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Quand les premiers rayons…
Quand les premiers rayons déposaient sur ton dos
De doux reflets cuivrés ondulant sur ta peau,
J’aimais me souvenir, t’observant, attendrie,
Du goût de nos étreintes gravées dans la nuit…
Soudain tu m’enlaçais, encore ensommeillé,
Mais je ne bougeais pas, te laissant somnoler.
Blottie contre ton corps, entourée de chaleur
Je pensais que rien ne ternirait ce bonheur…
A peine réveillé, tu m’adressais serein
Ce regard émerveillé qui chaque matin
Me faisait chavirer, gommait tous mes tracas
Et je te chuchotais : « Non, tu ne rêves pas… »
Puis tu cherchais mes lèvres pour y déposer
De ta bouche brûlante un baiser passionné
Et quand tu te levais, engourdi, frissonnant,
Entre les draps flottait ton parfum envoûtant.
Pendant qu’un bon café goutte à goutte coulait
Sous le jet de la douche, heureux, tu chantonnais.
Et quand je posais nos tasses sur le comptoir,
Tu apparaissais ruisselant dans ton peignoir.
Tu prenais mon visage entre tes mains humides
Et tu me murmurais, d’un air un peu timide,
Ces mots bouleversants qui me faisaient frémir.
Je m’enivrais alors, de ton premier sourire…
Submergée d’émotion, des larmes noient mes yeux…
Chaque matin à deux est un cadeau précieux.
Mon amour isolé, en chambre aseptisée,
Quand nous reverrons-nous ? Le grand lit est glacé…
Lucie Granville
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