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Poème Suite des formes poètiques [7/8]

Peniculo

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Suite des formes poètiques [7/8]
Oaristys
L'oaristys est un genre poétique.
Emprunté au grec oaristis : « conversation familière », ce terme, entré dans le dictionnaire de Trévoux en 1721 . est une forme de poème sur un dialogue familier, tendre, amoureux ou à connotation érotique. L'oaristys connut une certaine vogue pendant la période du Symbolisme.
Exemple :
L'OARISTYS ou DIALOGUE AMOUREUX ENTRE DAPHNIS ET UNE BERGÈRE,.

DAPHNIS. HÉLÈNE aima Paris ; ah ! ton Baiser flatteur M'apprend qu'une autre Hélène aime un autre Pasteur!
LA BERGÈRE. Sois moins fier d'un Baiser ; fugitive caresse !
DAPHNIS. Le Baiser qui s'enfuit laisse une douce ivresse.
LA BERGÈRE. Il profane ma Bouche, et je veux l'essuyer.
DAPHNIS. Du moins permets qu'un autre efface le premier.
LA BERGÈRE. Va baiser tes Brebis, non de jeunes Bergères.
DAPHNIS. La Jeunesse est rapide, et ses Fleurs passagères.
LA BERGÈRE. Va! Je crains peu des Ans les retours importuns.
La Rosée qui n'est plus revit dans ses parfums.
DAPHNIS. Viens sous ces Oliviers ; j'ai deux mots à te dire.
LA BERGÈRE. Déjà par ces Discours tu m'as voulu séduire.
DAPHNIS. Viens sous l'Orme écouter ma Flûte et ses doux sons.
LA BERGÈRE. Amuse-toi, Berger; moi, je hais les Chansons.
DAPHNIS. Crains Vénus, crains l'Amour, que ta Rigueur offense.
LA BERGÈRE. Je les brave tous deux ; Diane est ma défense.
DAPHNIS. Tremble ; l'Amour écoute, et ses Rets sont tendus.
LA BERGÈRE. Traître! que fait ta main ? Cesse, et n'y reviens plus.
DAPHNIS. Tu crois donc éviter l'Amour inévitable ?
LA BERGÈRE. Tu crois donc m'asservir à son Joug redoutable ?
DAPHNIS. Peut-être me fuis-tu pour un moins digne Amant ?
Idylle de Théocrite

Vœu
Ah ! Les oaristys ! Les premières maîtresses !
L’or des cheveux, l’azur des yeux, la fleur des chairs,
Et puis, parmi l’odeur des corps jeunes et chers,
La spontanéité craintive des caresses !

Sont-elles assez loin toutes ces allégresses
Et toutes ces candeurs ! Hélas ! Toutes devers
Le printemps des regrets ont fui les noirs hivers
De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses !

Si que me voilà seul à présent, morne et seul,
Morne et désespéré, plus glacé qu’un aïeul,
Et tel qu’un orphelin pauvre sans sœur aînée.

Ô la femme à l’amour câlin et réchauffant,
Douce, pensive et brune, et jamais étonnée,
Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant !
Paul Verlaine, Poèmes saturniens

Rondeau
En poésie, un rondeau est un poème à forme fixe de 13 vers de longueur variable, composé sur trois strophes dont les deux dernières reprennent le tout premier hémistiche ; c'est le refrain que l'on retrouve aussi dans la forme ballade. Très en vogue aux XVIe et XVIIe siècle.
Le rondeau a particulièrement été utilisé dans les œuvres mises en musique et a donné son nom à la forme musicale homonyme apparue à la même époque.
Le rondeau classique tel que codifié par Clément Marot peut être composé selon trois structures à treize vers (plus deux refrains qui ne comptent pas pour un vers) : quintil/tercet/quintil. Une variante de la forme quatrain/distique/quatrain se rencontre aussi parfois. Dans les deux cas, le refrain ou « rentrement », formé de l'hémistiche du tout premier vers, est donc répété à la fin de la deuxième et de la troisième strophe sans entretenir de rime avec les vers précédents ; on parle de « clausule ».
La forme générale du rondeau est donc : aabba aab (+ clausule) aabba (+ clausule)

« Ma foi, c’est fait de moi, car Isabeau
M’a conjuré de lui faire un rondeau.
Cela me met en une peine extrême.
Quoi ! Treize vers, huit en eau, cinq en ême
Je lui ferais aussitôt un bateau.

En voila cinq pourtant en un monceau.
Faisons-en sept en invoquant Brodeau,
Et puis mettons, par quelque stratagème :
Ma foi, c’est fait.

Si je pouvais encor de mon cerveau
Tirer cinq vers, l’ouvrage serait beau ;
Mais cependant je suis dedans l’onzième,
Et ci je crois que je fais le douzième ;
En voilà treize ajustés au niveau.
Ma foi, c’est fait. » (Vincent Voiture)

 

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