émue,
satisfaits et fiers d'être ainsi vêtus.
Elle se souvient de sa jeunesse,
souvenirs de labeur et d'ivresse,
de modèle se prêtait,
pour quelques défilés.
Mais son talent se déchaînait,
la machine à coudre soufflait,
comme locomotive filait,
vers destination,
à l'horizon du patron terminé,
ses forces d'amour décuplées,
à la pensée d'habiller la famille aimée.
Elle resplendissait.
Telle était ma mère,
ouvrière et entière, telle que j'aimais.
Elle palpe le tissu,
calcule, mesure sans démesure,
le mètre déboule, se roule, s'enroule,
manié d'une main de maître.
Boutons elle coud comme médailles ou bijoux.
Bobines et fils défilent,
en parade comme soldats,
ou fils de barbe à papa.
Elle surfile comme on surf sur la vague,
le cœur en balade.
Son dé lui sert d'épée,
contre aiguille, livre bataille, sans égal,
et gagne avec régal,
de ses doigts agiles telle une fée.
Les ciseaux virevoltent de tous sens avec aisance,
du métier c'est l'essence.
Essais pénibles pour grognons,
statues immobiles,
sur ordre adoré,
de l'ouvrière mobile,
pétrifiés et domptés,
cessent les fanfarons.
Essais joyeux pour mordus du tissu,
qui chantonnent et frissonnent,
au toucher léger,
de l'artiste émue,
satisfaits et fiers d'être ainsi vêtus.
Elle se souvient de sa jeunesse,
souvenirs de labeur et d'ivresse,
de modèle se prêtait,
pour quelques défilés.
Mais son talent se déchaînait,
la machine à coudre soufflait,
comme locomotive filait,
vers destination,
à l'horizon du patron terminé,
ses forces d'amour décuplées,
à la pensée d'habiller la famille aimée.
Elle resplendissait.
Telle était ma mère,
ouvrière et entière, telle que j'aimais.