Poème Requiem

Te voilà qui arrive, sur ton nuage noir, arrogante
Ton outil à la main qui ma tête tranchera, amante
Des Dieux que je conchie du haut de ce panache
Encore dans ce dernier souffle que tu m'arraches...
Note, alors, divine faucheuse, impatiente hypocrite,
Dans le creux de ta mémoire ces dernières rondes
Que tu voudrais entendre sous de tristes musiques,
La manière dont mon corps restera en ce monde
Cependant que mon âme fugue, en discrète Toccata
Note donc mes Adieux aux sons de l'Appassionata.

Sous un Requiem au Lacrymosa Pathétique,
Quand enfin Mozart rencontre Beethoven, sous le Clair
D'une Flûte, enchantée par une palette symphonique,
Sous l'Hymne à la joie, je souhaite que l'on m'enterre
Point de Bagatelle, près de Waldstein, où l'on posera
La dernière stèle sur laquelle reposeront avec moi
Quelques Lettres pour Elise. Et dans la très profonde
Musique d’un Dvorak, je trouverai ce Nouveau Monde

Alors quand je saurai prendre avec Rachmaninov
Mes envols sur les airs Bourdon de Korsakov
Aux ténébreuses heures... Point de recueillement
C'est plein de joie, de frissons et sans rancune
Que je veux voyager vers ces Autres célébrant
Un Quatrième mouvement au Clair De La Lune.