Hors ligne
C’est un matin de Mars qu'elle m’est revenue,
Éveillant le jardin d’un bruit de falbalas,
L’enfant toujours cruelle et toujours ingénue
Que je n’ai point aimée et qui ne m’aimait pas.
Le givre s’égouttait aux branches, mais plus bas
La neige ourlait encor les buis de l’avenue ;
Et le frisson d’hiver, sous leur écorce nue,
Emprisonnait le rire embaumé des lilas.
Un clair rayon parut : — « Bonjour, c’est moi ! » dit-elle.
Dans l'air moins froid passa comme un cri d’hirondelle,
Je la vis me sourire et crus avoir seize ans;
Et depuis, quelquefois je me surprends à dire,
Songeant à ce rayon, songeant à ce sourire :
« C’était presque l’Amour et presque le Printemps ! »
Éveillant le jardin d’un bruit de falbalas,
L’enfant toujours cruelle et toujours ingénue
Que je n’ai point aimée et qui ne m’aimait pas.
Le givre s’égouttait aux branches, mais plus bas
La neige ourlait encor les buis de l’avenue ;
Et le frisson d’hiver, sous leur écorce nue,
Emprisonnait le rire embaumé des lilas.
Un clair rayon parut : — « Bonjour, c’est moi ! » dit-elle.
Dans l'air moins froid passa comme un cri d’hirondelle,
Je la vis me sourire et crus avoir seize ans;
Et depuis, quelquefois je me surprends à dire,
Songeant à ce rayon, songeant à ce sourire :
« C’était presque l’Amour et presque le Printemps ! »
PAUL ARÈNE (1843~1896)