Hors ligne
Faiseuse de choses absurdes, Fileuse de phrases sans lien, que ton silence me berce et m'endorme, que ton pur-être me caresse, m'apaise et me réconforte, ô Dame héraldique de l'Au-delà, ô Impériale d'Absence; Vierge-Mère de tous les silences, Foyer des âmes qui ont froid, Ange gardien des délaissés, Paysage humain et irréel de triste, d'éternelle Perfection.
Non tu n'es pas femme. Même au fond de moi, tu n'évoques absolument rien que je puisse ressentir comme féminin. C'est quand je parle de toi que les mots te disent femelle, et que les expressions te dessinent comme femme. Comme je dois te parler avec tendresse, plein de mon rêve amoureux, les mots ne trouvent de voix pour le dire qu'en te traitant comme un être féminin.
Mais toi, dans ta vague essence, tu n'es rien. Tu n'as pas de réalité, pas même une réalité qui t'appartienne en propre. En fait, je ne te vois pas, ne te sens même pas. Tu es comme un sentiment qui serait en même temps son propre objet, et se situerait tout entier au plus intime de lui-même. Tu es toujours le paysage que j'ai été sur le point d'entrevoir, le bord de la tunique que j'ai failli voir, perdue dans un Maintenant éternel, au-delà de la courbe du chemin. Tu es déjà passée, tu as déjà été, je t'ai déjà aimée - te sentir présente, c'est sentir tout cela.
Tu occupe l'intervalle de mes pensées et les interstices de mes sensations. C'est pourquoi je ne te sens pas, ne te pense pas, m ais mes pensées sont les croisées ogivales où je te sens, et mes sentiments les arcades gothiques où je t'évoque.
Lune des souvenirs perdus sur le sombre paysage, net et vague, de mon imperfection se découvrant elle-même. Mon être te sent vaguemnt, comme une ceinture sensible attachées à tes flancs. Je ùe penche sur ton visage blanc, au fond des eaux nocturnes de mon intranquillité, et je ne saurai jamais si tu es lune à mon ciel pour la susciter, ou bien étrange lune sous-marine pour, je ne sais coment, la simuler.
Combien je voudrais créer le Regard Nouveau avec lequel je pourrais te voir, les Pensers et les Sentiments Nouveaux grâce auxquels je pourrais te penser et te sentir!
Je voudrais toucher ton manteau, et mes expressions se fatiguent sous les gestes ébauché de leurs mains tendues, et une fatigue rigide et douloureuse glace mes mots. Comme s'incurve le vol d'un oiseau qui semble se rapprocher, et qui n'arrive jamais, elle plane tout autour de ce que je voudrais dire de toi, mais la matière de mes phrases ne sait pas rendre la substance du son de tes pas, ou bien du lent passage de ton regard, ou encore la teinte vide et triste de la courbe des gestes que tu n'as jamais accomplis.
Et s'il se trouve que je parle à un être distant, et si, aujourd'hui nuée du possible, demain tu tombes, pluie du réel sur la terre - n'oublie jamais que ta divinité, c'est d'être née de mon rêve. Sois toujours dans la vie ce qui peut être le rêve d'un solitaire, et non le refuge d'un amoureux. Fais ton devoir de simple calice. Accomplis ton mystère d'inutile amphore. Que personne ne puisse dire de toi ce que l'âme du fleuve peut dire de ses rives: qu'elles existent pour le borner. Plutôt ne jamais couler de sa vie entière, plutôt tarir, à force de rêver.
Que ta vocation soit d'être superflue, que ta vie soit ton art de la regarder, et d'être regardée, la jamais semblable. Ne soit jamais rien d'autre.
Tu n'es aujourd'hui que le profil de ce livre, profil crée de toute pièces, heure incarnée et séparée des autres heures. Si j'avais la certitude que tu sois tout cela, je bâtirais une religion sur ce rêve de t'aimer.
Tu es ce qui manque à tout. Tu es ce qui manque à toute chose pour que nous puissions l'aimer toujours. Clef perdue des portes du Temple, chemin secret qui mène au Palais, Ile lointaine que la brume empêche à jamais de se voir...
Non tu n'es pas femme. Même au fond de moi, tu n'évoques absolument rien que je puisse ressentir comme féminin. C'est quand je parle de toi que les mots te disent femelle, et que les expressions te dessinent comme femme. Comme je dois te parler avec tendresse, plein de mon rêve amoureux, les mots ne trouvent de voix pour le dire qu'en te traitant comme un être féminin.
Mais toi, dans ta vague essence, tu n'es rien. Tu n'as pas de réalité, pas même une réalité qui t'appartienne en propre. En fait, je ne te vois pas, ne te sens même pas. Tu es comme un sentiment qui serait en même temps son propre objet, et se situerait tout entier au plus intime de lui-même. Tu es toujours le paysage que j'ai été sur le point d'entrevoir, le bord de la tunique que j'ai failli voir, perdue dans un Maintenant éternel, au-delà de la courbe du chemin. Tu es déjà passée, tu as déjà été, je t'ai déjà aimée - te sentir présente, c'est sentir tout cela.
Tu occupe l'intervalle de mes pensées et les interstices de mes sensations. C'est pourquoi je ne te sens pas, ne te pense pas, m ais mes pensées sont les croisées ogivales où je te sens, et mes sentiments les arcades gothiques où je t'évoque.
Lune des souvenirs perdus sur le sombre paysage, net et vague, de mon imperfection se découvrant elle-même. Mon être te sent vaguemnt, comme une ceinture sensible attachées à tes flancs. Je ùe penche sur ton visage blanc, au fond des eaux nocturnes de mon intranquillité, et je ne saurai jamais si tu es lune à mon ciel pour la susciter, ou bien étrange lune sous-marine pour, je ne sais coment, la simuler.
Combien je voudrais créer le Regard Nouveau avec lequel je pourrais te voir, les Pensers et les Sentiments Nouveaux grâce auxquels je pourrais te penser et te sentir!
Je voudrais toucher ton manteau, et mes expressions se fatiguent sous les gestes ébauché de leurs mains tendues, et une fatigue rigide et douloureuse glace mes mots. Comme s'incurve le vol d'un oiseau qui semble se rapprocher, et qui n'arrive jamais, elle plane tout autour de ce que je voudrais dire de toi, mais la matière de mes phrases ne sait pas rendre la substance du son de tes pas, ou bien du lent passage de ton regard, ou encore la teinte vide et triste de la courbe des gestes que tu n'as jamais accomplis.
Et s'il se trouve que je parle à un être distant, et si, aujourd'hui nuée du possible, demain tu tombes, pluie du réel sur la terre - n'oublie jamais que ta divinité, c'est d'être née de mon rêve. Sois toujours dans la vie ce qui peut être le rêve d'un solitaire, et non le refuge d'un amoureux. Fais ton devoir de simple calice. Accomplis ton mystère d'inutile amphore. Que personne ne puisse dire de toi ce que l'âme du fleuve peut dire de ses rives: qu'elles existent pour le borner. Plutôt ne jamais couler de sa vie entière, plutôt tarir, à force de rêver.
Que ta vocation soit d'être superflue, que ta vie soit ton art de la regarder, et d'être regardée, la jamais semblable. Ne soit jamais rien d'autre.
Tu n'es aujourd'hui que le profil de ce livre, profil crée de toute pièces, heure incarnée et séparée des autres heures. Si j'avais la certitude que tu sois tout cela, je bâtirais une religion sur ce rêve de t'aimer.
Tu es ce qui manque à tout. Tu es ce qui manque à toute chose pour que nous puissions l'aimer toujours. Clef perdue des portes du Temple, chemin secret qui mène au Palais, Ile lointaine que la brume empêche à jamais de se voir...