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Parce qu'on ne peut déposer que 5 poèmes par jour (et que vos éloges m' ont fait très plaisir), je vous envoie cette oeuvre très intime qui me rappelle des souvenirs bien tristes et donne l'espoir de toujours relever la tête malgré les épreuves dela vie.
Bonne soirée.
Sur le chemin de la Touloubre…
Comme le temps, parfois, nous invite à refaire
Les chemins que jadis nous prenions en pleurant!
Le long des berges bleues où des larmes naguère
Embuaient mon visage, une grâce d’enfant
Efface la douleur. Au fil de cette eau vive,
Tu cours auprès de moi, désormais, tu ravives
Les souvenirs obscurs que j’avais refoulés…
Ma fille aux yeux de perle, entends-tu l’eau couler ?
Elle pourrait parler de ces instants moroses,
Témoin de tout cela. Comme je t’ai langui
Parmi ces grands feuillages d’or et de baies roses
Croyant, innocemment, que Dieu m’avait puni!
Je retrouve, au détour du sentier, la lumière.
M’avait elle quitté ? Le regard dans mes pas,
Je ne voyais alors ni la douce rivière,
Ni ce calme sous-bois. Mon corps se sentait las…
Toi tu ris, petit cœur, ta main dans ma main moite,
De ce canard qui plonge en broutant la queue droite
Ou de ce jeune chat fourbu d’être mouillé.
Et nous courons ensemble, et je me sens rouillé
Mais heureux. Quel moment béni que ce partage
Entre un père et sa fille, ô miracle attendu,
Amour illuminé, bel îlot sans nuages,
Que, dans le désespoir, mon ciel avait perdu….
Le petit pont de fer, où est-il ? Ma mémoire
Me jouerait-elle un tour ? Mais tu cries : « Le voilà! »
Il menait au corral où quelques juments noires
Guettaient une présence et du gazon bien gras…
A te voir caresser leurs crinières dociles,
Leurs naseaux étonnés par ta menotte agile,
« Petite bonne femme » auprès de ces géants,
Mes pensées te revoient radieuse et riant
Sur ce même chemin éclairé d’amis tendres.
Plus loin, un jeune chiot jappa contre ta main
Et tu ne voulais plus le quitter…Mais ce chien…
Comme il a bien grandi! …Le temps ne peut attendre…
Seigneur, que j’ai pleuré sur ce sol autrefois!
La nature et le ciel ont recueilli mes larmes.
Et toi, paisible cours, tu vis mon désarroi.
Compagnons chaleureux, votre paix me désarme
Quand Hier paraissait plus sombre que laNuit!
Se peut-il que jamais la douleur ne soit si
Essentielle à vos yeux alors qu’un Dieu repose
En tout être vivant et même en toute chose ?
Oui, j’ai pensé mourir comme on lâche un fardeau…
Pardonne-moi, gardien, cher ange tutélaire,
Mais je ne savais pas que l’amour pour ma mère,
Pour ma fille adorée était mon seul radeau.
Je n’ai rien oublié de ces journées de cendre,
Où la prière apaise un instant le cœur lourd.
Chaque petit morceau de joies et d’heures tendres
Glané contre le fil d’un temps qui suit son cours,
Malgré tous les efforts pénibles pour le faire,
Pour aller te chercher, pour paraître un vrai père,
Reste graver en moi, fillette, comme un deuil…
J’aurai pu lâcher prise, arrêter par orgueil
De me battre et laisser au loin ta jeune tête,
J’aurai pu me cabrer…Mais celui qui s’entête
Est aveugle de sens et de vrai jugement.
Si tu savais combien, ma fille, tu m’es chère!
Je suis, à tes côtés, si heureux de refaire
Ces chemins aujourd’hui que je prends en riant!...
30 juillet 2009
Bonne soirée.
Sur le chemin de la Touloubre…
Comme le temps, parfois, nous invite à refaire
Les chemins que jadis nous prenions en pleurant!
Le long des berges bleues où des larmes naguère
Embuaient mon visage, une grâce d’enfant
Efface la douleur. Au fil de cette eau vive,
Tu cours auprès de moi, désormais, tu ravives
Les souvenirs obscurs que j’avais refoulés…
Ma fille aux yeux de perle, entends-tu l’eau couler ?
Elle pourrait parler de ces instants moroses,
Témoin de tout cela. Comme je t’ai langui
Parmi ces grands feuillages d’or et de baies roses
Croyant, innocemment, que Dieu m’avait puni!
Je retrouve, au détour du sentier, la lumière.
M’avait elle quitté ? Le regard dans mes pas,
Je ne voyais alors ni la douce rivière,
Ni ce calme sous-bois. Mon corps se sentait las…
Toi tu ris, petit cœur, ta main dans ma main moite,
De ce canard qui plonge en broutant la queue droite
Ou de ce jeune chat fourbu d’être mouillé.
Et nous courons ensemble, et je me sens rouillé
Mais heureux. Quel moment béni que ce partage
Entre un père et sa fille, ô miracle attendu,
Amour illuminé, bel îlot sans nuages,
Que, dans le désespoir, mon ciel avait perdu….
Le petit pont de fer, où est-il ? Ma mémoire
Me jouerait-elle un tour ? Mais tu cries : « Le voilà! »
Il menait au corral où quelques juments noires
Guettaient une présence et du gazon bien gras…
A te voir caresser leurs crinières dociles,
Leurs naseaux étonnés par ta menotte agile,
« Petite bonne femme » auprès de ces géants,
Mes pensées te revoient radieuse et riant
Sur ce même chemin éclairé d’amis tendres.
Plus loin, un jeune chiot jappa contre ta main
Et tu ne voulais plus le quitter…Mais ce chien…
Comme il a bien grandi! …Le temps ne peut attendre…
Seigneur, que j’ai pleuré sur ce sol autrefois!
La nature et le ciel ont recueilli mes larmes.
Et toi, paisible cours, tu vis mon désarroi.
Compagnons chaleureux, votre paix me désarme
Quand Hier paraissait plus sombre que laNuit!
Se peut-il que jamais la douleur ne soit si
Essentielle à vos yeux alors qu’un Dieu repose
En tout être vivant et même en toute chose ?
Oui, j’ai pensé mourir comme on lâche un fardeau…
Pardonne-moi, gardien, cher ange tutélaire,
Mais je ne savais pas que l’amour pour ma mère,
Pour ma fille adorée était mon seul radeau.
Je n’ai rien oublié de ces journées de cendre,
Où la prière apaise un instant le cœur lourd.
Chaque petit morceau de joies et d’heures tendres
Glané contre le fil d’un temps qui suit son cours,
Malgré tous les efforts pénibles pour le faire,
Pour aller te chercher, pour paraître un vrai père,
Reste graver en moi, fillette, comme un deuil…
J’aurai pu lâcher prise, arrêter par orgueil
De me battre et laisser au loin ta jeune tête,
J’aurai pu me cabrer…Mais celui qui s’entête
Est aveugle de sens et de vrai jugement.
Si tu savais combien, ma fille, tu m’es chère!
Je suis, à tes côtés, si heureux de refaire
Ces chemins aujourd’hui que je prends en riant!...
30 juillet 2009