Hors ligne
Ta main profonde et fluide
pour y nicher la mienne
Ta bouche en seuil de mer
pour mes jours d'appétit
Ta nuque échine de feu
que mes cheveux balayent
Ta poitrine s'offre à moi
comme un tombeau de roi
je m'y couche indolente
toute enveloppée de toi
Il me semble que j'ai l'âge
des premiers jours du monde
Je glisse dans tes bras
et pars à la dérive
avec les continents
de nos corps vacillés
La nuit enfin s'avance
c'est elle qui nous envole
Et dans nos yeux du soir
s'écrit tout l'indicible
Ton coeur d'homme
je le berce en mon âme
Ton corps d'homme
j'en fais mon seul monde...