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Poème - Souvenirs de jeunesse
Vous ressemblez furieusement à votre écriture !
Réplique de l'immense acteur Louis Jouvet dans Entrée des artistes (1938.)
Il est certain que quoique l'on écrive notre écriture nous ressemble. Par nos thèmes, notre sens de l'esthétique, le choix de nos émotions, nos sensations, nos raisonnements, ce que nous taisons, ce que nous mettons en avant. L'écriture est une suite de choix comme toute notre personnalité, et il est naturel qu'elle nous représente. L'écriture est l'ambassadrice d'un écrivain.
Même quand nous la voulons objective, détachée (ce n'est pas mon cas), que nous la voulons sans passion, presque scientifique, notre passion est encore de ne pas y mettre de passion ! De vouloir l'objectivité, de vouloir éloigner le sentiment ! De le craindre. Et quand nous la voulons émotive, charnelle (ce qui est mon cas), nous parlons encore de nous, notre passion pour la vie, notre goût de nous sentir vivants. L'écriture nous raconte même quand nous ne parlons pas de nous, même quand nos personnages nous sont contraires, opposés. L'écriture parle de nous à chaque mot, chaque intonation, chaque virgule, chaque métaphore. Toute notre écriture est une succession de choix. Voilà pourquoi nous ressemblons tellement à notre écriture et notre écriture nous ressemble tellement. Alanguie ou pleine de passion, sage ou pleine de rage, fantasmée ou quotidienne, élégante ou vulgaire, sensuelle ou frigide, sinueuse ou droite, éclairée ou obscure, charlatanesque ou sincère, évidente ou compliquée... Ou multiple et simple, revenue de tout ou étonnée, souriante ou grondante, déprimée ou enthousiaste... Notre écriture nous ressemble et nous lui ressemblons : nous nous devons bien cela, elle et nous. Notre écriture est un acte d'amour ou de partage, un cri de haine ou de générosité, une flamme qui brille dans la nuit ou l'obscurité du chaos. Notre écriture nous reflète comme tout ce que nous faisons, nous vivons, et nous sommes. L'écriture est notre murmure, notre cri, notre caresse, nos coups.
Belle journée
Vous ressemblez furieusement à votre écriture !
Réplique de l'immense acteur Louis Jouvet dans Entrée des artistes (1938.)
Il est certain que quoique l'on écrive notre écriture nous ressemble. Par nos thèmes, notre sens de l'esthétique, le choix de nos émotions, nos sensations, nos raisonnements, ce que nous taisons, ce que nous mettons en avant. L'écriture est une suite de choix comme toute notre personnalité, et il est naturel qu'elle nous représente. L'écriture est l'ambassadrice d'un écrivain.
Même quand nous la voulons objective, détachée (ce n'est pas mon cas), que nous la voulons sans passion, presque scientifique, notre passion est encore de ne pas y mettre de passion ! De vouloir l'objectivité, de vouloir éloigner le sentiment ! De le craindre. Et quand nous la voulons émotive, charnelle (ce qui est mon cas), nous parlons encore de nous, notre passion pour la vie, notre goût de nous sentir vivants. L'écriture nous raconte même quand nous ne parlons pas de nous, même quand nos personnages nous sont contraires, opposés. L'écriture parle de nous à chaque mot, chaque intonation, chaque virgule, chaque métaphore. Toute notre écriture est une succession de choix. Voilà pourquoi nous ressemblons tellement à notre écriture et notre écriture nous ressemble tellement. Alanguie ou pleine de passion, sage ou pleine de rage, fantasmée ou quotidienne, élégante ou vulgaire, sensuelle ou frigide, sinueuse ou droite, éclairée ou obscure, charlatanesque ou sincère, évidente ou compliquée... Ou multiple et simple, revenue de tout ou étonnée, souriante ou grondante, déprimée ou enthousiaste... Notre écriture nous ressemble et nous lui ressemblons : nous nous devons bien cela, elle et nous. Notre écriture est un acte d'amour ou de partage, un cri de haine ou de générosité, une flamme qui brille dans la nuit ou l'obscurité du chaos. Notre écriture nous reflète comme tout ce que nous faisons, nous vivons, et nous sommes. L'écriture est notre murmure, notre cri, notre caresse, nos coups.
Belle journée