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Aux premières lueurs, j'ai marché dans la neige
Qui va de la vallée jusqu'aux ruisseaux d'argent.
Mes coussins s'enfonçaient en évitant le piège
Que l'homme avait tendu, mâchoires de fer blanc.
J'ai suivi une piste où poussent les gentianes,
Cette fleur bien plus bleue qu'un beau ciel de printemps.
Le chemin serpentait comme un lacet de lianes.
J'avais faim, j'avais soif, mes pas étaient constants.
Mon coeur tambourinait dans un silence blanc.
La neige avait gardé des stigmates en creux,
Ils ressemblaient au crime effrayant du harfang.
Ses serres venaient de tuer un mulot malchanceux.
L'air figé par le froid avait saisi la peur
Que l'émoi du rongeur avait abandonnée.
Le tapis enneigé dénonçait l'agresseur
Autant que la bête qui avait été tuée.
Les sens en alerte, je marquais le sentier.
Je laissais la trace de ma venue du jour,
Sous un ciel cotonneux qui venait me narguer,
Par des nuages blancs moutonneux tour à tour.
Parvenu au ruisseau, une amie m'attendait.
Quelle ne fut ma surprise en voyant ma louve.
Nous nous étions aimés un joli mois de mai.
J'avais soif, j'avais faim, voilà je la rerouve.
Moïse
le 7 01 2019
tous droits réservés
le 7 01 2019
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