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FORMES POÈTIQUES 3/8
Haïku :
Le haïku, terme créé par le poète Masaoka Shiki (1867-1902), est une forme poétique très codifiée d'origine japonaise et dont la paternité, est attribuée au poète Bashō Matsuo(1644-1694)1.
Il s'agit d'un petit poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses. Encore appelé haïkaï ou hokku , ce poème comporte traditionnellement 17 mores en trois segments 5-7-5, et est calligraphié traditionnellement soit sur une seule ligne verticale soit sur trois.
Le haïku doit donner une notion de saison et doit comporter une césure . Si le haïku n'indique ni saison, ni moment particulier, on l'appellera un moki ou encore haïku libre, tels les poèmes de Taneda Santôka (1882-1940) ou ceux de Ozaki Hôsai (1885-1926)3.
Les écrivains occidentaux ont alors tenté de s'inspirer de cette forme de poésie brève. La plupart du temps, ils ont choisi de transposer le haïku japonais sous la forme d'un tercet de 3 vers de 5, 7 et 5 syllabes pour les haïkus occidentaux. Quand on compose un haïku en français, on remplace en général les mores par des syllabes ; cependant, une syllabe française peut contenir jusqu'à trois mores, ce qui engendre des poèmes irréguliers.
À titre d'exemple, voici l'un des plus célèbres haïkus japonais, écrit par le premier des quatre maîtres classiques, Bashō :
Un vieil étang et
Une grenouille qui plonge,
Le bruit de l'eau.
L'original japonais est :
furuike ya
(古池や)
(fu/ru/i/ke ya): 5
kawazu tobikomu
(蛙飛込む)
(ka/wa/zu to/bi/ko/mu): 7
mizu no oto
(水の音)
(mi/zu no o/to): 5
(5-7-5, soit 17 mores)
Lai :
Le lai est un poème à forme fixe apparu au xiie siècle et qui a désigné successivement des genres de poésie assez différents.
Au Moyen Âge, ce mot était employé au sens de « récit chanté » ou de « mélodie » ; on connaît le lai narratif, ancêtre du fabliau, et le lai lyrique.
L’origine du lai et de son nom est peut-être née d’anciens souvenirs littéraires celtiques (liais en gallois ou laoith engaélique) car les vieilles légendes de la « matière de Bretagne » y tiennent une grande place, mais on y trouve toujours aussi la matière de France et la matière de Rome.
Exemple : passage du Lai du chèvrefeuille à propos de Tristan et d’Iseut :
D’euls deus fu il tut autresi,
Cume del chevrefoil esteit,
Ki à la codre se preneit :
Quant il est si laciez et pris
E tut entur le fust s’est mis,
Ensemble poient bien durer.
Mais ki puis les volt desevrer,
Li codres muert hastivement
Et chevrefoil ensemblement
— Bele amie, si est de nus :
Ne vus sanz mei, ne mei sanz vus
"Et lors tous deux sont-ils unis
"Tel le chèvrefeuille enlacé
"Avec le tendre coudrier :
"Tant qu'il est étroitement pris
"Autour du fût où il se lie,
"Ensemble peuvent-ils durer,
"Mais qu'on vienne à les séparer,
"Le coudrier mourra bientôt
"Et le chèvrefeuille aussitôt.
"— Or, belle amie, ainsi de nous :
"Ni vous sans moi, ni moi sans vous " (traduction de Françoise Morvan).