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AU GRENIER
En fouillant, au matin, dans ce lieu de poussière,
Antre oublié du temps, berceau d’un vieux passé,
On découvre parfois au fond d’un secrétaire
Un objet familier, un livre déchiré.
Aussitôt tout se tait, le cœur se précipite…
Sous les doigts tremblotants pleins de fébrilité,
Le souvenir renaît, s’amplifie et s’agite
Pour ces pages jaunies et ces cahiers cornés.
Fasciné par l’écho d’une mémoire ardente,
L’esprit nous laisse là, attentif et rêveur :
« Hier, je rédigeais ces lignes innocentes
D’histoire ou de grammaire ! Alors, plus rien ne meurt ? »
Je feuillette, en songeant, cette part de moi-même,
Œuvres d’un âge ancien que je tenais pour mort,
Bribes d’un autre temps que les années retiennent
Et qu’un hasard heureux éclaire à d’autres sorts.
Recueillir cet écho d’enfance, ô l’heure exquise !
Tout nous paraît si proche aussi loin que ce soit…
La maîtresse, au crayon, a biffé la bêtise,
Et l’on rit d’un turquoise employé tant de fois.
On passerait des jours sous la lueur opaque,
Assis sur les cageots, sous le bas toit courbé,
Au milieu des tissus, des landaus et des claques
Du frimas qui jaillit par le carreau cassé,
Pour revivre, un instant, ce bonheur dont tout être
Aspire en revoyant ses lambeaux d’écolier,
Eparpillés souvent, trop tôt jetés peut-être
Dans un coin de l’esprit ou le fond d’un grenier…
Paris, 1978 (premier poème écrit à 16 ans)
En fouillant, au matin, dans ce lieu de poussière,
Antre oublié du temps, berceau d’un vieux passé,
On découvre parfois au fond d’un secrétaire
Un objet familier, un livre déchiré.
Aussitôt tout se tait, le cœur se précipite…
Sous les doigts tremblotants pleins de fébrilité,
Le souvenir renaît, s’amplifie et s’agite
Pour ces pages jaunies et ces cahiers cornés.
Fasciné par l’écho d’une mémoire ardente,
L’esprit nous laisse là, attentif et rêveur :
« Hier, je rédigeais ces lignes innocentes
D’histoire ou de grammaire ! Alors, plus rien ne meurt ? »
Je feuillette, en songeant, cette part de moi-même,
Œuvres d’un âge ancien que je tenais pour mort,
Bribes d’un autre temps que les années retiennent
Et qu’un hasard heureux éclaire à d’autres sorts.
Recueillir cet écho d’enfance, ô l’heure exquise !
Tout nous paraît si proche aussi loin que ce soit…
La maîtresse, au crayon, a biffé la bêtise,
Et l’on rit d’un turquoise employé tant de fois.
On passerait des jours sous la lueur opaque,
Assis sur les cageots, sous le bas toit courbé,
Au milieu des tissus, des landaus et des claques
Du frimas qui jaillit par le carreau cassé,
Pour revivre, un instant, ce bonheur dont tout être
Aspire en revoyant ses lambeaux d’écolier,
Eparpillés souvent, trop tôt jetés peut-être
Dans un coin de l’esprit ou le fond d’un grenier…
Paris, 1978 (premier poème écrit à 16 ans)