Hors ligne
Toute une vie
Dans la poche de mon cartable
J’avais rangé nos souvenirs.
Sur un buvard de couleur sable
Nos deux prénoms sont endormis.
Une photo dans un vieux livre
De nombreux visages d’enfants,
Tous alignés, le vent enivre,
Nos airs plus ou moins triomphants.
Puis un jour le temps nous sépare,
Nous vivons notre vie de grand.
De nouvelle on devient avare
Mais notre cœur toujours vibrant.
Il suffit d’une simple phrase,
Ou la couleur de tes beaux yeux.
Pour que les miens soient en extase
Pour revivre nos jours heureux.
Le temps a posé ses empreintes
Sur nos visages et des sillons,
Au coin de nos lèvres dépeintes
Nous ne courons plus les garçons.
Il en est fini des fous rires,
C’était bien souvent pour des riens,
Un vieux monsieur dans ses délires
Disait qu’il avait de beaux seins.
Alors tu vois ma chère amie,
Si j’ai écrit ce soir pour nous
C’est pour te dire que la vie
Et même après elle, surtout…
« Rien ne nous reprendra tout cela, c’est ta vie, c’est la mienne aussi, deux qui n’en formeront plus qu’une quand s’ouvrira le Paradis.»