Hors ligne
Un arbre je serai,
En forêt de Sologne.
Aux feux de la Saint Jean,
J'irai me promenant
Sous un jeu de lune
Et de branches,
Sur un jeu de mousse
Et d'étincelles,
J'irai en chantonnant
Au soir de la Saint Jean.
Une clairière chercherai,
La clairière trouverai :
Un îlot calme et vide
Dans la forêt liquide
Qui infuse les yeux
De parfums mélodieux.
Je toucherai l'humus
Et l'humus
Me touchera,
En première caresse
Sans brusquer,
J'irai au centre de la clairière,
Où un éclair,
Une nuit créa un ventre.
J'enlèverai mes chaussures
M'introduirai dans le trou,
Nu-pieds,
Jusqu'aux genoux,
Puis reboucherai
L'ouverture.
La terre tremblera,
Alors,
Sous mille aiguilles d'or,
En longs frissons étourdis
Au rythme de l'infini.
Après la clameur troublante,
De l'union minérale,
De l'union végétale,
De celle animale,
Viendra le temps
De l'attente,
De la lente attente
Des fœtus de plantes.
Mes orteils pénétreront
La terre maternelle
Pour y sucer sa sève.
Mes doigts tentaculeront
Les courants atmosphériques
Pour aspirer leur lumière.
Mon épiderme brûlera,
Jusqu'au noir ébène
Et durcira en cuirasse d'écorce.
Mon corps ondulera,
Se tordra jusqu'à l'écartèlement.
Plus de tête,
Une branche,
Plus de bras,
Des branches,
Plus de torse,
Un tronc,
Plus rien d'humain
En apparence :
Un arbre
En forêt de Sologne.
Certes
Un arbre
Mais un arbre,
Pas tout à fait arbre,
Un arbre
Certes
Mais...
Les saisons passeront
Sur mon bois.
Au printemps,
Mes fleurs aux pétales rouges
Au cœur noir
Puiseront de mes branches
Sous mes feuilles
Chacune miniature
De mon inspiration.
A l'automne,
Mes fruits rutilants
Eclateront !
Pendant l'hiver,
En ayant l'air
De ne rien faire d'autre
Que d'attendre les beaux jours,
J'aurai été dans le secret
De mon tronc
Tout à l'élaboration
De mes graines
Que je planterai
Une à une
Tout autour de moi
Emoi
Moi
Ouah !
Une graine d'allumette,
La tête soufrée
Et la soif d'une flamme !
Oh ! Oui !
Vivre ! Vivre !
Vivre la quête d'un incendie !
Une graine de pâte à modeler,
J'attendrai informe,
La main adroite
D'un enfant
Lui laissant le choix
De ma destinée...
Mais,
Où est l'enfant ?
Où ?
L'enfant ?
Une graine d'eau,
Limpide,
Liquide,
J'épouserai,
J'investirai
Complètement
Le premier contenant venu.
Oublierai-je
Jusqu'à ma consistance ?
Une graine d'appareil photo,
J'aspirerai
Des illusions de foule
Dans les moindres détails.
Je fixerai le temps
Une graine d'artichaut,
Je m'effeuillerai
Jusqu'au cœur
M'infligeant
Le martyre légumier
Sous les poils
Maculés de sang
Trouverai-je un diamant ?
Et une graine de chêne
Pour me continuer
Au-delà du temps,
Végétal,
Tout un mysticisme primitif
Mais fragile !
Oh ! Oui !
Fragile !
Fragile !
En forêt de Sologne.
Aux feux de la Saint Jean,
J'irai me promenant
Sous un jeu de lune
Et de branches,
Sur un jeu de mousse
Et d'étincelles,
J'irai en chantonnant
Au soir de la Saint Jean.
Une clairière chercherai,
La clairière trouverai :
Un îlot calme et vide
Dans la forêt liquide
Qui infuse les yeux
De parfums mélodieux.
Je toucherai l'humus
Et l'humus
Me touchera,
En première caresse
Sans brusquer,
J'irai au centre de la clairière,
Où un éclair,
Une nuit créa un ventre.
J'enlèverai mes chaussures
M'introduirai dans le trou,
Nu-pieds,
Jusqu'aux genoux,
Puis reboucherai
L'ouverture.
La terre tremblera,
Alors,
Sous mille aiguilles d'or,
En longs frissons étourdis
Au rythme de l'infini.
Après la clameur troublante,
De l'union minérale,
De l'union végétale,
De celle animale,
Viendra le temps
De l'attente,
De la lente attente
Des fœtus de plantes.
Mes orteils pénétreront
La terre maternelle
Pour y sucer sa sève.
Mes doigts tentaculeront
Les courants atmosphériques
Pour aspirer leur lumière.
Mon épiderme brûlera,
Jusqu'au noir ébène
Et durcira en cuirasse d'écorce.
Mon corps ondulera,
Se tordra jusqu'à l'écartèlement.
Plus de tête,
Une branche,
Plus de bras,
Des branches,
Plus de torse,
Un tronc,
Plus rien d'humain
En apparence :
Un arbre
En forêt de Sologne.
Certes
Un arbre
Mais un arbre,
Pas tout à fait arbre,
Un arbre
Certes
Mais...
Les saisons passeront
Sur mon bois.
Au printemps,
Mes fleurs aux pétales rouges
Au cœur noir
Puiseront de mes branches
Sous mes feuilles
Chacune miniature
De mon inspiration.
A l'automne,
Mes fruits rutilants
Eclateront !
Pendant l'hiver,
En ayant l'air
De ne rien faire d'autre
Que d'attendre les beaux jours,
J'aurai été dans le secret
De mon tronc
Tout à l'élaboration
De mes graines
Que je planterai
Une à une
Tout autour de moi
Emoi
Moi
Ouah !
Une graine d'allumette,
La tête soufrée
Et la soif d'une flamme !
Oh ! Oui !
Vivre ! Vivre !
Vivre la quête d'un incendie !
Une graine de pâte à modeler,
J'attendrai informe,
La main adroite
D'un enfant
Lui laissant le choix
De ma destinée...
Mais,
Où est l'enfant ?
Où ?
L'enfant ?
Une graine d'eau,
Limpide,
Liquide,
J'épouserai,
J'investirai
Complètement
Le premier contenant venu.
Oublierai-je
Jusqu'à ma consistance ?
Une graine d'appareil photo,
J'aspirerai
Des illusions de foule
Dans les moindres détails.
Je fixerai le temps
Une graine d'artichaut,
Je m'effeuillerai
Jusqu'au cœur
M'infligeant
Le martyre légumier
Sous les poils
Maculés de sang
Trouverai-je un diamant ?
Et une graine de chêne
Pour me continuer
Au-delà du temps,
Végétal,
Tout un mysticisme primitif
Mais fragile !
Oh ! Oui !
Fragile !
Fragile !