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Poème « Que les temps sont changés ! »

Peniculo

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#1
« Que les temps sont changés ! »
[Athalie , Racine]

Autrefois des cousettes, de dentelles et de soies,
Concevaient les écrins des trésors féminins
Et les audacieux éprouvaient bien des joies
À se faire accepter en de si doux chemins.

Luxueuse demeure au délicat satin
L’accès se méritait avec quelque élégance
On ne franchissait pas le tissu doux et fin
Sans avoir démontré sa tendre bienveillance

Des mots ambassadeurs s’efforçaient de séduire
On devait faire germer un subtil sentiment ;
Accéder au secret sans se faire éconduire
Exigeait de doser un lent attachement.

Les sens intrigués peu à peu s’éveillaient
On se touchait les mains lors d’une promenade
Les bouches tendrement au baiser s’essayaient
L’aubade devenait par bonheur sérénade.

Les parfums, les saveurs, répondant aux ardeurs
On se grisait alors de conquêtes tactiles
La vue de nudité promettait des bonheurs
Et les avidités devenaient plus subtiles.

Dans le secret d’alcôve un feu prémédité
Libérait l’amoureux complot de son attache
Et l’on donnait du temps à cette affinité
Qui enchante les corps quand plus rien ne les cache.

Mûri par le désir un bonheur progressif
Conduisait aux sommets les savoureux hommages
Et le feu retenu devenant incisif
Un épanouissement exaltait les partages.

De nos jours le phallus devenant doctrinaire
Fit ce cet autre temps une banalité
On ne fait plus l’amour on conclut une affaire
La passion devient une inutilité.

Et chaque magazine imprime une recette
Où l’orgasme se vend le samedi matin
Le coach sexuel dont on peut faire l’emplette
Vous dira du point G le délicat chemin.

Le rite corporel devenant animal
On n’en oublie un peu sa sublime nature
Les échanges rapides en devenant banals
Donnant peu, prenant plus, font bien triste figure.

Les cousettes, alors, rivées à leur machine
De strings à la mode bâclent des quantités
Et gardent des dentelles qui viennent de la Chine
Pour voiler le secret de leurs intimités.

Pour le doux privilège existe-t-il encore
Ourdissant des complots de délicats plaisirs
Des amants sachant dire aux dames je t’adore
Et prêts à se donner pour mieux appartenir ?

Je ne saurais le dire ayant dépassé l’âge
Si le futur de l’homme sera sans sentiment
Mais je bannis le temps où les tendres hommages
Sans le cœur bien des corps ne seront qu’instruments.













 

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